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Solaris
avec Andrei Tarkovski, Donatas Banionis, Natalia Bondartchouk, Iouri Iarvet, Vladislav Dvorjetski
Potemkine 2011 /  19.95  € - 130.67 ffr.
Durée film 165 mn.
Classification : - 16 ans

Sortie Cinéma, Pays : URSS, 1972
Sortie DVD : Novembre 2011
Titre Original : Solyaris

Version : 1 DVD-9, zone 2
Format vidéo : PAL, Format 2.35
Format image : Couleurs et N&B, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Russe 1.0 et 5.1 ; Français 5.1
Sous-titres : Français


Bonus :
- Commentaire de Pierre Murat
- Entretiens : Marina Tarkovski et Natalia Bondartchouk

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Solaris est la réponse d'Andreï Tarkovski à Stanley Kubrick et à son 2001, l'odyssée de l'espace (1968). une critique du développement matériel et technique du cinéaste américain dans son film... sauf que Kubrick ne faisait aucunement l’éloge de cette même technique. Le film manque sans doute de concision par moment mais la beauté de certains plans, le climat peu à peu envoûtant nous placent en face d’une œuvre qui ne peut pas être mésestimée d’emblée.

L’histoire est tirée du roman de Stanislas Lem. Des scientifiques tentent de percer le mystère de Solaris, la planète dont la surface est l'Océan. Chris Kelvin, savant psychologue, vit avec tante Anna et la petite-fille de celle-ci et son père : ce dernier lui présente le film de la commission d'enquête qui rendit compte de l’étrange vision d’un scientifique, Burton, à l'approche de Solaris : il avait vu des arbres et un enfant à la taille gigantesque surgir des vagues. Kris ne paraît pas convaincu. Il rejoint la station orbitale de Solaris avec trois autres cosmonautes. Kelvin rencontre le chercheur Snaut et Sartorius, et apprend que Gibarian, un savant, s'est suicidé... Sur un enregistrement audiovisuel, Gibarian explique avoir été visité par des "hôtes" et que des problèmes de conscience l'ont poussé au suicide. La station est hantée par des apparitions, un petit garçon et une jeune femme, Khari, la femme qu'a aimée Chris et qui s’est suicidée. Connaissant la nature artificielle de cette apparition, Kelvin l'expédie dans l'espace à bord d'une fusée. Une seconde Khari arrive. Kelvin l'accepte et la présente comme sa femme aux deux autres savants. Dès lors, cette femme à plusieurs reprises meurt et renaît…

Solaris est une immersion dans un univers parallèle où se côtoient le passé et le présent, le réel et le fantasme, le monde présent et l'ailleurs. Tarkovski filme sur le même plan toutes ces réalités paradoxales. Même s’il possède une indéniable grandeur de vue, le film est moins convaincant, visuellement et au niveau de la réalisation, que 2001, l’odyssée de l’espace, film plus accompli. La nature y est très présente (le cours d’eau, les algues comme des cheveux, un chêne…) : Snaut découpe du papier et l’attache à un ventilateur pour reproduire le son du vent dans les feuillages, indiquant sans doute que l’homme s’éloigne trop de la nature. Chris emporte avec lui une mystérieuse boite métallique qui, ouverte devant le hublot de Solaris avant son retour sur terre, verra une plante pousser.

L’art aussi occupe une grande place. D’autres questions demeurent dans ce film troublant et inaccompli : pourquoi cette allusion au Don Quichotte de Cervantès ? Dans ce livre, on cite le passage à propos du sommeil qui préserve les hommes des visites de leur hôte. Pourquoi le tableau de Bruegel (Chasseurs dans la neige, 1565) revient-il à plusieurs reprises ? Est-ce parce que la maison de Chris y ressemble et que le tableau a été pris comme modèle pour la construction de la demeure ? Les hommes doivent-ils imiter ou s’inspirer de l’art pour apprendre à vivre ?

Peu à peu, le film s’éloigne de la science fiction habituelle pour tisser une épopée spirituelle, une méditation sur la grandeur et le vide existentiel de l’homme. Il fait allusion au sentiment de Tolstoï qui souffrait de son incapacité de ne pas aimer l'humanité entière. Kelvin explique à Snaut que "jusqu'à aujourd'hui, l'humanité, la terre, était inaccessible à l'amour… Nous sommes si peu, juste quelques milliards. Peut-être sommes-nous ici juste pour sentir que les hommes sont faits pour être aimés". A la fin, Chris Kelvin opte pour la honte : «La honte, voilà le sentiment qui sauvera l'humanité». Il y a ici sans doute une critique radicale de la science et de la technique qui dépossède l’homme de son humanité en réduisant tout à des concepts.

La fin, belle et surprenante, remet en quelque sorte les pendules à l’heure et pose des questions à l’infini. Si la demeure de Chris n’est qu’une île de Solaris, alors la quête de l’homme pour percer la connaissance est inhérente à sa condition. Cela veut dire aussi que l’homme s’invente des mystères qui sont issus de sa propre planète (donc de lui) tout en croyant qu’ils sont situés au-delà de la terre. Mystère du monde et de l’être qui restera un mystère, inexplicable ? Est-ce un monde parallèle ? Dans ce cas, que sont les différentes apparitions de Khali ? Fantasme, culpabilité de Chris ? Que de questions…


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 30/03/2012 )
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