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Willie aime Robert
avec Rainer Werner Fassbinder, Hanna Schygulla, Giancarlo Giannini
Carlotta Films 2012 / 14,99 € - 98.18 ffr.
Durée film 115 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : Allemagne, 1981
Sortie DVD : 4 Avril 2012
Version : 1 DVD-9, zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.66
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : International, Français 2.0 mono
Sous-titres : Français
Bonus : Aucun
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Rainer Werner Fassbinder a tourné une quarantaine de films en treize ans avant de mourir en 1982. Production pléthorique. Né à Munich en 1945, R.W. Fassbinder sintéresse au théâtre et fonde sa propre compagnie, lAnti Teater. Cest avec cette troupe quil réalise ses deux premiers films en 1969 dont L'Amour est plus froid que la mort. Viendront Les Larmes amères de Petra von Kant (1972), Tous les autres s'appellent Ali (1973). Le Mariage de Maria Braun (1978), Lola, une femme allemande (1981) ou Le Secret de Veronika Voss (1982) qui obtient lOurs dor au festival de Berlin. Querelle (1982) est son dernier film.
Lili Marleen est lun des films les plus connus du cinéaste allemand. Inspiré dune chanson de la Seconde Guerre mondiale, rendue célèbre par Marlène Dietrich, Lili Marleen raconte le destin dune femme dans lAllemagne nazie. En 1938, à Zurich, Willie (Hannah Shygulla), une chanteuse allemande, aime Robert Mendelssohn (Giancarlo Giannini), un musicien qui appartient à une organisation chargée daider les Juifs à fuir lAllemagne. Le père de Robert refuse cette liaison et parvient à séparer les deux amants. La guerre éclate. Forcée de rester en Allemagne, Willie enregistre une chanson, «Lili Marleen», qui devient un triomphe. Les soldats font de cette chanson leur hymne, les Nazis leur emblème
Tourné en 1980, Lili Marleen est une fresque monumentale liant mélodrame, romance historique et film despionnage. On sent linspiration de Douglas Sirk... et cest le problème. Si le film est plutôt bien mis en scène, bien cadré et bien éclairé, leffet étoilé sur certaines images (un filtre donnant aux éclairages cet aspect étoilé) donne un côté kitsch assez vieillot. Et surtout, Rainer Werner Fassbinder devient trop insistant dans la façon de caractériser ses personnages, les bons et les méchants, les résistants et les nazis
En cela, le film est dune grande pauvreté ; Lili Marleen et son amant soupirent damour, purs et nobles, séparés quils sont par le Méchant Reich, et encore séparés quand Robert va en Suisse et se marie avec une autre femme
Décidément, lamour est difficile quand le Destin sépare sans arrêt les amants ! On aime, on aime surtout quand les amants sont loin
Tout cela est très banal et très convenu, loin de l'amour concret précisément. Imagerie typiquement romantique et mensongère. Fassbinder prend un contexte politique qui ne lintéresse au fond nullement mais qui sert à mettre en valeur des destins sentimentaux tragiques auxquels le spectateur pourra sidentifier en sortant les mouchoirs. Il sagit, comme dans les films de Douglas Sirk, démouvoir facilement, avec de grosses ficelles. Les personnages nont aucune nuance, sans complexité ni ambiguïté.
Luvre de Fassbinder semble ainsi, selon nous, fort surestimée, notamment pour cette approche kitsch ; voir Berlin Alexanderplatz, réduction à l'état de banal roman-photo de luvre d'Alfred Döblin
On pourrait également rapprocher Fassbinder, par cette méthode réductrice, du cinéaste anglais David Leane qui, avec Les 7 Piliers de la sagesse de T.E. Lawrence, ou Le Docteur Jivago daprès Boris Pasternak, réduisit de puissants roman en simple eau de rose...
Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 13/04/2012 )
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