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Fan de...
avec Martin Scorsese, Robert De Niro, Jerry Lewis
Carlotta Films 2014 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 105 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : USA, 1983
Sortie DVD : Mai 2014
Titre original : The King of Comedy

Version : 2 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.85
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais, Français 2.0 mono
Sous-titres : Français


Bonus :

DVD 1 :

- «Un tournage sensationnel : le making of de La valse des pantins» : retour sur le tournage du film avec les entretiens de Martin Scorsese et Sandra Bernhard (18 min.)
- Bande annonce

DVD 2 :

- «En clôture du Tribeca Film Festival» : conversation avec Martin Scorsese, Robert De Niro et Jerry Lewis (2013 - 29 min.)
- «Dans la tête de Rupert Pupkin» : Thelma Schoonmaker revient sur le tournage, les scènes coupées du film et l’importance de l’improvisation dans le travail des acteurs (39 min.)
- 8 scènes coupées (38 min.)

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Martin Scorsese, après le succès de Taxi driver et de Raging Bull, réalise une comédie acerbe sur le monde du spectacle, rappelant Stardust memories, de Woody Allen, dans un autre genre. Jerry Langford (Jerry Lewis) est un présentateur de talk-show humoristique adulé par son public. Quand il sort, c’est le délire, on se jette sur lui avec frénésie. Parmi ses adulateurs, Rupert Pupkin (Robert de Niro) rêve de devenir le nouveau roi du rire. Son nom, Pupkin, évoque la marionnette (en anglais, ''puppet'').

Rupert Pupkin est tellement «habité», voire possédé même, par son rêve qu’il en perd le contact avec la réalité. Il est tant dans la parole, dans son monde imaginaire, qu’il croit lui-même en ce qu’il dit. La réalité n’a aucune prise sur lui. Un soir, il parvient à s’introduire dans la voiture de Jerry. Ce dernier lui demande de prendre rendez-vous avec sa secrétaire. Rupert Pupkin entreprend alors le siège de la société de Jerry... sans succès.

Rupert Pupkin incarne le star-système audiovisuel et la fascination ressentie par une frange du public, au point qu’il en perd sa propre identité. Il veut devenir célèbre et a choisi Jerry Langford comme cible. Il collectionne les autographes de célébrités. Il s’imagine être le meilleur ami de Jerry Langford, a récupéré des modèles grandeur nature en carton pâte des silhouettes de Jerry Langford et de Lisa Minelli, avec lesquelles il converse le soir chez lui. Il croit même être adulé en faisant ses sketchs par un public imaginaire représenté par une immense photo... Il est tellement immergé dans son monde qu’il séduit de la même manière, par le verbe et l’apparence qu’il se donne, Rita, à qui il promet monts et merveilles, richesses et célébrité. Il croit tellement à son rêve qu’il s’invite chez Jerry Langford avec Rita. Et quand Jerry débarque, la scène tourne à l’aigre. Rita se rend compte de la supercherie et s’en va. Rupert se fait expulser par Jerry. Dès lors, Rupert kidnappe Jerry avec l’aide de Masha, une autre fan…

Encore très moderne, le film de Martin Scorsese met le doigt sur l’identification subjective d’un certain public envers ses idoles, qu’elles soient réelles ou fictives. Ici, le rapport s’établit sur un personnage connu, une vedette de talk-show, mais cela pourrait être tout objet dont les médias font la promotion au point de provoquer l’obsession. Le problème est similaire au cas de Travis Bickle, le protagoniste de Taxi Driver qui, pour devenir célèbre d’une façon ou d’une autre, en passait par des méthodes expéditives. Un fort manque d'identité caractérise Rupert Pupkin dans son désir de célébrité ; il adule Jerry Langford, il l’imite, il en fait son Dieu mais finit aussi par le trahir dans la réalité en le prenant en otage afin d’être le nouveau Dieu, le nouveau roi, comme le dit explicitement Rupert dans le film. L’adulation tourne inéluctablement à la haine de l’autre et de soi.

Cette adulation est aussi la responsabilité des médias par les réactions qu'ils suscitent chez un certain public pour maintenir le taux d’audience. C’est le point le plus intéressant du film. Certes, Rupert est ridicule mais quand il parvient, après avoir kidnappé Jerry, à faire son sketch à la télévision dans la show de Jerry, celui-ci n’est pas médiocre. Sa seule ambition était de passer à la télévision et il devient célèbre après un jour en prison. Il écrit ses mémoires et le cinéma veut en faire un film ! Finalement, le héros de La Valse des pantins n’est pas Jerry mais bien sa doublure, Rupert qui, finalement, éclipse son modèle... certes par des méthodes douteuses. On peut d'ailleurs se demander comment Jerry lui-même est devenu aussi célèbre... Une marionnette en remplace une autre dans ce monde du spectacle où tout est faux et mensonger, avatars après avatars. Car Jerry lui-même, fort bien joué par Jerry Lewis, est dans la réalité un être peu sympathique, pleutre, vénal, qui n’existe que par l’audience qu’il a acquise, c’est-à-dire à travers les yeux d’autrui... tout comme Rupert.

Ce film peu connu de Martin Scorsese est sans doute l’un de ses plus intéressants, réalisé sobrement : une métaphore grimaçante sur le monde du spectacle médiatique dont le cinéaste est devenu lui-même un symbole aux États-Unis. Hélas, Martin Scorsese n’est pas resté aussi critique et sobre dans la suite de sa carrière en sombrant dans une certaine surenchère cinématographique.

Le DVD comporte comme d’habitude chez Carlotta des suppléments de choix.


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 27/06/2014 )
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