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Les premiers temps du judo
avec Akira Kurosawa, Susumu Fujita, Takashi Shimura, Denjiro Okochi
Arte Vidéo 2006 /  32.93  € - 215.69 ffr.
Durée film 163 mn.
Classification : Tous publics

Sortie cinéma, Pays : 1943 / 1945, Japon
Titre original : Sugata Sanshiro / Zoku Sugata Sanshiro

Version : DVD 5 et DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 4/3
Format image 1.33 (noir & blanc)
Format audio : Japonais (mono d’origine)
Sous-titres : Français

Bonus dvd 1:
La Légende du grand judo commentée par Christophe Gans
Akira Kurosawa à propos du film
Bandes annonces et extraits de films d’arts martiaux japonais
Les Images d'archives de scènes de combat de S. Yano, l'inventeur du Judo

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Premier film de Kurosawa, La Légende du grand judo se veut la matrice des films d’arts martiaux chinois des années 60 et 70. En fait, ancrés dans la culture asiatique, les arts martiaux apparaissent très tôt au cinéma. Loin d’en être le précurseur, Kurosawa y appose sa signature dans un style qui lui est tout à fait particulier. Il s’agit alors moins d’une fascination pour l’art martial dans ce qu’il a de plus spectaculaire, que d'une admiration pour les judokas dans ce qu’ils ont de plus humble.

L’action se déroule à Tokyo en 1882. Sugata Sanshiro, jeune étudiant, est passionné par le jiu-jitsu, art martial officiel du Pays du Soleil Levant. Il va donc se proposer comme disciple dans l'une des nombreuses écoles que compte la capitale. A cette même époque, Shogoro Yano vient de créer le judo. Ce qui inquiète particulièrement les adeptes du jiu-jitsu et notamment le maître de Sugata qui décide d’organiser un guet-apens avec tous ses disciples contre le maître Yano. Malgré leur nombre, les adeptes du jiu-jitsu ne viennent pas à bout de Shogoro ; bien au contraire, ils sont littéralement mis hors d’état de nuire. Sugata, impressionné par la scène à laquelle il vient d’assister, se découvre alors une nouvelle passion, le judo : il change de maître et deviendra l’un des judokas les plus redoutés, le plus craint comme le plus puissant des hommes. Mais surtout, et sans qu'il n'y soit véritablement préparé, le judo va lui apprendre l’amitié, le respect d'où naît la confiance, le courage de faire ce qui est juste, l’honneur, la sincérité, la modestie, le contrôle de soi, la politesse, l’entraide et la prospérité mutuelle. Bref, tout un apprentissage de vie. Car, dans sa pratique, le judoka est à la recherche du meilleur emploi de son énergie physique et mentale, dans une recherche constante et dynamique de perfection. Un équilibre à bien des égards difficile...

Rien d’étonnant dès lors à ce que, dans La Nouvelle légende du grand judo, suite inédite en France de l’histoire de Sugata, notre héros soit toujours confronté à ses doutes. Maintenant qu’il s’est assagi et qu’il a intégré les préceptes du judo, doit-il toujours les appliquer à la lettre ?...

Kurosawa nous mène bien plus au cœur d’une aventure humaine, où domine l'introspection, que dans l’ascension belliqueuse d’un combattant cherchant à se surpasser, comme c’est bien souvent le cas dans les films de combats. Le metteur en scène prend le temps de filmer ses personnages avec la simplicité du peintre d’estampes et la beauté du geste du calligraphe, mettant en relief les sentiments les plus forts d’un trait juste et appliqué. De fait, alors qu'aujourd'hui prédominent les montages ultra rapides, le film peut paraître d’une certaine lenteur. Mais ce rythme est bien choisi, car c’est un temps qu’il faut prendre, pour que l’image prenne son sens, et toute son intensité.

Est-ce cette épure à la nippone qu’Arte Vidéo a voulu retranscrire dans la présentation de ces deux DVD ? Les graphismes sont beaux et dans l’esprit des films. Mais on aurait pu s'attendre à ce que les bonus soient un peu plus fournis pour un coffret de cet acabit. Au lieu de quoi l’on se contentera pour le premier DVD des commentaires de Christophe Gans, d’une brève interview de Kurosawa, d’une scène d’archive émouvante de démonstration de prises de judo par son inventeur, et enfin de quelques bandes annonces et extraits de film d’arts martiaux japonais, qui relèvent plus de la promotion que d'une une sélection pertinente d’échantillons cinématographiques. Pour ce qui est du second DVD c’est encore plus décevant puisqu’il n’y a aucun bonus. Mais l'intérêt de découvrir ces deux films domine : à voir sans hésitation !


Etienne Gennatas
( Mis en ligne le 13/02/2006 )
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