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Assassin taille mannequin
avec Richard Fleischer, William Lundigan, Dorothy Patrick, Jeff Corey
Editions Montparnasse - RKO 2006 /  14.99  € - 98.18 ffr.
Durée film 60 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 1949, USA
Titre original : Follow me quietly

Version : DVD5 / Zone 2
Format vidéo : 4/3
Format image : 1.33
Format audio : Mono Anglais
Sous-titres : Français

Bonus :
Introduction de Serge Bromberg

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Le scénario ne semble, aujourd’hui, pas très original. Un tueur en série, qui opère par strangulation et par temps de pluie, accumule les victimes tranquillement, sans être inquiété par la police. Le lieutenant en charge de l’enquête, après six mois d’échecs successifs, une liste de cadavres s’allongeant et une hiérarchie pressante, est de plus en plus obsédé par ce maniaque, au point de se demander s’il ne devient pas fou lui-même. Ajoutez une journaliste en quête de sensations (pour son magazine, au départ), et vous obtenez une recette qui a fait ses preuves et qui n’a pas été remise en cause par les films policier bas de gamme que produit régulièrement Hollywood.

Seulement, nous sommes en 1949 et Assassin sans visage (Follow me quietly, titre original pour une fois guère mieux que sa traduction française) est un des premiers films de Richard Fleischer. Celui-ci a suivi le parcours classique, et rêvé, au sein des studios californiens : premiers pas comme monteur d’actualités et de courts-métrages, mélos et thrillers à la RKO pour se faire la main (Assassin sans visage fait partie de cette période) et ascension vers les grosses productions que sont par exemple Les Vikings, 20000 lieues sous les mers (avec Kirk Douglas), Le Voyage fantastique ou encore Soleil vert.

Assassin sans visage est donc une série B sans prétention, mais réalisée de main experte. Si le sujet paraît bien banal aujourd’hui, il ne l’était pas à la fin des années 40, surtout dans le cinéma criminel américain, où la figure du serial killer n’était pas ce qu’elle est devenue dans les années 90 : un lucratif fonds de commerce. En effet, l’époque était plus aux gangsters solitaires assassins par la force des choses (La Griffe du passé, Jacques Tourneur, 1947) ou aux détectives atypiques, notamment (Le Grand sommeil, Howard Hawks, 1947).

Dans Assassin sans visage, c’est avant tout le rythme qui frappe. Le film, qui ne dure qu’une heure, est très ramassé, laissant de côté les fioritures habituelles au genre. Bien sûr, la psychologie des personnages en pâtit quelque peu. Un comparatif s’impose alors avec les films d’Anthony Mann à la même époque, car Mann est crédité comme co-scénariste de Assassin sans visage, mais il est également co-réalisateur. Dans les films noirs de ce dernier, notamment La Brigade du suicide (T-men, 1947) et Marché de brutes (Raw deal, 1948) parus en DVD chez Wildside, les protagonistes possèdent une réelle épaisseur psychologique, souvent très sombre. Dans Assassin sans visage, les personnages reflètent plutôt des archétypes un brin fades, servis par des acteurs pas vraiment charismatiques, mais restent au service d’une mise en scène nerveuse et efficace.

Néanmoins, Fleischer réussit en quelques séquences à dessiner un mini-portrait classique du policier (un célibataire qui donne tout pour son travail, mais qui reste un cœur à prendre), de la journaliste (une célibataire qui donne tout pour son travail, mais qui compte bien aussi prendre un cœur) et évidemment du tueur. Celui-ci est un inconnu. Insaisissable. Pourtant il laisse pléthore d’indices : tissu, cheveux, empreinte de pas… Le «profiling» n’étant pas encore à la mode dans l’immédiate après-guerre, les enquêteurs ont bien du mal à cerner leur cible. Ils décident alors de créer un mannequin, de la corpulence estimée du criminel, habillé du type de vêtements que ce dernier est supposé porter. Résultat : une silhouette sans trait avec un costume. Pas facile de retrouver quelqu’un avec pareille poupée ! Pourtant, elle sera décisive. Et à l’origine d’une des meilleures scènes du film. Le lieutenant à bout de nerfs voit la pluie frapper les carreaux de son bureau et harangue le dos du mannequin du criminel, placé en position assise dans un fauteuil. Le policier sort de la pièce et le mannequin se lève…

Le DVD proposé par les éditions Montparnasse, dans l’excellente collection reprenant de petits joyaux du studio RKO, comprend pour seul bonus une introduction de Serge Bromberg. Mais cela suffit amplement pour ce thriller court et percutant, qui se savoure dans l’instant comme un bon épisode de feuilleton télé.


Benjamin Roure
( Mis en ligne le 07/03/2006 )
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