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Films  ->  Grands classiques  
Fleurs vénéneuses et chapeaux mous
avec George Marshall, Alan Ladd, Veronica Lake
BAC Vidéo 2007 /  21.99  € - 144.03 ffr.
Durée film 95 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 1948, Etats-Unis
Sortie DVD : 10 juillet 2007
Titre original : The Blue Dahlia

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 2.35
Format image : 4/3 format respecté 1.33
Format audio : Anglais mono
Sous-titres : Français

Version remasterisée

Bonus :
- Galerie photos

L'auteur du compte rendu : Scénariste, cinéaste, Yannick Rolandeau est l’auteur de Le Cinéma de Woody Allen (Aléas) et collabore à la revue littéraire L'Atelier du roman (Flammarion-Boréal) où écrivent, entre autres, des personnalités comme Milan Kundera, Benoît Duteurtre et Arrabal.

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Le film noir fait partie de ce qu’on appelle «l’âge d’or» du cinéma américain. Et l’une des grandes figures du polar est bien entendu Raymond Chandler, figure littéraire tout d’abord (auteur du Grand sommeil), puis cinématographique puisqu’il collabora à plusieurs films dont The Unseen de Lewis Allen et Assurance sur la mort de Billy Wilder. Nombre de ses romans aussi furent adaptés comme Le Grand sommeil de Howard Hawks ou Adieu, ma belle de Edward Dmytryk, etc.

A cet égard, The Blue Dahlia est un peu particulier par le fait de son tournage fort mouvementé car Alan Ladd devait retourner sous les drapeaux. Raymond Chandler écrivit donc le scénario au jour le jour, tenant le choc grâce au whisky (du moins selon la légende). Avec de telles circonstances et la volonté des producteurs de réutiliser le couple Alan Ladd et Veronica Lake, que l’on avait déjà vus dans This gun for hire (1942) et The glass key (1942), les acteurs et le réalisateur ne savaient pas quelle scène ils tourneraient le lendemain ! Cela peut donner de bonnes ou de mauvaises choses. En l’occurrence, le film pâtit d’une certaine négligence dans les scènes, ralentissant notablement l’action. Nombre de dialogues n’aboutissent pas et l’on se demande où l'on veut nous emmener.

L’histoire est celle de Johnny Morrison (Alan Ladd), un officier aviateur. Il est démobilisé avec deux hommes de son équipage, George Copeland et Buzz Wanchek. Il retrouve sa femme, Helen (Doris Dowling), maîtresse d'un individu louche, Eddie Harwood (Howard Da Silva), patron d'une boîte de nuit, «Le Dahlia Bleu». Comme cela se passe mal entre les deux hommes, Johnny part dans la nuit et fait la connaissance d'une mystérieuse jeune femme, Joyce (Veronica Lake). Le lendemain matin, il apprend que sa femme a été assassinée. La police le recherche. Il se rend au «Dahlia Bleu» et échappe à la police, grâce à Joyce. Il trouve une lettre d'Helen éclairant le passé trouble d'Eddie Harwood, recherché pour meurtre. Il se rend chez Harwood et apprend avec surprise que Joyce est la femme d'Eddie !

Si Alan Ladd reste campé dans la tradition des solitaires désabusés, jouant parfaitement la retenue, Veronica Lake, elle, semble nettement sous employée malgré sa plastique avantageuse, aux courbes fort agréables et à la bouche suggestive. Elle intervient tardivement dans le scénario et son jeu se résume trop souvent à montrer le masque de la blonde incendiaire et mystérieuse sans qu'elle n'ait réellement l’occasion de l’incarner. Pas très torride. Du coup, son personnage en dit trop peu et reste en surface. On attendrait d’elle au moins une époustouflante trahison, une quelconque forfaiture ou une ignominie redoutable. Rien de cela. Pour une femme fatale...

Du coup, la brune Doris Dowling, qui apparaît dès le début de l’action, a des scènes plus croustillantes à jouer et parvient à interpréter la femme vénale et perdue avec plus de consistance. Elle y est même presque touchante. C’est donc dans les rôles secondaires que le film trouve ses ressources et son énergie véritable. Le personnage le plus trouble et le plus inquiétant est l’un des acolytes de Johnny Morrison, Buzz Wanchek (William Bendix) qui, à la suite d’un accident, ne supporte aucune musique et devient rapidement irascible au point d’en venir aux mains. Il est pour le coup réellement inquiétant. Est-ce d’ailleurs lui qui a tué Helen Morrison ? Ce personnage irrationnel, à la limite de la folie, rentre aisément dans le cadre d’un tel film sauf qu’il aurait fallu plus de scènes de ce genre pour relever la sauce.

Sans doute aussi parce que le réalisateur George Marshall n’a pas la carrure d’un John Huston ou d’un Howard Hawks pour transformer un scénario un peu bancal, écrit de surcroît au jour le jour, dans le feu de l’action et avec l’urgence nécessaire. Le film manque d’épaisseur et d’allant ou, du moins, il ne parvient pas à créer une réelle ambiance, et encore moins à traiter un sujet. Que l'on se rappelle Chinatown de Roman Polanski qui rendait hommage aux films noirs avec une intrigue et un sujet d'excellence. Ici, Le Dahlia Bleu peine même par moment à établir un réel suspense. L'ennui n'est pas très loin.

Cependant, l’on retrouve tout ce qui fait un film noir, en noir et blanc évidemment, et les amateurs ne seront pas déçus sur ce plan-là : belles limousines, pluie battante, meurtre, faux coupable, rues obscures, femmes fatales et fleurs vénéneuses, hommes au chapeau mou et au visage pale et dur. A défaut d'une intrigue prenante, reste le décorum...


Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 06/07/2007 )
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