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Petit à petit, l'oiseau fait son nid...
avec Cao Hamburger, Michel Joelsas, Germano Haiut, Paulo Autran
MK2 2009 / 14.99 € - 98.18 ffr.
Durée film 104 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie cinéma, Pays : 2006, Brésil
Titre original : Ano em Que Meus Pais Sairam de Férias
Version : 1 DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3, Pal
Format image : 1.85 (couleurs)
Format audio : Brésilien, Français (Stéréo)
Sous-titres : Français
Bonus : Aucun
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1970, l'année de la coupe du Monde. Dans la vie d'un enfant, les exploits de Pelé se mêlent à la douleur de l'absence des parents, et la douceur du bercail qu'il se construit dans le quartier de son grand-père, le Bom Retiro, à Sao Paulo.
Opium du peuple, le foot sert de paravent à un régime politique en plein durcissement, une dictature molle... dont les effets se font sentir violemment. C'est la raison pour laquelle les parents du jeune Mauro choisissent de fuir, mi-lâches, mi-résistants, laissant leur garçon de douze ans sous la protection du grand-père. Ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'est que juste après le coup de fil avertissant le vieux barbier de sa future responsabilité, celui-ci allait être terrassé par un infarctus, manquant d'égorger un client avec son rasoir. Aussi, en laissant Mauro sur le trottoir jouxtant l'immeuble du grand-père, c'est véritablement un orphelin qu'ils abandonnent, la peine au cur. C'est promis, ils seront de retour de leurs «vacances» à temps pour le début de la coupe...
Heureusement pour Mauro, l'orphelinat est rendu vite caduque car la communauté locale l'adopte comme un nouveau fils, par respect pour le défunt, par devoir, par bonté. Et Mauro, rebaptisé à juste titre Moishale par la communauté yiddish, peut vivre un été qu'il n'oubliera sans doute jamais, pour le pire, certes car quand débute la coupe, ses parents ne sont pas là mais aussi pour le meilleur.
Le meilleur, c'est Sholomo, vieillard barbu remplaçant le grand-père, un juif pieux au cur d'or, qui peut aligner une baffe quand Mauro/Moishale manque de respect envers la religion, mais sait aussi et surtout le prendre d'emblée sous son aile. Ce sont les enfants du quartier dont le jeu favori, en dehors du football, est d'aller reluquer les jolies dames du coin à l'essayage dans la boutique de confection locale, à travers des trous judicieusement placés dans la paroi des cabines... Ce sont les repas gargantuesques préparés par les mères juives, généreuses comme il se doit. C'est le foot enfin... Le foot... Enfant.
Une religion qui fait dresser fièrement le drapeau brésilien par ceux-là même qui, la nuit, taggent sur les murs des cris muets contre la dictature. Et si c'est la Tchécoslovaquie qui gagne, tant pis ; tant mieux : ce sera alors une victoire pour le socialisme international.
Le film tire sa lumière de cette discrète mais rayonnante comédie humaine, et d'une mise en scène aussi pudique qu'appliquée et précieuse, jouant de teintes rappelant à la fois les années soixante-dix, des tons bruns, blonds, et l'espoir porté par l'enfance avec, visuellement, l'allitération d'un bleu grisé, d'un bleu lavande, présent sur quasiment chaque plan. Discrète aussi, une musique rappelant les airs de Klezmer, les ricanements mélancoliques de la clarinette et quelques sifflements plus enjoués. Sur chaque plan également, l'acteur principal, le jeune Michel Joelsas, parfait, juste, touchant.
Le tout donne un film émouvant mais jamais pathétique, timidement politique, universel, surtout, mais sans donner de leçons ; à voir, résolument.
Bruno Portesi
( Mis en ligne le 15/05/2009 )
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