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Les fiancés
avec Marco Bellocchio, Sergio Castellito, Donatella Finocchiaro, Sami Frey
Films sans frontières 2012 / 15.07 € - 98.71 ffr.
Durée film 100 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : Italie, France - 2006
Sortie DVD : Juillet 2012
Titre original : Il Regista di matrimoni
Version : 1 DVD-9, zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.66
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Italien 5.1
Sous-titres : Français
Bonus : Aucun
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Marco Bellocchio a déjà une longue carrière derrière lui. Avec Les Poings dans les poches(1965), Au nom du père (1971), La Marche triomphale (1976), Le Saut dans le vide (1980), Le Diable au corps (1986) ou Vincere (2009), son cinéma s'est souvent attaché à critiquer la grande bourgeoisie italienne et à démonter ses structures aliénantes. Un cinéaste sérieux et engagé.
Le Metteur en scène de mariages (2006) évoque l'histoire de Franco Elica (Sergio Castellitto,), metteur en scène désespéré par le mariage de sa fille avec un fervent catholique. Un jour, on lui propose de réaliser une adaptation des Fiancés de Manzoni. Il part se réfugier en Sicile dans un petit village où il fait la connaissance d'un prince cultivé et ruiné (Sami Frey) qui lui propose de filmer le mariage de sa fille Bona (Donatella Finocchiaro). Entre Franco et Bona, c'est le coup de foudre, et Franco va tenter de l'arracher à ce jeune aristocrate...
Dans cette apologie de l'artiste, Marco Bellocchio déplore l'évolution sociale et idéologique de son pays. Franco, cinéaste que l'on dit réputé et transgressif, en est venu à réaliser des films d'amateurs. C'est dire l'indigence de la situation sans oublier que les femmes se remettent dans l'ordre patriarcal. On est étonné de ce constat quand on regarde la société daujourdhui. Et le cinéaste semble réaliser un film en 2006 comme si rien navait changé depuis les années soixante ou soixante-dix.
Son accusation des vieilles structures religieuses, bourgeoises et étatiques relève de l'ancien monde et son confrère Pier Paolo Pasolini avait vu avant lui qu'un autre temps était venu. Hélas, comme on sait, Pasolini fut assassiné et na pas eu le temps de poursuivre sa critique de ce nouveau monde. Cette critique, comme le fera aussi un Michelangelo Antonioni dans La Notte (1962), avait à lépoque sa pertinence et son sérieux.
Pour le coup, Marco Bellochio ne semble pas prendre acte que le monde daujourdhui a complètement remodelé ses structures, que léglise a perdu beaucoup de terrain, que la haute-société na plus ses mêmes têtes daristocrates quautrefois et que le monde a pris lallure dune toile daraignée sans limites, investi par la transgression bon marché, les réseaux sociaux, le virtuel et autres logiques informatiques. De tout cela, il ne parle pas. Marco Bellochio inscrit son film dans un territoire inchangé ; en cela, son film est totalement anachronique.
Certes, Marco Bellochio sait construire un récit, diriger des comédiens comme l'étonnant Sami Frey à la beauté féline, la construction de son film s'autorise de brefs épisodes oniriques, et il sait agrémenter son récit de zones étranges et ambigües. Cest en définitive ce qui sauve Le Metteur en scène de mariages du film darrière-garde.
Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 05/10/2012 )
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