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Films  ->  Comédie dramatique  
Innocents
avec Bernardo Bertolucci, Michael Pitt, Eva Green, Louis Garrel
Aventi Distribution 2004 /  13  € - 85.15 ffr.
Durée film 109 mn.
Classification : - 12 ans

Sortie Cinéma : 2003
Titre original : The Dreamers

Version : DVD 9 / Zone 2
Format image : 16:9 compatible 4/3 format d'origine respecté 1.85
Format audio : anglais, français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : français

Bonus :
Documentaire : Bertolucci makes the dreamers (50 min.)
Bande annonce du film.

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Après quelques productions ampoulées du type du Dernier empereur ou de Little Buddha, Bernardo Bertolucci revient avec Innocents à quelques amours de jeunesse dans une œuvre plus intimiste et modeste, accents déjà retrouvés dans Beauté volée : c’est à ses multiples printemps que le réalisateur semble consacrer son dernier film : le printemps politique de l’année 68, celui de jeunesses à peine écloses, encore naïves mais révélées sensuellement à elles-mêmes, le sien enfin, les premiers pas émus d’un jeune cinéaste marqué à vie par la Nouvelle Vague.

C’est d’ailleurs sur l’affaire Langlois, en février 68, que commence le film : toute une jeunesse cultivée et avide de liberté autant que de cinéma vient défendre au palais Chaillot le directeur de la Cinémathèque, injustement relevé de ses fonctions par les pouvoirs publics. Là, Matthew (Michael Pitt), jeune américain venu étudier en France, fait la connaissance d’Isabelle (Eva Green, ici révélée dans un rôle superbe) et Théo (Louis Garrel), deux jumeaux de la plus pure bourgeoisie cultivée parisienne.

Un lien flou mais très vite consolidé réunit les trois jeunes gens, vivant dans le cocon de l’appartement haussmannien délaissé par les parents. Dehors, la clameur révolutionnaire monte, mais les trois amis lui préfèrent l’éveil au sens, mi-gosses, mi-adultes, dans des jeux poussant sans vraiment les franchir des limites admises. On parle, dans les rues, du Grand Soir ; Isabelle et Théo ont trouvé en Matthew la pièce manquante à leur menuet incestueux, une passerelle. Entre Les 400 coups, dix ans plus tard, et Jules et Jim, dix ans plus tôt, Bertolucci, jouant pour l’hommage avec toutes ces références, livre un film osé mais point choquant, parce que la sexualité y est montrée crue mais encore virginale, innocente dans toute sa bestialité, protégée par la jeunesse, par l’époque aussi, et l’un des regards chéris du septième art. Le cinéaste semble regarder la jeunesse de deux éphèbes et d’une nymphe, avec paternalisme et nostalgie, lumières d’un temps perdu ici recréé.

Un film riche et sublime donc, avec ce talent qu’a Bertolucci de lier sourdement des êtres magnifiquement incarnés par des acteurs très touchants. La photo, dans des tons évidemment chauds et ocre, pourpres et étouffants, restitue parfaitement toute la sensualité d’un appartement à la dérive en ce printemps pas comme les autres. La musique de même, rend vivante à nouveau toute une époque - Hendrix, Polnareff, Françoise Hardy… - époque d’innocence en effet, quand on n’hésitait pas à croire encore à quelques mythes…


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 15/11/2004 )
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