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Films  ->  Comédie dramatique  
Coffret Wong Kar-Wai : Happy Together
avec Wong Kar-Wai, Tony Leung, Leslie Cheung
ARP 2004 /  49.96  € - 327.24 ffr.
Durée film 96 mn.
Classification : Tous publics

Ce film fait partie d’un coffret de 4 DVD comprenant Les Anges Déchus, Nos Années Sauvages, Happy Together, Chunking Express.

Sortie Cinéma : 1997, Hong Kong
Titre original : Et soudain le printemps se déverse

Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format audio : Cantonais, Français 2.0 Dolby digital
Sous-titres : français

Bonus :
Chapitrage
Galeries de photos
Bande-annonce
Cartes collector des films

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Il aura fallu attendre la sortie sur nos écrans de 2046, dernier opus de Wong Kar Wai, pour que soient enfin édités les films du cinéaste. Louons donc l’initiative de TF1 Vidéo et Arp car, hormis In the mood for love qui lui apporta une consécration internationale, aucun des autres films du cinéaste n’était sorti en DVD. Cette injustice est réparée avec le coffret intitulé « La révolution Wong Kar Wai » comprenant Nos années sauvages (1990) ; Chungking Express (1994) ; Les anges déchus (1995) et Happy together (1997). Cependant, on peut d’ores et déjà s’interroger sur un « oubli » de taille : Les cendres du temps (1994) et As tears go by (19988), premier film du metteur en scène.
Happy together constitue le point d’orgue du travail de Wong Kar Wai avec In the mood for love. Son titre original (Et soudain le printemps se déverse) trahit d’emblée tout le mouvement poétique qui traverse le film et se distingue singulièrement de l’ironie du titre anglophone. On retrouvera d’ailleur< ce contraste dans tout le film.

Deux hommes, Liu Fai et Po Wan, veulent « repartir à zéro », faire repartir leur couple à la dérive. Ils décident donc de quitter Hong Kong pour se rendre en Argentine et voir les chutes d’Iguaçu. Ils finissent par se perdre dans cette terra incognita, se disputent puis se séparent une nouvelle fois. Et se retrouvent par hasard à Buenos Aires, pour le meilleur et pour le pire…

« Tu me qualifies, tu me renies », disait Kierkegaard. Comment qualifier un film comme Happy together ? La trame : deux hommes, un couple/L’Argentine. Un couple se fait et se défait : oui mais encore ? Ca se passe devant la caméra de Wong Kar Wai et cela change tout. Entre road-movie contemplatif (on pense à Jarmush) et huis-clos nerveux, lyrisme et humour cocasse, noir et blanc et couleurs, ralentis et accélérés, le rythme du film se construit autour de cette bipolarité constante qui imprègne tout autant le couple Liu Fai/Po Wing - élément stable/élément instable. Le film nous donne l’impression d’être face à un organisme vivant en mouvement perpétuel, représentatif en cela de la symbolique taoïste.

Ses recherches formelles inventives très graphiques valurent à Wong Kar Wai un prix de la mise en scène à Cannes, amplement mérité. Son travail, tant sur la couleur que sur la photo, les cadrages et le montage, révèle les émotions des personnages – saluons la justesse de l’interprétation - pris entre amour et désamour. Malgré un scénario minimaliste, le contenu n’est jamais sacrifié sur l’autel de l’esthétique. De sa palette chromatique, des contrastes violents, de la fusion noir et blanc/couleurs se détache notamment un rouge incarnat, matérialisation visuelle du sang. Là où le couple se déchire, l’on retrouve deux hommes exsangues au sens figuré comme au sens pictural. Ainsi, en balayant le sang de l’abattoir où il travaille, Liu Fai nettoie symboliquement ses blessures. Est-ce à dire qu’il est fin prêt à les refermer ?

Le film s’ouvre et se referme avec de longs plans hypnothiques sur les chutes d’Iguaçu. Ces images hors du temps semblent figurer et la rupture amoureuse et le sentiement amoureux. Sur ce sujet mille fois rebattu, Wong Kar Wai nous prouve une fois encore que le couple reste et demeure un sujet inépuisable au cinéma, une matière modelable à l’infini.

Le cinéaste hong-kongais visionnaire conduit son film comme Rimbaud son bateau ivre et construit sous nos yeux un poème visuel atemporel sans équivalent. Et chose inexplicable, ce vaisseau-là ne sombre pas, il vient justement s’ancrer dans notre mémoire.

Face à une œuvre aussi dense, on ne peut que s’étonner du manque d’imagination des éditeurs. Malgré un livret et des cartes collector pour chacun des films présentés, on ne peut cacher notre déception et on rêve déjà d’une intégrale Wong Kar Wai, ce cinéaste d’envergure.


Tiphaine Rochereuil
( Mis en ligne le 22/12/2004 )
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