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Blowin' in the wind
avec Larry Charles, Bob Dylan, Jessica Lange, Penelope Cruz, Jeff Bridges
Aventi Distribution 2005 /  15.99  € - 104.73 ffr.
Durée film 102 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma : 2003, USA
Titre original : Masked and anonymous

Version : DVD 5/zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.66
Format audio : anglais (dolby et DST 5.1)
Sous-titres : français

Bonus :
Exposed, le making of


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Dans un pays du continent américain, une guerre civile entraîne dans son sillage une violence et une misère ordinaires (les images de sans logis ont d’ailleurs été tournées non loin des studios, à Los Angeles, en clin d’œil à l’Amérique conquérante de Bush). Afin d’aider les victimes de la révolution, mais surtout pour éponger ses dettes, Uncle Sweetheart (John Goodman) convainc Nina Veronica (Jessica Lange) d’organiser un concert caritatif sur les networks. Pas une seule vedette n’ayant accepté le risque de venir se produire dans un pays plongé en plein chaos, il fait sortir de prison une ex-légende du rock, Jack Fate, interprété par Bob Dylan. Aux répétitions du concert se mêle l’histoire personnelle de Fate, dont le lourd passé est étroitement lié à celui du dictateur moribond. Fate apparaît comme un héros messianique, annonciateur de l’Apocalypse, qui ne peut échapper à son destin dans un univers où tout est manipulation, et où les médias sont contrôlés par des mafieux à la solde du pouvoir.

Le projet pour la télévision, que Dylan cherchait à concrétiser, a pris peu à peu de l’ampleur lorsque son manager, Jeff Rosen, l’a mis en contact avec Larry Charles, scénariste et réalisateur de séries à succès telles que Seinfeld ou Curb your enthousiasm, diffusées sur HBO. Larry Charles était convaincu que cette production indépendante, hormis la contribution de BBC Films qui permit au cinéaste d’utiliser des images d’actualité, contribuerait à lancer sa carrière cinématographique. Malheureusement, après cette parenthèse infructueuse, les portes des studios lui sont restées plus que jamais fermées car le film, très mal accueilli au festival de Sundance, connu un bide retentissant.

Reste une expérience unique et inclassable. Un film de série B au casting digne d’une superproduction. Une œuvre hybride, protéiforme, entre le film de fiction à tendance documentaire et le film musical à tendance Dylanienne. Larry Charles, soumis à des contraintes budgétaires (plus que restreintes) et de temps (vingt jours de tournage), a souhaité créer un chaos à la fois spontané et contrôlé. Les scènes filmées simultanément avec plusieurs caméras donnent ainsi la sensation que les événements de déroulent en temps réel, et permettent aux acteurs d’évoluer plus librement dans l’espace. Malgré tout, il en résulte un film décousu, essentiellement prétexte au retour sur les écrans de Dylan, inoubliable dans Pat Garrett et Billy le kid de Sam Peckinpah (1973). Pourtant, on est ici bien loin de l’oeuvre culte.

Dylan s’est pourtant fortement impliqué dans la conception et le scénario, signé par Serguei Petrov (Larry Charles) et René Fontaine (Bob Dylan), une supercherie visant à éviter les questions sur le rôle de chacun. Il s’est taillé un personnage sur mesure, celui d’une légende vivante refaisant surface pour un ultime concert, et l’endosse avec charisme, malgré des dialogues parcimonieux, et une gamme d’expressions minimaliste. Une interprétation schizophrénique où Dylan ne se cache jamais très loin de Fate. Le journaliste Tom Friend (Jeff Bridges) le alpague en lui demandant pourquoi il n’était pas au festival de Woodstock, et lorsqu’il signe le registre de l’hôtel, le nom de Bob Zimmerman y figure déjà. Cette tendance au dédoublement de la personnalité était déjà palpable quand il jouait son propre rôle, ainsi que celui de son alter ego, dans son film semi-autobiographique, Renaldo & Clara, réalisé en 1976. Dylan a également fait le choix des chansons qu’il interprète avec son groupe, deux chansons traditionnelles, Dixie et Diamond Joe, ainsi que deux de sa composition, Down in the floodet Cold irons bound. Dix autres de ses titres sont aussi repris par des artistes tels que Jerry Garcia, Los Lobos, et les Magokoro Brothers, qui livrent une excellente version en japonais de My back pages.

Outre Bob Dylan, Masked and anonymous compte un nombre impressionnant de vedettes à son générique. John Goodman (un des acteurs fétiches des frères Coen) écrase quelque peu les prestations de la plupart des autres comédiens, tels que Jessica lange, Pénélope Cruz et Luke Wilson, qui interprètent des personnages sans épaisseur et caricaturaux. Jeff Bridges est plutôt convaincant dans la peau du journaliste agressif voulant mener une enquête d’investigation sur l’organisation du concert, un peu dans le style de Dustin Hoffman et Robert Redford dans Les Hommes du président (1976) d’Alan J. Pakula. Cependant, sa ténacité tourne au comique devant le mutisme de Jack Fate qui refuse de répondre à des questions de toute façon plus destinées à Bob Dylan. Quant à la participation de Val Kilmer, elle consiste en un court monologue existentiel tenant à prouver que l’homme est le seul animal à avancer masqué et à vouloir être ce qu’il n’est pas. En revanche, la scène incongrue avec Ed Harris, grimé à la manière d’Al Jolson dans Le Chanteur de jazz, ainsi que la présence de figurants déguisés en archétypes de la paix, le Pape en joyeuse discussion avec Gandhi, se révèlent assez énigmatiques.

Le nom de Dylan, dont Harris et Bridges sont des inconditionnels, a attiré de nombreux comédiens connus. Ceux-ci allant même jusqu'à accepter de déférer leurs salaires sans être au final jamais payer suite à l’insuccès du film. Pour les soutenir, faites une bonne action, en ces temps où le charity business se porte bien . Achetez le DVD ! merci pour eux.

Le making of du film avec des interviews du réalisateur et d’acteurs confiant que, malgré le scénario confus, « c’était vraiment génial de travailler avec Bob », est sans grand intérêt. D’autant que Dylan n’a pas daigné y figurer puisque, après trois ans d’étroite collaboration, il est quelque peu resté en froid avec Larry Charles…


Corinne Garnier
( Mis en ligne le 21/02/2005 )
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