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Vipère au poing
avec Philippe de Broca, Catherine Frot, Jules Sitruk, Jacques Villeret
France Télévisions Distribution 2005 / 23 € - 150.65 ffr.
Durée film 100 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma : France, 2004
Version : DVD 9 / Zone 2
Format image : 16/9 anamorphique, compatible 4/3
Format audio : Français, Dolby Digital 5.1, DTS
Bonus :
Bandes-annonces
Sujet "19.20" France 3 : "Vipère au poing au cinéma"
"Italiques" spécial Hervé Bazin (extraits)
Hommage à Philippe de Broca
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Jean, un jeune garçon de 10 ans, vit une enfance paisible et insouciante dans le château familial (La Belle Angerie) avec son frère aîné et sa grand-mère. Lorsque cette dernière décède, les parents de Jean doivent revenir d’Indochine. Les garçons fous de joie de revoir leurs parents, partis depuis plusieurs années, déchantent rapidement en s’apercevant de la froideur de leur mère et de l’existence d’un petit frère qu’ils n’ont jamais rencontré.
Très vite, les nouvelles règles sont posées et le temps des privilèges est aboli. Les enfants subissent, alors, les foudres d’une mère indifférente et cruelle, dont l’imagination, en termes de réprimandes et de brimades, semble infini. Jean, promu « général en chef » par ses frères, entre en guerre ouverte contre sa mère, et ne voit d’autre solution que de rendre coup pour coup, face à une mère injuste et un père indifférent, qui prône la politique de l’autruche.
Vipère au poing est l’adaptation d’un classique de la littérature française. Son auteur, Hervé Bazin, nous offre le récit autobiographique et émouvant de son enfance. Cette œuvre est le premier volet d’une trilogie qui raconte successivement l’enfance de Jean Rezeau, sa vie de jeune adulte, puis celle d’homme d’âge mûr (jusqu’à la mort de sa mère).
L’auteur nous offre donc trois ouvrages : Vipère au poing, La Mort du Petit Cheval et Le Cri de la Chouette. Dans cette oeuvre, les rapports de Jean avec sa mère, surnommée très peu affectueusement « Folcoche » - diminutif de folle cochonne -, forme la pierre angulaire du récit. Les qualités de l’ouvrage ne sont plus à démontrer, car Vipère au poing fait partie du programme scolaire des jeunes Français depuis plusieurs dizaines d’années.
L’adaptation filmique, quant à elle, dont les premiers rôles sont tenus par Jules Sitruk (Jean), Catherine Frot (Folcoche ) et Jacques Villeret (le père de Jean), n’est pas à la hauteur de nos espérances. Jules Sitruk, (Moi César, 10 ans, 1,39 m) jeune comédien attachant, nous offre un Jean plus renfrogné qu’hargneux, qui manque de crédibilité. Catherine Frot, quant à elle, qui nous a accoutumés à des prestations plus comiques, nous offre une interprétation parfois juste, mais qui reste loin de la Folcoche que l’on s’imagine en lisant le livre. Jacques Villeret, en Rezeau père, est, en définitive, le seul personnage fidèle à l’ouvrage.
L’adaptation de Vipère au poing par Philippe de Broca (Le magnifique, Le Bossu ) est donc plutôt décevante. Elle manque un peu de rythme, d’originalité dans la mise en scène et le choix des comédiens n’est pas toujours judicieux. Le récit manque de force et sans dire que l’adaptation trahit l’état d’esprit de l’œuvre originale, elle n’en demeure pas moins une version relativement éloignée de l’univers emprunt de cruauté, de malveillance et de tristesse du petit Jean, contraint de perdre son enfance en développant une haine féroce et presque éternelle à l’encontre de sa mère et des femmes en général.
La force de l’œuvre originale réside en ce qu’elle développe l’idée fortement dérangeante que l’amour d’une mère, et en l’occurrence, de sa propre mère ne va pas de soi. En effet, un manque affectif dans le développement d’une jeune fille semble pouvoir entraver, voir annihiler, ce fameux instinct maternel que l’on croit inné chez la plupart des mammifères femelles. Cependant, au grand damne des adeptes d’idées reçues, le fonctionnement de « la femelle humaine » est plus complexe et insondable que l’on peut le penser. Les conséquences d’un manque d’amour et d’attention, pour une jeune enfant, quelque soi son sexe, peut avoir de très fâcheuses répercussions. Notamment, lorsque ce dernier doit, à son tour, former sa propre famille.
Hervé Bazin, lors des nombreuses interviews qu’il a données, mentionne à plusieurs reprises ses différents mariages et ses difficultés à former une famille. La haine, qu’il a éprouvée durant toutes ces années, pour sa mère, a fortement influencé les rapports qu’il a entretenus tout au long de sa vie avec la gente féminine. Ce qui illustre parfaitement l’importance d’un environnement familial affectueux dans le devenir d’un jeune enfant.
Pour ceux qui affectionnent les comédiens de Vipère au poing ou de son réalisateur Philippe de Broca, le film est cependant un bon divertissement. Les bonus sont intéressants et variés, notamment la filmographie commentée de Philippe de Broca.
Corinne Dupré
( Mis en ligne le 24/05/2005 )
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