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Aviator
avec Martin Scorsese, Leonardo Di Caprio, Cate Blanchett, Kate Beckinsale, John C. Reilly, Alec Baldwin, Alan Alda, Jude Law
TF1 Vidéo 2005 /  24.99  € - 163.68 ffr.
Durée film 166 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 2004, Etats-Unis
Titre original : The Aviator

Version : DVD9/zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.85 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français (Dolby digital 5.1)
Sous-titres : Français


Double DVD : Edition collector boîte métal

DVD 1
Le film
Commentaires audio de Martin Scorsese, Thelma Schoonmaker (chef monteuse) et Michael Mann (producteur).
Scène coupée

DVD 2
Bonus français exclusif : conférence de presse et avant-première parisienne (20 mn)
Bonus français exclusif : Interview de Martin Scorsese (11 mn)
Le making of (11 mn)
Howard Hugues dans l’histoire de l’aviation (15 mn)
Documentaire sur Howard Hugues – History Channel (43 mn)
Les T.O.C. d’Howard Hugues (14 mn)
Discussion autour de cette maladie (15 mn)
Les décors : le travail de Dante Ferretti (6 mn)
Les costumes : le travail de Sandy Powell (3 mn)
Maquillage et coiffure (8 mn)
La musique : le travail d’Howard Shore (7 mn)
La famille Wainwright : Loudon, Rufus et Martha (5 mn)
Les effets spéciaux
Une soirée avec Leonardo DiCaprio et Alan Alda

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Il ne fallait pas moins que la culture cinématographique, le talent et la vision de Martin Scorsese pour adapter à l’écran la vie d’un personnage aussi romanesque et amphigourique qu’Howard Hugues. Fils d’un ingénieur texan ayant fait fortune dans le pétrole, Hugues est en effet l’un de ces American Heroes dont les Etats-Unis affectionnent la mythologie.

Faiseur du XXe siècle, cet aventurier produisit le premier film millionnaire de l’histoire du cinéma - Hell’s Angels - avant de lancer audacieusement l’aventure aéronautique et technologique du siècle : avions de plus en plus rapides, commandes militaires, avion le plus gros de l’histoire (le fameux Hercules, prouesse technologique autant qu’un gouffre financier et un scandale politique), avant que ne s’entame l’aventure électronique et spatiale à laquelle son groupe et ses ingénieurs contribuèrent largement, jusqu’à nos jours… Milliardaire à la tête brûlée, homme collectionnant les femmes les plus en vue du moment (Jean Harlow, Katharine Hepburn, Ava Gardner…), Hugues est de l’étoffe dont on peut tirer de grandes épopées cinématographiques.

C’est chose faite avec le dernier film de Scorsese, nouveau chef-d’oeuvre à la mesure de l’homme ici dépeint : long (2h45 min), ampoulé, théâtral, tragique, superbe. Cet Aviator est une commande, un projet lancé par l’acteur principal lui-même, Leonardo DiCaprio, finalement accepté par Scorsese. Le réalisateur a bien sûr su s’accaparer le scénario et, fort d’une équipe de fidèles (Dante Ferretti pour les décors notamment), créer une œuvre très personnelle. Car il y a du héros scorsésien dans ce Hugues, une ampleur christique, à la fois surhumaine et torturée, solitaire et sans demie mesure. Colosse au pieds d’argile, Hugues était aussi cet orphelin obsédé par la propreté, souffrant, sans diagnostic à l’époque, de ces Troubles Obsessionnels Compulsifs qui l’auront finalement conduit à l’isolement, le confinement, la folie…

Leonardo DiCaprio l’incarne à la perfection. Faut-il revenir sur le talent de l’acteur ? Entouré d’un casting prestigieux, il porte le film sur ses épaules, au fil des trois décennies, de la fin d’une guerre à la fin d’une autre, en parfait Atlas. Mais l’affiche est complétée superbement par Cate Blanchett, en Katharine Hepburn plus vraie que nature, par Kate Bakinsale en Ava Gardner plus glamour et évaporée… La chanteuse pop Gwen Stefani incarne quant à elle l’archétypale blonde platine Jean Harlow… Du côté des acteurs, Jude Law passe, en Errol Flynn. Passe également, Willem Dafeo, ici journaliste. Alan Alda, en sénateur féroce, est délicieux de mesquinerie et de méchanceté. Sans oublier Alec Baldwin ni John C. Reilly…

Scorsese et son équipe font le reste. Décors époustouflants et effets spéciaux imperceptibles donnent un souffle aux scènes clés : la première de Hell’s Angels sur Hollywood Boulevard, la bataille aérienne au centre de ce film, les décollages des avions de Hugues (le bolide H1, le furtif XF-11, l’imposant Hercules), et le crash de Hugues, impressionnant, sur les villas de Beverly Hills. Du côté de la photo, la première décennie, les années 20, nous apparaît en simili technicolor, avec des images saturées d’ocre et d’un bleu verdâtre, magnifiques. Au fil des ans et du film, les tons varient et s’affinent… Car on l’aura compris, Scorsese ici se fait plaisir et évoque autant l’épopée de l’aviateur que l’âge d’or du cinéma hollywoodien. Un plaisir largement partagé devant la réincarnation des grandes dames du 7e art, la reconstitution des tournages et du Los Angeles des années 20 à 40, la savoureuse mise en abîme du cinéma dans le cinéma. La musique enfin, renoue avec les amours scorsésiens : jazz à gogo et classiques vrombissant, Bach en tête. Bref, on adore ! Retenons pour finir une scène centrale, concentrant en quelques minutes les problématiques et tours de main ci-dessus évoqués : quand Hugues, isolé dans une chambre d’hôtel, délire, soumis à son fantôme hygiéniste, devant ses propres films. Nu, les cheveux longs et barbu, les bras posés sur un imposant fauteuil, il offre les traits du Jésus quand le projecteur dessine autour de sa tête une couronne de lumière. Le cinéma n’est-il pas avant tout affaire de (ré)incarnation ?... Une figure en tous les cas éminente pour le réalisateur…

Les bonus doublent la durée du coffret : sur Hugues, sur Scorsese et DiCaprio, sur le film enfin, nous saurons tous. On suivra avec plaisir la vie de Hugues jusqu’à son terme, Scorsese l’ayant pudiquement et avec raison laissé au seuil de la folie, quand se termine l’épopée du véritable héros romantique. Car les missiles, les satellites et, aujourd’hui, la nanotechnologie, poursuivent, pour le meilleur et le pire, l’élan inspiré par le personnage…


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 05/09/2005 )
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