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C'est un amour de vacances...
avec Pawel Pawlikovski, Nathalie Press, Emily Blunt
TF1 Vidéo 2006 / 19.99 € - 130.93 ffr.
Durée film 86 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : 2005, Grande-Bretagne
Titre original : My summer of love
Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3 (couleurs)
Audio : Anglais, Français (Dolby Digital 5.1)
Sous-titres : Français
Bonus :
2 Scènes coupées
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Mona habite un village perdu au coeur du Yorkshire avec son frère, un ancien taulard devenu subitement un drôle de gourou spirituel qui sest mis en tête de chasser le mal de la vallée. Cest lété de ses 16 ans et Mona le passe à descendre les pentes escarpées sur une mobylette sans moteur, à dormir sur le gazon impeccablement vert et taillé, un il sur les habitations grises en contrebas et la fumée noire qui séchappe de lusine du coin, un autre sur le ciel trop bleu.
Un été comme un autre pour Mona donc, qui vient de se faire plaquer par son homme du moment, mari et père. Un avenir tout tracé aussi mais qui prend soudain un drôle de virage avec larrivée de la voluptueuse Tamsin. La belle et mystérieuse brune passe lété avec ses parents dans sa grande demeure en haut du village. Malgré leurs différences sociales et leurs aspirations distinctes, les deux filles se lient rapidement dune solide amitié qui laissera peu de temps à lambiguïté : le grand amour (de vacances) prend vite le dessus. Pour Mona, Tamsin est comme un nouveau départ dans sa vie monotone, une chance à ne pas laisser passer. Mais les choses ne sont pas aussi simples et les sentiments cachent autant de secrets que de pièges.
My summer of love est un beau film sur lamitié et les apparences qui peuvent être aussi trompeuses que destructrices. Un conte dété au charme envoûtant, traitant de lennui et de ses conséquences. Dès le début, laction se resserre sur les trois principaux personnages, laissant en arrière-plan ou dans le flou tous les autres protagonistes. Le village semble inhabité, toujours désert, et le centre en est un ancien pub vidé de ses bouteilles. En se focalisant sur ce trio, Pawel Pawlikovski installe un climat à la fois étrange et proche dune certaine abstraction. Préférant la suggestion aux grands discours, le réalisateur ne fait queffleurer la question des différences de classe entre les deux héroïnes. De même, il contourne limagerie niaise dun David Hamilton lorsquil doit filmer les deux jeunes femmes amoureuses. Ébréchant çà et là quelques scènes, la musique de Goldfrapp, heureuse rencontre entre Ennio Morricone et Portishead, est parfaitement adaptée à ce récit où derrière les clichés et le déjà-vu se cachent quelques chausse-trappes inattendues. De même, la photographie lumineuse et très chic est sans cesse contredite par le visage pâle et les cheveux de paille de Mona, une allure tout à lopposé de la sensualité incendiaire de Tamsin.
Les repères temporels et géographiques sont volontairement brouillés, et dans ce no mans land de pellicule, les personnages ne se livrent pas aussi facilement quil y paraît. Seule Mona, malgré ses rêveries et ses envies dailleurs, semble être la plus lucide sur son avenir. Mais le principe de réalité et lhumour nont que peu de force à côté de lamour quelle vit alors. Les deux actrices interprètent parfaitement ces deux jeunes filles que tout oppose ; Nathalie Press qui joue Mona reste la grande révélation du film.
Oeuvre subtile et formellement très réussie, My summer of love donne un joli coup de fouet au cinéma britannique répétitif et peu audacieux de ces dernières années. Les bonus, par contre, sont chiches, avec seulement deux scènes coupées.
Alexis Laballery
( Mis en ligne le 11/04/2006 )
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