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Films -> Comédie dramatique |
Les belles images et les mauvaises histoires de HHH avec Hou Hsiao Hsien, Shu Qi, Chang Chen TF1 Vidéo 2006 / 19.99 € - 130.93 ffr. Durée film 132 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : 2005, Taiwan
Titre original : Zui hao de shi guang
Version : DVD9, Zone 2
Format vidéo : 1 :1.85
Format image : 16/9e compatible 4/3
Format audio : Mandarin 5.1
Sous-titres : Français, anglais
Bonus :
- « Nos meilleurs moments » : entretien avec Hou Hsiao Hsien par Michel Ciment et N.T. Binh (26 min.)
- Bandes-annonces françaises et taiwanaises de Three times et Millenium mambo
- Galerie de projets daffiches
- Note dintention de Hou Hsiao Hsien
- Biofilmographies de Hou Hsiao Hsien, Shu Qi, Chang Chen, Mark Lee Ping-bing et Tu Duu-chih
- Catalogue DVD Océan
Ce DVD existe aussi couplé avec Millenium mambo, pour 25 . Imprimer
Première époque. Une petite ville de Taiwan, les années 60. Un jeune appelé se rend régulièrement dans une salle de billard pour se distraire et surtout profiter de la présence de lemployée chargée de faire jouer ces messieurs. Mais il est trop timide pour lui avouer son amour. Il le fait donc par courrier. Et quand sa belle sen va, il prend son courage dadolescent à deux mains et part la retrouver. Deuxième époque. Taiwan, 1911. Une belle courtisane ne parvient pas à se marier pour sortir de sa condition. Elle est attirée par un jeune révolutionnaire ambitieux, mais qui ne peut cautionner cette tradition de rachat des courtisanes à leurs patrons. Donc, il sen va. Troisième époque. A Taipei, de nos jours, des couples jeunes et beaux se font et se défont. A lEst, rien de nouveau.
Le cinéma du Taiwanais Hou Hsiao Hsien se caractérise depuis longtemps, et surtout depuis Millenium mambo (2001), outre une critique unanimement élogieuses, par une esthétique soignée, dune très grande beauté plastique, mais aussi par des scénarios assez creux, fruit dhistoires où les personnages sennuient presque autant que le spectateur. Three times ne fait pas exception. Mais en découpant son film en trois parties, HHH réussit à tromper lennui : trois films un brin laborieux de 45 minutes chacun sont toujours moins pénibles quune longue uvre interminable de plus de deux heures, où il ne se passe rien. Car on sent que chacune des parties aurait pu faire un long-métrage à part entière au temps plus que dilaté et l'on se réjouit donc à lidée de ce projet, qui ramasse les intrigues sur une courte période.
Avec un certain effort de concentration, on réussit donc à sintéresser, sans toutefois se passionner, pour ces trois récits damours compliqués. Le premier mouvement, intitulé «Le temps des amours», ressemble à du Wong Kar Wai, lintimité moite en moins. En effet, les couleurs pastel, les tubes 60s (Rain and tears des Aphrodites child), la timidité masculine et le charme irrésistible des femmes sont des thèmes récurrents chez le cinéaste hong-kongais. HHH filme cet amour naissant entre deux grands adolescents avec une réelle sensibilité. Ses images lumineuses et ses mouvements de caméra délicats font ressortir la beauté magnétique de Shu Qi (héroïne de Millenium mambo) et de Chang Chen (déjà vu dans 2046 et dans La Main, sketch de Wong Kar Wai dans le film collectif Eros). Malgré un côté fleur bleue un peu trop prononcé, ce «temps des amours» est sans doute la plus intéressante des trois parties.
La deuxième surprend. Elle se déroule en huis clos dans une maison de plaisirs et l'on assiste au drame dune courtisane qui voit son avenir de femme sassombrir au fil de ses rencontres avec celui quelle espérait voir devenir son mari. Sans parole et avec des cartons de texte, comme dans un vrai film muet, ce «temps de la liberté» pâtit de son écriture maniérée et ennuie progressivement, malgré ses jolies plans et sa bande son raffinée. «Le temps de la jeunesse», troisième et dernière partie de Three times, est sans doute le plus banal des trois mouvements. Après la mignonne romance de la première partie et la séduction froide de la deuxième, HHH souhaite nous entraîner dans le chaos dune jeunesse indécise, fougueuse et infidèle, qui prend la vie comme elle vient, vite. Lesthétique urbaine tend au cliché et latmosphère glauque qui pèse sur la capitale taiwanaise sent le réchauffé.
Au final, on se laisse tout de même porter par la beauté des images et des acteurs de Three times. Hou Hsiao Hsien possède un réel talent de cadrage et déclairage, tel un peintre de cinéma. Son usage du flou et des mouvements subtils de caméra se révèle puissant dans la mise en scène des plans-séquences, amenant peu à peu la vie et les sentiments là où la durée des plans fait souvent naître langoisse ou lennui (voir par exemple le travail sur le plan fixe dun autre taiwanais : Tsai Ming-Liang). Mais à force de lisser les images, de les rendre belles comme un coucher de soleil sur la mer, le cinéaste perd le fil de sa maigre histoire et finit par se contenter de trames faciles et vaines. Hou Hsiao Hsien, photographe doué, piètre scénariste.
Benjamin Roure ( Mis en ligne le 17/05/2006 ) Imprimer
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