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Films  ->  Comédie dramatique  
Ces enfants du malheur cachés dans un château
avec Richard Dembo, Agnès Jaoui, Charles Berling, Gaspard Ulliel, Michel Jonasz
TF1 Vidéo 2006 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 110 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 2005, France

Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.85 (couleurs)
Format audio : Français (Dolby Digital 5.1)
Sous-titres : Sans

Bonus :
Le making of
Bande annonce

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Nina tient une maison accueillant à l’aube de la Libération des enfants rescapés des camps. Un train arrive de Buchenwald, avec quelques enfants et adolescents dans ses wagons, autant d’enfants sans enfance, autant d’enfances que l’on n’imagine pas sises dans l’horreur des camps. Si ceux-là ont réchappé à la mort, ils ont la vie à réapprendre, certains volontaires, naïfs et encore gourmands de vivre, d’autres, plus âgés, plus amers, violents ou mutiques. Les parents reviendront-ils ?... Dans l’attente et son oasis champêtre, château perdu dans quelque campagne, pour ces réfugiés – cachés ? – , Nina joue les mamans de substitution.

Oui mais...

Oui, Richard Dembo a courageusement montré dans son film un pan entrevu à peine ou totalement méconnu de la Seconde Guerre mondiale et de la Destruction des Juifs d'Europe. Oui, le destin de Niny Cohen, (Nina à l'écran, sous les traits d'Agnès Jaoui) méritait que l'on s'y attarde : directrice de l'une des nombreuses maisons d'enfants de l'OSC (Oeuvre de Secours aux Enfants), elle fut de ces quidams qui jouèrent un rôle décisif dans l'histoire, malgré l'anonymat : accueillir et aider à se reconstruire des centaines d'enfants juifs, dont les familles avaient été déportées, et, pour tant d'entre elles, exterminées. Oui, l'on est toujours sensible aux destins dévoyés et redressés de jeunes âmes, sous l'action philanthropique de coeurs purs et désintéressés... Oui, les acteurs sont attachants, Jaoui en tête, qu'on ne peut pas détester, le jeune Gaspard Ulliel, a priori l'un des futurs grands acteurs des années 2010, et Michel Jonasz en placide papa douceâtre et attendrissant. Oui, oui...

Mais... cette Maison de Nina ennuie plus qu'elle n'emporte. Trop didactique, à la thèse trop appuyée, ce film lent, long et hiératique (les costumes, l'époque maintes fois et ad nauseam adaptée sur petits et grands écrans), gentiment gentillet, semble manquer le coche. Est-ce la faute à la mort prématurée du réalisateur, en novembre 2004, qui n'aura donc pas pu superviser jusqu'à son terme ce projet très personnel ? D'origine juive, lui-même passé par l'une de ses maisons d'enfants, mais comme vacancier, dans les années 50, pas comme réfugié orphelin, le réalisateur de La Diagonale du Fou couvait de longue date ce projet de film. Juif de foi, de ses douleurs et celles de l'Histoire, il revendique un cinéma respectant les critères moraux de la Torah. Ce qui donne un cinéma, et ici un film, subrepticement communautariste, fût-ce voulu ou pas. Agnès Jaoui se méfiait d'ailleurs du côté par trop confessionnel du scénario, revendiquant une identité laïque. Le message universaliste achoppe ici sur des identifiants communautaires peut-être trop marqués, sans doute par excès à vouloir bien situer les personnages et leur environnement, quand cela aurait coulé de source. Bref, l'émotion ne passe pas, et au final, le film agace.

Un making of l'accompagne dans le DVD proposé par TF1 Vidéo, où l'on découvre un réalisateur ampoulé, une Niny Cohen très justement inquiète que son histoire soit adaptée en fiction (pourquoi ne pas avoir plutôt osé un documentaire, témoignages à l’appui ?), et certains des acteurs adolescents, montrant une juvénile arrogance à incarner ces enfants du malheur (ce qui se sent hélas jusque dans leurs jeux).


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 08/06/2006 )
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