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Coup gagnant
avec Woody Allen, Jonathan Rhys-Meyers, Scarlett Johansson, Brian Cox, Emily Mortimer, Matthew Goode
TF1 Vidéo 2006 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 123 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 2005, Etats-Unis, Grande-Bretagne
Titre original : Match Point

Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 2.35 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français (DTS 1.0)
Sous-titres : Français

Bonus :
Interviews (13 mn)
Bande annonce

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Depuis quelques années (10 ? 20 ?), le cinéma de Woody Allen s’était enfermé dans une gentille routine au rythme soutenu - quitte à bâcler - et à la qualité artistique franchement fluctuante. Pour quelques scènes réussies et une poignée de dialogues percutants, on trouvait en contrepartie des scénarios grossièrement construits, servis par une mise en scène qui n’ambitionnait plus grand chose. Bref, on s’ennuyait un peu... Mais, puisque c’était à chaque fois le « dernier Woody Allen », il fallait le voir, comme un rendez-vous régulier, un check-up annuel pour vérifier que tout va bien, que rien ne change.

Aussi quand le réalisateur new-yorkais décide d’aller voir du pays et de quitter son Manhattan chéri dans lequel il tournait (en rond) ses films depuis trop longtemps, on relève la paupière. Destination la vieille Europe, et plus précisément l’Angleterre. Woody Allen va installer ses caméras au milieu de la haute bourgeoisie londonienne, là où le papier peint n’en finit plus de fleurir et où la chasse à courre n’est toujours pas has been.

L’histoire est celle de Chris Wilton, jeune irlandais issu d’un milieu modeste, ambitieux et qui veut réussir. Il tente d’abord de percer à la force du poignet – il est tennisman – mais préfère ensuite devenir simple entraîneur quitte à gravir les échelons d’une autre manière. À Londres où il est engagé dans un club huppé, il sympathise avec Tom Hewlett, jeune homme issu d’une riche famille londonienne. La chance est avec Chris et il n’est pas prêt de la lâcher, quitte à se marier avec la juste gentille Chloé, la sœur de Tom, héritant ainsi des faveurs de beau-papa et d’un poste haut placé dans l’entreprise familiale. Mais pour Chris, il y a un imprévu dans cette ascension si parfaite : la passion qui le foudroie lorsqu’il rencontre la fiancée de Tom, Nola, une actrice américaine sexy et charmeuse. Entre sa carrière et ses sentiments, Chris devra choisir, quitte à bouleverser de manière irréversible tout son univers.

Woody Allen ne débarque pas à Londres en touriste. Il a dans sa valise un scénario finement écrit, une impeccable mécanique oscillant entre comédie noire et drame passionnel. Finies les intrigues vieillottes (Le Sortilège du scorpion de jade) aux rebondissements un peu lourds et aléatoires (Escrocs mais pas trop) : avec Match Point, le cinéaste révèle une plume précise qu’on ne lui connaissait pas. Délaissant ses thèmes de prédilection (en gros : lui-même) et son système d’écriture qui privilégie la réplique au détriment du récit, il trousse là une fable amorale, machiavélique et pleine de nuances, dont chaque scène, souvent courte, sert à l'exécution minutieuse d’un remarquable édifice. Une spirale infernale dont l’issue est incertaine jusqu’au rebondissement final, jubilatoire. Rythmée par des « standards » chantés par Caruso, la comédie de mœurs finit par se rapprocher de la tragédie lorsque le chœur de l’Opéra accompagne dramatiquement les diaboliques agissements de Chris et que les fantômes du passé apparaissent pour harceler les coupables. Jouant sur plusieurs terrains à la fois, Match Point ne ressemble à aucun autre film de Woody Allen ; certes le changement de décor y est pour beaucoup, mais il y a aussi une constante recherche de simplicité et une mise en scène qui relève de l’évidence.

L’interprétation est, de plus, excellente : Scarlett Johansson, la nouvelle muse de Woody, possède une beauté glamour qui la rend immédiatement irrésistible. Quant à Jonathan Rhys-Meyers, il compose parfaitement son personnage d’anti-héros tout en rage contenue, à la fois perpétuel indécis et volontaire jusqu’à l’excès. Il est le chien fou dans un jeu de croquet, le grain de sable qui va gripper la mécanique trop bien huilée de cette upper class un brin hypocrite et trop sûre d’elle.

Woody Allen l’a déjà dit, il n’aime pas les bonus sur les DVD et l’on ne trouvera ici qu’une brève séance d’interviews avec les principaux acteurs et le réalisateur lui-même. On retiendra cette réflexion du comédien Brian Cox : « Si on m’avait dit que c’était un scénario de Woody Allen, je ne l’aurais pas cru ! ». À la fois variation élégante et jamais verbeuse sur le hasard et la chance, et belle oeuvre sur la passion dévorante, Match Point est une parfaite réussite, et en effet le film qui plaira à tous ceux qui n’aiment pas Woody Allen !


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 21/06/2006 )
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