|
Films -> |
| | Rechercher un réalisateur/acteur | |
Films -> Comédie dramatique |
Wassup Larry?! avec Larry Clark, Jonathan Velasquez, Francisco Pedrasa, Milton Velasquez MK2 2006 / 19.99 € - 130.93 ffr. Durée film 107 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : 2005, USA
Version : DVD / Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.78 (couleurs)
Format audio : Anglais (5.1/Stéréo)
Sous-titres : Français
Bonus :
- Wassup Larry, une interview de Larry Clark (18 mn) Imprimer
Ils ont entre 13 et 16 ans et nont dautres préoccupations que le skate, les filles et leur groupe de punk-rock. Ils habitent South Central, ghetto violent de Los Angeles. Mais ils sont heureux et insouciants, comme tant dados. Larry Clark, cinéaste de la jeunesse, sans concession, esthétique ni thématique, trouve avec ces jeunes garçons dorigine guatémaltèque ou salvadorienne un groupe bien loin de ses ados blancs dépressifs de la classe moyenne, quil mettait en scène avec complaisance et goût du sordide dans son précédent film, Ken Park. Bien que vivant dans un monde de haine et de violence, ces latinos aux pantalons serrés gardent une candeur désarmante. Et cest sur ces personnalités que Larry Clark devait baser son film.
Ce quil fait, dans la première moitié. En filmant de près et avec une grande sensibilité ces corps tout juste pubères ou en jouant du travelling lors de leurs interminables virées en skate, il montre quil laime cette tribu découverte par hasard lors dun reportage photo de commande pour un grand magazine. À tel point quil a eu envie de faire un film avec eux. Mais pas un documentaire, une fiction. Et cest sans doute là sa plus grande erreur.
Jonathan, Milton et les autres ne sont pas acteurs au départ, même sils se révèlent franchement convaincants dans les scènes de comédie. Leur spontanéité et leur authenticité donnent au début de Wassup rockers un ton original et Larry Clark les saisit avec justesse. Mais il décide de les trimbaler à travers L.A. jusquà Beverly Hills, pour tenter la grande confrontation avec le petit monde des fils à papa. Ou plutôt des filles en loccurrence, car cest à partir dun plan drague que les choses dégénèrent. Attirés dans une demeure clinquante par deux gamines délurées baignant dans les dollars, les gamins de South Central croient rêver et le spectateur commence à se mordre les doigts. La suite confirme le mauvais chemin pris par un film qui avait pourtant si bien commencé.
Les séquences grotesques avec des caricatures de la population hollywoodienne senchaînent et lhistoire se perd dans plusieurs face-à-face ridicules : avec un photographe gay qui ne sinterdirait pas un petit détournement de mineur et qui se tue maladroitement dans un escalier ; avec un clone de Clint Eastwood mâtiné de Charlton Heston, qui na rien de mieux à faire que de tourner en rond dans son jardin, un flingue à la main, en attendant dabattre un intrus ; avec une bourgeoise en manque de sexe qui finit électrocutée dans sa baignoire
Cette accumulation de situations ubuesques enlève toute crédibilité au film, crédibilité qui en était pourtant le point fort au départ.
Cette dérive cinématographique reste quasiment inexplicable, tant les bases de Wassup rockers étaient solides. Que sest-il passé dans la tête de Larry Clark pour quil laisse son histoire lui échapper à ce point ? Peut-être parce quil nen avait finalement pas et que lenvie de mettre en scène ces ados 100% réels a pris le pas sur son talent de cinéaste. Dommage, vraiment dommage.
Benjamin Roure ( Mis en ligne le 26/10/2006 ) Imprimer
A lire également sur parutions.com:Ken Park de Larry Clark | |
|
|
|
|