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Films -> Comédie dramatique |
Faire du Porno sous Franco... avec Pablo Berger, Javier Cámara, Candela Pena Epicentre Films 2006 / 24.99 € - 163.68 ffr. Durée film 88 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : 2003, Espagne (France, 2005)
Sortie DVD : 1er novembre 2006
Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL
Format image : 16/9e compatible 4/3
Format audio : Espagnol, Français, Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
DVD 1
- Le Film
DVD 2 : Bonus
- Making-of
- Scènes coupées
- Deux interviews de Pablo Berger
- Affiches alternatives
- Bandes-annonces
- Spots TV
- Liens internet
- Catalogue Epicentre Films
- Revue de presse
- Galerie de photos
- Casting
- Clip
- Filmographies Imprimer
Dans lEspagne franquiste quelque peu déprimée et soumise à la censure, Alfredo et Carmen Lopez trouvent leur exutoire dans des films pornos à petits budgets
Jusque-là, il vendait des encyclopédies sur la Guerre Civile (mais du point de vue de lépoque, avec buste au 1/10e du Caudillo en cadeau !) en faisant du porte à porte. Hélas, la vente en kiosque emporte ce marché ambulant et léditeur de se retourner vers un secteur plus
juteux : des films, soit disant déducation sexuelle, en direction du public danois. En fait, du bon porno !
Dabord hésitant, Alfredo et Carmen se lancent : il apprend à tenir une caméra et à filmer en super 8, se documente sur le cinéma au point de se prendre dune passion pour Bergman
Elle, esthéticienne, se forme au jeu de la séduction
non sans espérer aussi que les galipettes lui permettront de tomber enceinte. Mais on ne joue pas avec le feu sans risque. Se mettant darrache-pied à un nouveau scénario - Torremolinos 73 - Alfredo perd peu à peu le contrôle du tournage
On peut reprocher au film de Pablo Berger un manque de souffle, des lenteurs, un côté pathétique dans la peinture de ce couple lambda, aigri et gris, qui trouve dans le sexe de quoi mettre, en même temps que du beurre dans ses épinards, de la couleur dans lexistence. Trop long ? Déjà vu ? (The Full Monty a désormais fait date dans le genre) ? Ou bien est-ce lapplication à restaurer les ambiances dépoque, jusque dans une photo, en effet très seventies façon espagnole : dans un gris/beige peu ragoûtant
et quelque peu soporifique
ajoutée à ces images en super 8 qui finissent, passé le charme, par donner un léger mal de cur ?...
MAIS
lintérêt du film se trouve dans ce quil dit de lEspagne de lépoque, un passé non encore soldé par les Espagnols contemporains. Car tourner un film X dans lEspagne de 1973, deux ans avant la mort de Franco, ce nest pas rien. Alors que le monde découvre, par delà les Pyrénées, Dernier tango à Paris ou Gorge profonde, lEspagne vit timidement et inquiète sa révolution sexuelle. Ici, pas dérotisme, et un simple baiser en public peut convaincre une matrone de dénoncer les tourtereaux à la Guardia Civil. «Eso en Espaňa no pasa» («On ne veut pas de ça en Espagne»). Bref, la licence a ses limites, inimaginables aujourdhui. Et pourtant, trente ans seulement nous séparent de cette époque.
Le film raconte aussi ces oasis touristiques florissantes à partir des années soixante sur le littoral ibère. Torremolinos en est lemblème, lIbiza de lépoque, un gigantesque parc dattraction balnéaire pour Européens chasseurs de clichés à bas prix : soleil, bikinis, paella et sangria. Olé ! Si elle est en Espagne un femme au foyer quelconque, Carmen Lopez jouit à des latitudes plus scandinaves dune aura sulfureuse comparable à celle dune Silvia Kristel ou dune Linda Lovelace. LEurope avant lU.E
un peu déjà lEurope !
Il faut donc aller derrière le film pour en apprécier les différentes lectures. Histoire vraie à la base, Torremolinos 73 offre un regard percutant sur une Espagne polymorphe, changeante, riche : belle en un mot. Les deux acteurs ny sont pas pour rien : gigantesques en Espagne, Javier Cámara et Candela Peňa nous sont connus en France grâce à Almodovar : linfirmier romantique mais dérangé de Parle avec elle ou un gigolo/travelo dans La Mauvaise éducation, et la jeune actrice lesbienne et junkie de Tout sur ma Mère.
Bref, un grand merci aux éditions Epicentre Films pour un DVD par ailleurs agrémenté dun nombre important de bonus bien choisis, et, de manière générale, une sélection de films «autres». A suivre
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 22/11/2006 ) Imprimer
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