L'actualité du livre Mardi 23 avril 2024
  
 
     
Films  ->  

Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un réalisateur/acteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Films  ->  Films historiques  
Rien de nouveau sous le soleil...
avec Alejandro Amenábar, Rachel Weisz, Max Minghella, Oscar Isaac, Michaël Lonsdale
Warner Home Video 2010 /  24,99  € - 163.68 ffr.
Durée film 126 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : Espagne, 2009
Sortie BD : 16 Juin 2010

Version : 1 BD-50, Zone ABC
Format vidéo : PAL, Format 2.35
Format image : Couleurs, 16/9 natif
Format audio : Anglais, Français Dolby Digital 5.1 et 2.0
Sous-titres : Français

Bonus :
- «Un voyage à Alexandrie» : making of
- Scènes coupées
- Bande annonce
- Fiche technique
- Fiche artistique

Imprimer


Des principales thèses historiographiques retenues pour rendre compte de la disparition de la bibliothèque d'Alexandrie, la guerre entre César et Pompée au Ier siècle avant JC, les querelles entres chrétiens et païens au IVe siècle et les conquêtes arabes au VIIe siècle, Alejandro Amenabar retient la deuxième : les trésors de connaissance renfermés par la bibliothèque auraient succombé aux premiers coups de boutoirs de l'obscurantisme chrétien...

Nous sommes à Alexandrie à la fin du IVe siècle. Alors que la bibliothèque renferme les plus beaux textes archivés depuis la haute antiquité, que ces textes suscitent d'incessants commentaires par des philosophes, des scientifiques, des érudits, Théodose Ier, empereur chrétien, vient d'ordonner la destruction des temples païens... Dans la bibliothèque, l'astronome et philosophe Hypathie (Rachel Weisz) a rassemblé auprès d'elle un cénacle d'élèves de toutes conditions, depuis Oreste, fils de dignitaires et futurs préfet de la ville, jusqu'à l'esclave Davus. Charismatique, elle leur apprend la tolérance et la recherche de la vérité ; Oreste et Davus tombent l'un et l'autre amoureux d'elle.

La prise de pouvoir chrétienne bouleverse cette harmonie : la bibliothèque est détruite ; Davus, émancipé, rejoint les milices chrétiennes, les Parabolani, et Oreste est devenu préfet, converti au christianisme par nécessité politique. Le temps passe et la religion resserre son étreinte, menaçant toujours plus toute liberté de pensée. Hypathie, elle, résiste, ne se convertit pas et demeure auprès du préfet une conseillère écoutée. Elle est par ailleurs sur le point de démontrer que la Terre tourne autour du soleil selon une trajectoire elliptique...

A travers ce récit, Alejandro Amenabar offre un péplum ambitieux contre tous les obscurantismes, celui des premiers temps de l'Église chrétienne valant ceux de tous les autres sectarismes, jusqu'à aujourd'hui. Un combat inégal entre la mainmise d'une religion sur tous les pouvoirs et le combat individuel d'une femme qu'on cataloguera bientôt comme sorcière. Dans une cité autrefois flamboyante (la reconstitution est spectaculaire), le vent mauvais érode les colonnades et les propylées des temples antiques. Les dieux païens et leur anthropomorphisme animal sont à présent morts, muets tout du moins. Des plans de la Terre depuis l'espace, descendant par zoom jusqu'au delta du Nil et la cité antique, pourraient symboliser le regard de ces Dieux, amusés ou affligés par les vacarmes de la fourmilière humaine...

Le film se résume à ce CQFD et, en cela, il atteint son but. On peut regretter du coup que la caméra survole les personnages, qu'elle n'explore pas plus profondément les psychés de ces êtres étirés entre deux époques, l'antiquité agonisante et les prodromes de ce qu'on appellera le Moyen Âge. Au final, percutant mais simple, le message, empreint d'un profond pessimisme, méritait néanmoins d'être rappelé.

Dans le rôle d'Hypathie, Rachel Weisz est impressionnante, marmoréenne, impassible, en plus d'être superbe. Les acteurs qui l'entourent, un monde totalement masculin à son exception près, sont eux aussi convaincants. Et c'est avec plaisir qu'on retrouve Michaël Lonsdale dans le rôle de son père.

L'Église gagne, la terre restera un temps plate et l'univers tournera autour d'elle. La théorie héliocentrique d'Hypathie meurt avec elle, en attendant, 1200 ans plus tard, les intuitions d'un certain Galilée.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 18/06/2010 )
Imprimer

A lire également sur parutions.com:
  • Les Autres
       de Alejandro Amenábar
  • La Momie – Edition Blu-Ray
       de Stephen Sommers
  • Stalingrad
       de Jean-Jacques Annaud
  •  
    SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

     
      Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
    Site réalisé en 2001 par Afiny
     
    livre dvd