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La vedette du camp avec Peter Solan, Stefan Kvietik, Manfred Krug Malavida 2010 / 18,99 € - 124.38 ffr. Durée film 120 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma, Pays : Slovaquie, 1963
Sortie DVD : 7 octobre 2010
Titre original : Boxer a smrt
Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL
Format image : N&B, 4/3
Format audio : Slovaque et Allemand, Stéréo
Sous-titres : Français
Bonus :
- Partie DVD-Rom Imprimer
Voici le second titre de la série de films provenant de l'Europe centrale (slovaques cette fois-ci) éditée par les éditions Malavida, une maison fort courageuse : Le Boxeur et la mort de Peter Solan, réalisé en 1955 mais sorti en 1962. Le film fut retardé pour des raisons idéologiques. Une uvre d'autant plus étonnante qu'elle est l'une des rares à évoquer les camps de concentration. Elle obtint une reconnaissance internationale avec plusieurs prix au Festival de San Francisco. Figure de proue du nouveau cinéma slovaque, Peter Solan impose ensuite une uvre satyrique mais arrêtée nette après 1970 et la normalisation.
Lhistoire est déjà en soi surprenante. Le commandant du camp de concentration Kraft s'aperçoit par hasard que le détenu Kominek est un ancien boxeur professionnel. Du jour au lendemain, ce dernier devient alors le sparring-partner de Kraft et obtient, malgré lui, une position privilégiée au sein du camp. Mais son attitude change après la mort de son ami Venzlak...
Le scénario, daprès une histoire de Józef Hen, est habilement tourné, mettant en scène un homme emprisonné qui se retrouve du jour au lendemain «privilégié» au sein de son incarcération. On lui offre de la nourriture pour le faire grossir afin quil puisse boxer convenablement. Il obtient du pain sous le regard envieux de ses compagnons dinfortune
La suite ménage des péripéties subtiles : rivalités entre détenus, collaboration fictive avec les nazis et ladministration, jusquau jour du combat en dix rounds.
Cadrages précis, liberté de ton, la mise en scène de Peter Slolan est d'une grande modernité, osée pour l'époque : des acteurs allemands, qui rendent l'inhumanité des nazis palpable, plusieurs langues parlées (allemand et tchèque) pour un effet de réalité, une sobriété exemplaire dans l'évocation des camps de la mort, au lieu d'insister lourdement et avec pathos sur des éléments dramatiques et tragiques. Le cinéaste évite ainsi den faire trop dans la dénonciation de la terreur nazie. Un plan est saisissant à cet égard : au milieu dun champ entouré de barbelés trônent des dizaines et des dizaines deffets personnels alors quune fumée noire séchappe de la cheminée d'un bâtiment
Le film doit aussi sa réussite non seulement à une réalisation efficace mais à linterprétation exceptionnelle de Stefan Kvietik dans le rôle de Jan Komínek.
Une uvre à redécouvrir durgence. Décidément, la cinématographie dEurope centrale réserve bien des surprises...
Marc Eliel ( Mis en ligne le 08/10/2010 ) Imprimer | |
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