L'actualité du livre Jeudi 25 avril 2024
  
 
     
Films  ->  

Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un réalisateur/acteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Films  ->  Films historiques  
Tout le monde aime Gilda
avec Francisco Avizanda, Carolina Bona, Jesús Noguero, Javier Baigorri
Paradise 2011 /  19  € - 124.45 ffr.
Durée film 118 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : Espagne, 2010
Sortie DVD : Octobre 2011
Titre original : Hoy no se fía, Mañana sí

Version : 1 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Espagnol Dolby Digital 5.1 et 2.0
Sous-titres : Français


Bonus :
- court-métrage : Las Hojas secas

Imprimer


A travers le personnage de Gilda (brillamment interprétée par Carolina Bona), On verra demain dresse un portrait glaçant de l'Espagne franquiste des années 50.

Car Gilda incarne le régime dans sa dureté, sa froideur et sa misère. Fille et nièce de phalangistes, Gilda, la trentaine, le regard bleu acier, toujours impeccable, travaille pour la radio nationale et espère avec ferveur qu'on lui donnera son carnet syndical, le sésame administratif devant lui assurer une stabilité financière et sociale, et que son patron, Cisco, communiste infiltré, tarde à lui donner.

Pour ''survivre'', Gilda épouse sans aucun complexe la cause du régime et sert la police politique en tant qu'indicateur, rapportant ici les discours d'un curé rouge - qui finira tabassé, émasculé, l'oreille arrachée, aux pieds de ses bourreaux -, là une femme ayant adopté un enfant volé, mais aussi les tendances fétichistes d'un prêtre connu dans le quartier... Car Gilda est moins franquiste que calculatrice, prête à tous les sacrifices pour obtenir le moindre gain. Un jeune psychiatre (mais qu'est-ce qu'être fou dans un pareil régime ? Le curé rouge et un marquis homosexuel sont résidents dans cet asile) se prend d'affection pour la jeune femme. Sa beauté fait que tout le monde aime Gilda, et qu'elle sait en jouer, toujours avec la même froideur...

Tout le monde aime Gilda, sauf le spectateur peut-être, glacé par cette femme au regard vide et les traits inexpressifs, névrosée par l'histoire de son pays, pourrait-on dire. Une femme seule, qui souffre et règle sa misère par la méchanceté et le calcul. Par touches discrètes, la mise en scène nous la fait mieux comprendre, disjoignant peu à peu la femme du régime. C'est à la fin que Gilda pleure.

L'Espagne décrite est ce pays obscurci par l'ombre portée du Caudillo. La radio ânonne sa propagande, au diapason des sermons dits en églises. Dans la rue, les ''serenos'' épient les amoureux, écoutent aux portes et viennent répéter à la police ce qu'ils entendent et savent. Comme Gilda. Comme tout un pan de l'Espagne.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 16/12/2011 )
Imprimer
 
SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
Site réalisé en 2001 par Afiny
 
livre dvd