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Superbement confus !
avec Takashi Nakamura
TF1 Vidéo - ASIA Spirit 2006 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 136 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 2002, Japon.

Version : DVD 5/Zone 2
Format vidéo : 4/3
Format image : 1.33
Format audio : V.O. japonaise sous titrée en français ou V.F., son Dolby Digital 5.1, Stéréo ou DTS.

Bonus
- Le making-of (18 min.)
- La Bande-annonce
- Galerie de croquis, dessins des personnages, des décors et des accessoires.
- Story-board.
- Chapitrage.

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Palme est un petit pantin de bois, d’un bois rare, celui de Koroops, ces arbres se nourrissant de la mémoire de civilisations déchues… C’est le botaniste Foh qui a créé le petit bonhomme à partir de cette noble matière, pour qu’il tienne compagnie à son épouse, Xian. Mais à la mort prématurée de cette dernière, Palme perdit sa raison de vivre et redevint un simple objet de bois…
Jusqu’à l’arrivée de Komo, princesse guerrière issue du monde d’en bas, le peuple de Tamas, êtres à la peau bleue. Pourchassée, elle confie à la marionnette réanimée la mission de ramener à Tamas le mystérieux œuf de Touto. Avant de mourir, Foh l’intègre au corps de son pantin de fils, pour qu’il tire de la sève bleue ici enfermée son propre sang.

Voici donc Palme sorti de son arbre géant, et d’Arcana, le monde d’en haut, pour une épopée de longue haleine. En chemin, dans les rues de Flamingo, il rencontre la bande des enfants voleurs, menée par Shata, et, surtout, la belle Mina, ressemblant étrangement à la défunte Xian… Trouveront-ils le monde d’en bas et l’arbre Dieu, Soma ? Palme aura-t-il alors l’occasion d’accomplir son rêve : devenir proprement humain ? Et d’où vient le traumatisme qui hante Komo, elle-même devenue un spectre lié à l’œuf, objet de la quête ?...

Comme souvent avec les longs métrages d’animation japonais – Akira, Ghost in the Shell, Metropolis, Steamboy -, on reste aussi pantois devant la qualité esthétique qu’on ne l’est devant des scénarios des plus déroutants ! L’ellipse dans la narration est ce fil d’Ariane cassé… Différence culturelle ? Problème de traduction ? Simple loi du genre ? N’empêche, c’est à ce point superbe que ne pas tout comprendre importe peu. On se laisse franchement transporter dans un univers où, malgré les clins d’œil appuyés aux œuvres de prédécesseurs et maîtres, l’originalité est là. En outre, la récurrence de certains thèmes : la quête d’identité humaine dans un monde mécanisé – ici sous les traits d’un pantin de bois -, les névroses liées aux fantômes de l’enfance, la pureté enfantine dans un monde adulte corrompu, laissent deviner les intentions des auteurs. Et tant pis si tout cela ne suit pas un A+B cartésien tels qu’on les chérit sous nos latitudes !...

La grande qualité du travail est en effet là, qui ne surprendra pas quand on saura que le réalisateur et concepteur de ce film original, Takashi Nakamura, a travaillé sur deux chefs-d’œuvre du cinéma nippon : Akira et Nausicaa de la vallée du vent, encore inédit en France, de Hayao Miyazaki (que l’on ne présente plus !). On sera alors d’autant moins surpris tant, visuellement, l’univers ici dépeint emprunte au monde post-apocalyptique du long-métrage miyazakien : désertique et fortement poétique, avec ses arbres géants incrustés de pierres bleues, sa faune et sa flore aux contours marins, flottant dans des cieux azurés ou oranges : champignons éthérés, nénuphars célestes, poulpes éoliens et méduses aériennes… Tout simplement beau !... La musique, composée par Takashi Harada, à partir des sons liquides et métalliques des ondes Martenet, instrument électro-acoustique à cordes créé en 1928, porte parfaitement ces tableaux oniriques, à la fois envoûtante et inouïe…

Bref, un vrai régal qui ne pêche donc que par son léger flou narratif. Le DVD du film, édité par TF1 vidéo, dans la toute nouvelle et très bienvenue collection «ASIA Spirit», comporte en outre un making-of informatif et, surtout, une galerie fournie de dessins et d’aquarelles des personnages, décors et autre éléments divers du long métrage pour retarder les plaisants arrières-goûts de cette superbe création graphique.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 23/01/2006 )
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