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| Blu-ray Disc |
Le gang Clyde
avec Warren Beatty, Faye Dunaway, Gene Hackman
Warner Home Video 2008 / 24.99 € - 163.68 ffr.
Durée film 111 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 1968
Sortie DVD : 26 Novembre 2008
Titre original : Bonnie and Clyde
Version : BD-50, Zones ABC
Format vidéo : PAL, format 1.85
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais, Français, Allemand, Italien, Espagnol mono
Sous-titres : Français, Anglais, Espagnol, Danois, Néerlandais, Finlandais, Allemand, Italien, Norvégien, Portugais, Suédois
Bonus :
- Amour et mort : lhistoire de Bonnie & Clyde
- Making of (22)
- Essais costumes de Warren Beatty (7)
- Scènes coupées
- Bandes-annonces
L'auteur du compte rendu : Scénariste, cinéaste, Yannick Rolandeau est lauteur de Le Cinéma de Woody Allen (Aléas) et collabore à la revue littéraire L'Atelier du roman (Flammarion-Boréal) où écrivent, entre autres, des personnalités comme Milan Kundera, Benoît Duteurtre et Arrabal.
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Bonnie Parker et Clyde Barrow sont deux criminels qui ont perpétré leurs forfaits dans le sud-ouest des États-Unis pendant la Grande Dépression. Ils étaient spécialisés dans l'attaque à main armée de banques. On estime qu'ils ont tué douze personnes.
Bonnie Parker est née en 1910 à Rowena au Texas. À seize ans, elle fut mariée à Ray Thornton qui se retrouva en prison pour une peine de 55 ans avant leur premier anniversaire de mariage. Clyde Barrow, né en 1909 à Telico au Texas, lui aussi d'une famille nombreuse, fut arrêté pour la première fois en 1926 pour vol de voiture. Les quatre années suivantes, il commit de nombreuses attaques à main armée. Peu après avoir rencontré Bonnie en 1930, il fut à nouveau arrêté et emprisonné. Il s'échappa mais fut repris. Après la libération de Clyde en 1932, le duo prit la tête d'un petit groupe de criminels dont faisaient partie Buck, le frère de Clyde, et sa femme, Blanche. On les appela le gang Barrow. Pendant une descente de police dans l'Iowa en 1933, Buck fut touché à mort et sa femme, arrêtée. Bonnie et Clyde furent abattus le 23 mai de la même année près de leur planque à Black Lake en Louisiane, par la police du Texas et de la Louisiane.
Le premier film inspiré de la vie de Bonnie et Clyde, J'ai le droit de vivre de Fritz Lang, avec Henry Fonda et Sylvia Sidney, est sorti trois ans après leur mort. En 1958, Dorothy Provine incarne Bonnie dans le film The Bonnie Parker Story. Arthur Penn, auteur du remarquable La Poursuite Impitoyable (1966), est un cinéaste qui tenta de redonner une certaine réalité à un cinéma trop porté vers le divertissement. C'est aux Théâtres des Armées, durant son service national, qu'il fait ses premières armes de metteur en scène. Les pièces qu'il monte à Broadway rencontrent vite du succès. Il passe à la réalisation en 1958 avec Le Gaucher, interprété par Paul Newman. Intellectuel passionné, Arthur Penn est de la génération des cinéastes en rupture avec Hollywood. Il réalise Miracle en Alabama, qu'il avait déjà mis en scène à Broadway, puis, en 1965, Mickey One, interprété par un jeune premier : Warren Beatty. Ce dernier le sollicite pour réaliser l'adaptation des aventures de Bonnie et Clyde. Penn accepte même s'il est déçu par l'expérience de La Poursuite impitoyable, film saboté par le producteur Sam Spiegel. Le film est un succès et permet à Penn de réaliser Little Big Man, puis La Fugue et Missouri Breaks (1976).
Arthur Penn est l'un des cinéastes les plus doués de sa génération ; en virtuose du montage, il a insufflé au cinéma américain un rythme plus rapide et nerveux. On pourrait le rapprocher en cela d'un Sam Peckinpah, en moins sanguinolent. Si La Poursuite Impitoyable est un film étonnant sur la violence collective, Bonnie et Clyde pose problème dans sa façon d'idéaliser des criminels. Il est vrai qu'à la même époque, on commence à vouloir glorifier ou montrer sa sympathie à certains gangsters. De A bout de souffle de Jean-Luc Godard jusqu'à Jean-Paul Sartre qui rend visite à la bande à Baader en 1974 à la prison de Stammheim, cette complaisance romantique envers les gangsters, criminels et autres voyous visait à excuser de tels agissements sous le prétexte, entre autres, de la révolte envers l'exploitation de la société bourgeoise. Luis Bunuel, lui, n'est jamais tombé dans ce piège alors qu'on peut trouver d'autres exemples de cette complaisance en Italie,
Dans une scène du film, un père et sa famille reviennent devant la maison d'où ils ont été expulsés et Clyde se vante alors de faire des braquages pour venger les pauvres de la voracité des banques. Arthur Penn ne cache évidemment pas les méfaits de Bonnie et Clyde mais il n'interroge pas vraiment l'aspect sanguinolent de leurs crimes ni leur justification. Le film revêt même parfois des aspects de comédie un peu trouble et le cinéaste ne met pas vraiment en relief la froideur, le cynisme et la perversité des personnages. Au contraire, au fur et à mesure, ils nous deviennent plutôt sympathiques (en plus d'être interprétés par deux bons comédiens aux charismes évidents). Il est également surprenant que, alors que la toute fin du film ne fait pas l'impasse sur la tuerie délirante et horrible opérée par la police (voir celle de Mesrine en France), les meurtres commis par Bonnie et Clyde, en comparaison, soient nettement moins accentués.
Mais Arthur Penn n'est pas un cinéaste cynique pour autant ; il met en scène ses "héros" tels des êtres défaillants et perdus (voir notamment l'impuissance sexuelle de Clyde). Cet aspect aurait pu être accentué pour montrer des individus en fait infantiles et irresponsables.
La réalisation du cinéaste est solide et réaliste par certains côtés. Nul doute que l'on passe au final, et malgré ces soucis de distanciation, un excellent moment devant ce film "maîtrisé".
Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 05/12/2008 )
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