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Blu-ray Disc |
Coup de fil rédempteur avec Joel Schumacher, Colin Farrell, Forest Whitaker, Katie Holmes, Kiefer Sutherland Fox Pathé Europa 2007 / 24.99 € - 163.68 ffr. Durée film 77 mn. Classification : Tous publics | Sortie Cinéma : Etats-Unis, 2003
Titre original : Phone Booth
Date de sortie du BRD : 24/10/2007
Format vidéo : format 2.35, MPEG2, 1080p.
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français, Anglais, Allemand Dolby DTS
Sous-titre : Français, Anglais, Néerlandais, Grec, etc.
Bonus :
- Le commentaire audio de Joel Schumacher
- Bande annonce
Egalement disponible en version DVD (12.99 ) Imprimer
Stu (Colin Farrell) est le portrait type du jeune loup qui en veut. Costume Armani, lunettes noires, montre dernier cri, cest un surdoué des relations publiques, et un embobineur de première, ayant fait du mensonge son art de vivre. Car non content dabuser imprésarios, chanteurs et patrons de boites, il trompe aussi sa femme
et sa maîtresse, sans oublier un stagiaire lui servant de faire valoir. Ce méchant des temps modernes trouve cependant loccasion de sa rédemption dans une autre figure de la démocratie absolue, de lindividualisme autoritaire : lange vengeur, le redresseur de tors ! Faisant fi de la justice détat, un sniper, un peu timbré malgré ses bonnes intentions (Kiefer Sutherland), piège notre requin dans la cabine téléphonique doù il appelle quotidiennement la jeune et innocente Pam en retirant son alliance : «Si tu raccroches, je te tue»
Lidée est excellente. On pense évidemment à Hitchcock. Larry Cohen, scénariste (LAvocat du diable, Body snatchers), y avait pensé aussi, qui présenta le projet au maître mais sans suite. Cest Joel Schumacher qui sy est collé en 2002, et lon ne peut quapprécier la qualité du travail rendu, compte tenu du temps de tournage (dix jours à Los Angeles dans un décor bluffant, évoquant la frénésie new-yorkaise) et dun budget qui, par contre, navait rien dhollywoodien ! Le faible succès du film à sa sortie en France vient sans doute dun plan de communication mal pensé. Car, malgré la présence de Colin Farrell (Minority Report, Daredevil, The Recruit, etc), étoile montante au pays des stars, figure de cette nouvelle génération qui commence à succéder aux héroïques mais vieillissants Schwarzenegger, Stallone et Willis, il ne sagit pas ici dun film daction. Cest un film à suspense, un thriller hitchcockien, nen déplût au maître, qui, si lon en fait leffort, ouvre la voie à la réflexion
Phone game peut être vu comme un fable sur notre époque et ses travers, règne dun égoïsme exacerbé dont les téléphones portables, par millions, seraient comme lincarnation. La vieille cabine menacée de démolition, apparaît alors comme le vestige dun temps plus ancien, voire la métaphore dun confessionnal. La scène où le jeune Stu, ayant, la peur aidant, ravalé son arrogance, avoue ses erreurs à une audience de flics et de badauds, à sa femme et sa maîtresse, est dailleurs le moment fort du film. Colin Farrell convainc franchement ! La gradation dans langoisse, palpable sur son visage comme sur cette rue où la chorégraphie du quotidien laisse peu à peu la place à une scène de crime, est un autre atout de cet ovni hollywoodien. Ce fils de New York - «la cité de légoïsme» - à laccent du Bronx (Irlandais à la vie !) serait lincarnation dune société sur-médiatisée, prisonnière de l«industrie du mensonge»
Dernier atout mais non le moindre, appréciable seulement en V.O. : la voix de Kiefer Sutherland campant le justicier armé à lautre bout de la ligne. Cette voix-off durant tout le film est une autre prouesse dacteur, qui donne lenvie dy voir le héros véritable du film
La fin a fait couler de lencre, peut-être facilement et en oubliant vite que Joel Schumacher est coutumier des polémiques
Et puis, ces ambiances new-yorkaises où les gens sont beaux de leur saleté même, gage dune authenticité, cette dureté sauvage au cur même dune cité, la dimension catholique du message sous-jacent (passé laveu de ses pêchés, Stu sort de la cabine et semble soffrir, les bras écartés, à sa crucifixion), tout cela fait aussi penser à Scorsese
Voici donc un film à voir et à apprécier à sa juste mesure. Le Blu-Ray Disc tout juste sorti chez Fox-Pathé-Europa est en outre enrichi dun commentaire par le réalisateur, où sont détaillés les difficultées du tournage (quid du making-of présent dans la version DVD ?) : le temps et largent impartis, les questions déclairages, le zèle de figurants sans qui New York ne serait pas reconstituée dans cette rue angeline, etc. Bref, un beau retour sur support HD.
Bruno Portesi ( Mis en ligne le 26/10/2007 ) Imprimer | |
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