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Théorème revisité par Queneau
David  Foenkinos   Inversion de l'idiotie - De l'influence de deux Polonais
Gallimard - Blanche 2002 /  2.37 € -  15,5 ffr. / 212 pages
ISBN : 2070763986
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Conrad n'est pas idiot : il est juste persuadé qu'il est le neveu de Milan Kundera. Comment ne pas en être convaincu, du reste, quand sa mère lui rappelle avec émotion que le grand homme lui a offert un cheval de bois lorsqu'il avait quatre ans ? Comment ne pas y croire dur comme fer lorsque le même grand homme l'accueille avec chaleur à son arrivée à Paris, lui trouve une chambre de bonne et une place dans une célèbre librairie du boulevard Raspail ?

Pourtant, aucun lien ne rattache le jeune exilé tchèque au romancier. De même qu'hormis le prénom, rien ne permet de le rapprocher de l'obscur canasson qui, en remportant le quinté + malgré une cote calamiteuse, permet à Victor de s'établir rentier à vingt ans. Mais, par la magie d'improbables coïncidences, Victor le richissime oisif rencontrera Conrad le simple d'esprit - et connaîtra grâce à lui le bonheur et les affres de la paternité, du désamour et de la médiatisation.

Il est rare qu'un premier roman impose d'emblée un univers et un style aussi originaux. Non qu'Inversion de l'idiotie ne se rattache à aucune tradition romanesque ; les influences, de Queneau à Gombrowicz en passant par Swift et John Kennedy Toole, sont prégnantes. C'est plutôt l'élan et le culot de Foenkinos qui surprennent - et séduisent. Sotie burlesque où filtrent deux ou trois choses que le jeune écrivain sait des rapports homme-femme, ce roman tissé de sentences bancales et d'apophtegmes approximatifs ("Nous sommes mou et nous avons besoin d'amour car dans amour il y a mou") ne souffre d'aucune baisse de rythme : chaque chapitre marque une progression supplémentaire sur l'échelle du délire. Et, le délire n'étant jamais gratuit, les péripéties de la tribu foenkinienne prennent une dimension joyeusement métaphysique. Moteur malgré lui de cette odyssée en loufoquerie, Conrad n'est pas l'idiot volontaire et expérimentateur d'un Lars von Trier ; il est, littéralement, cet "ignorant" qui va catalyser les fantasmes de ceux qui l'approchent, cherchent à le conquérir et finissent par se battre pour lui. Dans un contexte plus cérébral, cela donnerait Théorème ; ici, la thématique pasolinienne est dynamitée par l'invention langagière, l'humour et la tendresse de l'auteur pour ses personnages.

Un premier roman qui ne ressemble à aucun autre et démontre, après Berton, Page et Duteurtre, que la "nouvelle génération" des romanciers français n'est condamnée ni au nombrilisme grisâtre, ni à la prose anémique.


Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 08/02/2002 )
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