annonce rencontre site de rencontre rencontre femme rencontre blog
L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
LE LIVRE
LE DVD
 
  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE
LE LIVRE
Notre équipe
Littérature
Rentrée littéraire 2004
Romans & Nouvelles
Récits
Biographies & Correspondances
Essais littéraires & histoire de la littérature
Policier & suspense
Fantastique & Science-fiction
Poésie & théâtre
Poches
Divers
Entretiens
Portraits
Essais & documents
Philosophie
Histoire & sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Littérature  ->  Romans & Nouvelles  
 

Blanc comme la mort
Yves  Ravey   Le Drap
Les éditions de Minuit 2003 /  1.22 € -  8 ffr. / 80 pages
ISBN : 2.7073.1799.3
Imprimer

Monsieur Carossa commence par ressentir de légers troubles. Six mois plus tard, il meurt. Il y a d’abord un léger accroc dans le tissu uniforme de la routine quotidienne puis l’accroc insensiblement grandit jusqu’à la dissolution totale de l’étoffe – et le drap devient métaphore de l’existence alors qu’il n’est, dans le récit, qu’un infime détail : juste un drap souillé que l’on remplace par un propre en le glissant sous le corps d’un mort puis que l’on tire avec soin pour en effacer les plis.

A travers de courtes séquences narratives, Lindbergh, son jeune fils, raconte. Mais avec des phrases si simples, rudimentaires presque, que cette faille ouverte dans la cohésion familiale semble à peine froisser le fil des jours. Il n’y a pas même de dialogues qui feraient aspérités en rompant le rythme lisse des mots. Les paroles sont noyées dans ce flux continu, scandées par des «il dit», «pensa-t-elle» – récurrents comme peuvent l’être les gestes de la vie quotidienne…

Tandis que l’emploi du présent de l’indicatif semble hacher les mois d’agonie en une suite de lignes brisées et fugitives, le recours aux temps du passé dès lors que la mort approche crée une durée, épaissit et densifie ce qui survient. Peut-être parce que l’essentiel n’est pas cette longue période où l’on peut encore feindre de nier l’irrévocable mais bien ces jours où il faut affronter l’événement le plus décisif de toute existence.

L’écriture est aride et ne concède pas la moindre place au pathos. Elle est l’expression d’un regard qui se pose à la surface du monde, l’effleure à peine et saisit le sens profond des faits, des attitudes, des mots. Elle ne tisse pas un récit linéaire au cours moelleux et facile à suivre mais une succession d’instants cueillis au seuil même de leur évanescence. En fait de récit, ce sont plutôt des détails s’ajoutant les uns aux autres – un ourlet qui dépasse, un éclat sur un soulier – auxquels se mêlent insensiblement de brèves évocations qui dessinent en arrière-plan, en fond flou, le passé des Carossa – une famille banale avec ses drames et ses bonheurs ordinaires.

Le Drap… dénuement dans le titre comme dans la narration. Ce roman, dont on peut dire qu’il est la parole d’un regard, sait en quelques mots rendre la substantifique moelle des apparences sans chercher à aller au-delà. Pourtant l’ineffable explose en nous. Sans doute l’essence des choses ne peut-elle s’exprimer que par une écriture presque mutique – une ascèse littéraire.


Isabelle Roche
( Mis en ligne le 25/02/2003 )
Imprimer
 
 
SOMMAIRE  /   ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  /  
 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2004  
rencontre coquinesvpmonsite.com rencontre femme chat rencontre rencontre homme