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De La Nouvelle-Orléans à l’Abyssinie
James  Sallis   L'oeil du criquet
Gallimard - La Noire 2003 /  3.44 € -  22.50 ffr. / 308 pages
ISBN : 207049845X
FORMAT : 14 x 21 cm

Eye of the cricket (1997), traduit de l'américain par Isabelle Maillet et Patrick Raynal.
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S’embarquer à bord de L’œil du criquet de James Sallis sans savoir, c’est comme s’embarquer à bord d’un de ces bateaux à aubes qui ne tourmentent plus les eaux du Mississippi que pour les touristes. La Louisiane, La Nouvelle-Orléans ont des racines plus profondes, un passé plus tourmenté que ces eaux glauques, dans lequel le racisme est ancré, jusque dans les comptoirs poisseux de bars où circulent quelques vieilles expressions françaises dont nul ne connaît plus la signification.

Le narrateur, alias Lewis Griffin, romancier en quête de personnages, enseignant frustré et féru de littérature française, vivant son affectation en tant que professeur de littérature anglaise comme une usurpation, détective de circonstance et alcoolique repenti, traîne une nonchalance désabusée et mélancolique sur les pluies interminables, les sans-abri, les victimes par balles, reflets du «rêve américain» qu’il définit en ces termes : «l’innocence aveugle, toujours renouvelable.»

L’intrigue se noue, dans ce récit peu classique – quoique hanté par Chester Himes, maître du genre, auquel Sallis a consacré une biographie remarquée (Chester Himes, une vie, Rivages, 2002) –, sans unité d’action, sans unité de temps mais avec l’unité d’un lieu omniprésent : cette Nouvelle-Orléans qui phagocyte Blancs et Noirs, qui en régurgite des morceaux en mosaïque, au fil des ans ; un fils disparu, un inconnu se prenant pour Lew Griffin, un père retrouvant son fils après une descente au plus profond du magma du racisme, une foule de loosers brisés retrouvant tant bien que mal le chemin de la surface.

On se perd volontiers dans ce récit au style si foisonnant de détails, si précis, si minutieux. «Je n’avais plus aucune idée de ce que je rédigeais – mémoires, essai, biographie, fiction», explique l’auteur. C’est aussi le sentiment du lecteur. «Mais je découvrais également que je m’en fichais», et le lecteur de même, tant est grand le plaisir de pénétrer dans cet univers littéraire aux innombrables références et citations/incitations à la culture, une culture spécifiquement française. «Dites-moi à quelle heure je dois être transporté à bord» (dernière phrase écrite, ou plutôt dictée à sa sœur par Rimbaud). On se laisse alors dériver à bord de ce «roman à aubes»…

Faut-il préciser que Lewis Griffin est un sexagénaire noir ?... «Pour nous, ç’a d’abord été la traite et maintenant, c’est la retraite», plaisantent entre eux deux vieux amis cajuns dans ce beau roman également plein d'humour.


Raymonde Roman
( Mis en ligne le 12/09/2003 )
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