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La vie est un (très) long fleuve…
Louise  Erdrich   Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse
Albin Michel 2003 /  3.51 € -  23 ffr. / 534 pages
ISBN : 2-226-14168-5
FORMAT : 15 x 23 cm

Titre original : The Last Report on the Miracles at Little No Horse. Traduit de l'américain par Isabelle Reinharez.

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Derrière le titre, énigmatique, il y a le thème, plutôt alléchant : Damien Modeste, prêtre centenaire, établi depuis des lustres dans une glaciale province du Nord Dakota, sent ses dernières heures venir. Après des années de correspondance à sens unique avec le Vatican, il trouve l'énergie d'adresser au Pape une ultime missive dans laquelle il se libérera d'un lourd secret : l'identité, gardée cachée, d'un assassin.

Ce point de départ romanesque est le prétexte à une minutieuse reconstitution de la biographie du religieux. Il est aussi l'occasion de décrire la vie dans un territoire indien d'Amérique du Nord au vingtième siècle. Plus qu'à un survol ethnologique, c'est à un véritable portrait de groupe que l'auteur s'attelle. Louise Erdrich explore les âmes et les cœurs de quelques familles autochtones emblématiques - maris, épouses, sœurs, frères, cousins - dans une composition dense, qui mêle retours en arrière et scènes du présent. Revendiquant ses origines indiennes, elle parsème le récit de locutions idiomatiques et de notations culturelles qui lui confèrent son authenticité.

Le roman part bien. Maîtrisant son sujet et ses personnages, Louise Erdrich nous fait partager sur un rythme enlevé les premières années du héros, ces années qui précèdent son arrivée comme prêtre dans une région inhospitalière du Nord de l'Amérique. Les premières pages, découpées en courts chapitres, font alterner action (l'attaque de la banque, la poursuite en voiture) et lyrisme, voire sensualité (l'orgasme au piano). On pense à ces westerns modernes, qui privilégient un certain réalisme et surtout les caractères, aux bons vieux affrontements manichéens.

Hélas, quand au terme de cent pages de péripéties, le héros prend place dans sa nouvelle communauté par un hiver glacial, c'est le lecteur qui subit, autant que lui, le ralentissement des mouvements, l'économie de l'action. Comme si le rythme se prenait dans la froidure des lieux. Les cœurs continuent de battre – ô combien. Et les esprits de tourner, les sentiments de s'échauffer. C'est même le propos du roman. Mais la dimension épique devient secondaire. Et si quelques fils colorés réapparaissent à l'occasion dans la trame, le plus souvent sous forme de flash-back, ils ne parviennent pas à rehausser le couleur de l'ensemble.

Dans un roman magnifique, paru il y a quelques mois, Matthew Kneale proposait une fresque historique sur le thème de la colonisation des terres lointaines de Tasmanie. Il y traitait lui aussi, entre autres choses, des considérations religieuses et des croyances, de la complexité des rapports entre cultures opposées. Ses Passagers anglais (Belfond, 2002) réussissaient à captiver par leur richesse historique et spirituelle autant que par leur action soutenue. Et leur constantes notes d'humour.

Après avoir allumé l'envie chez ses lecteurs, on dirait que Louise Erdrich, elle, n'écrit plus que pour leur intellect. Et puisqu'elle montre – au moins au début du livre – sa capacité à captiver autant que son aptitude à décrire les emportements du cœur ou de l'esprit, on regrette d'autant plus le lent engourdissement qui nous saisit à la lecture des pages tournées. Les derniers rapports du Père Modeste sur Little No Horse sont attendus avec impatience, non pas pour l'enrichissement de l'intrigue qu'il pourraient apporter, mais de guerre lasse. Comme une libération proche. Si bien que le livre, aussi abouti qu'il soit au plan littéraire, finit par paraître aussi long que son titre…


François Gandon
( Mis en ligne le 02/11/2003 )
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