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All black... out
Chad  Taylor   Electric
Christian Bourgois 2004 /  3.05 € -  20 ffr. / 235 pages
ISBN : 2-267-01727-X
FORMAT : 12 x 20 cm
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L'histoire se passe à la fin des années 90, à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Samuel Usher, statisticien de son état et camé profond, manque mourir au volant de sa voiture. Au sortir de l'hôpital, il se trouve un nouveau job au sein d'une société spécialisée dans la récupération des données informatiques. Il passe ses journées à tripatouiller des ordinateurs récalcitrants, maltraités, court-circuités, pour leur faire cracher leurs précieuses informations et les restituer à leurs propriétaires. «Toutes les données pouvaient être récupérées. Des numéros de téléphone, des preuves d'achat, des lettres d'amour, des déclarations de revenus, des assurances, des abonnements à des magazines, des numéros de cartes de crédit, des images pornographiques : les informations ne disparaissaient jamais.»

D'un point de vue strictement professionnel, le choix a du bon : Auckland connaît des pannes de courant répétées, et les ordinateurs tombent en panne par milliers avant d'atterrir sur son bureau. Sur le disque dur de l'un d'eux, abîmé par l'eau et le sel, Sam découvre par hasard une série de formules, en rapport avec le mouvement des vagues sur la mer. «Tous les calculs étaient basés sur la mathématique des vagues […]. La houle transparente qui gonfle, qui se développe, qui se hisse vers le ciel puis qui se brise. Qui retombe en écume blanche. Qui s'écrase.» Emu autant qu'intrigué par sa découverte, Sam part à la rencontre des propriétaires de la machine, un certain Jules et sa compagne Candice. Physiciens mus par l'ambition d'un projet grandiose, ceux-ci vont entraîner Sam sur des chemins inattendus et violents, où se mêlent secrets industriels et affaires de drogue, et qu'il serait criminel de détailler ici.

Aussi bonne qu'en soit l'intrigue, ce ne sont pourtant pas ses ressorts "policiers" qui font l'intérêt principal et le charme d'Electric. C'est plutôt la qualité d'une écriture inspirée et précise qui, par un mélange habile de visions poétiques («La plage s'étirait, longue et courbe, comme affûtée par l'oubli»), de fréquentes scènes de came («Elle dessina une ligne de poudre qu'elle sectionna de trois petits coups en diagonale…»), et de considérations métaphysiques («Le mouvement des fluides est un symptôme du désordre qui règne dans l'univers à tous les échelons»), parvient à créer puis à installer une atmosphère. A cet égard, les virées à trois des personnages puis les échappées solitaires de Sam font plus penser au Jim Harrison de Un bon jour pour mourir ou à un James Crumley, qu'aux mécaniques huilées des spécialistes du polar moderne.

Le roman de Chad Taylor ressortit à ce genre littéraire mais plus dans son prétexte que dans ses codes eux-mêmes. La symbolique y tient une large place. Symboliques, les patronymes des personnages. Usher, comme une référence discrète à la maison déchue d'Edgar Allan Poe, «l'inventeur » du roman policier ? Jules Way, la voie, le chemin… Jusqu'à Candice Strange. Symbolique encore le rôle de l'électricité, cette énergie invisible indispensable à la technologie moderne et dont l'absence répétée plane sur le livre comme une malédiction divine. L'électricité qui donne au livre son rythme syncopé ; cette alternance nerveuse de "on" et de "off". «C'est l'électricité qui nous permet de mener ces existences contre nature : de vivre la nuit comme si c'était le jour, l'hiver comme l'été, de nier que la planète tourne et que nous voguons tous à la dérive dans les espaces célestes.»

L'électricité, dit-on, choisit toujours le chemin qui offre le moins de résistance. Avec sa narration rythmée, bien dosée et efficace, son atmosphère sombre et sa vision désenchantée du monde, Electric est un roman prenant qui se lit d'un seul trait.


François Gandon
( Mis en ligne le 28/08/2004 )
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