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La première poignée de somnifères et autres plaisirs morbides
Marcello  Fois   Nulla
Fayard 2002 /  2.29 € -  15 ffr. / 144 pages
ISBN : 2-213-61166-1

Traduit de l'italien par Dominique Vittoz
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"Nulla", c'est le non-monde, un village anonyme et imaginaire de Sardaigne où rien de particulièrement remarquable ne se passe. Rien, sinon un taux de mort par suicide plus élevé que la moyenne nationale, à en croire les quinze récits qui composent cet étrange ouvrage de Marcello Fois.

Car c'est bien de mort, et de mort violente car volontaire qu'il est question ici : quinze suicides, racontés selon des modalités narratives différentes qui vont du témoignage de parents du défunt à la déposition policière en passant par les ragots des commères du village ou... la confession post-mortem du suicidé. Une telle variété formelle permet à l'auteur de rompre la litanie forcémement morbide de ces textes. S'il arrive que l'on sourie à la lecture de Nulla, c'est parce qu'au détour d'une remarque sur le suicide d'un mari trompé ou d'un jeune homme coupable d'avoir voulu tenter sa chance loin du village se devine tout un fond de mesquinerie, de bassesse que l'auteur ridiculise avec talent. Virtuose du style, Marcello Fois endosse avec une aisance déconcertante le parler sinueux des commères, la langue hachée et haletante de deux candidats au suicide, la colère froide d'un adolescent mal dans sa peau énumérant, dans une sorte de parodie à l'envers du monologue final de Woody Allen dans Manhattan, les raisons de son geste désespéré : "Je l'ai fait parce que le dernier film de Van Damme était nul à chier (...) Parce que l'équipe de Nulla joue chez les amateurs (...)Parce qu'il n'y avait pas un chat pour me faire comprendre qui je suis ou ce que je suis (...) Parce qu'il n'y a jamais eu un moment dans ma vie où je me sois senti important. Sauf celui-là."

Certains textes serrent la gorge. D'autres (parce que plus intimes pour l'auteur ?) s'enferrent dans une écriture cadenassée, hermétique, de laquelle peine à sourdre la moindre émotion. Jusqu'au dernier texte, la lettre d'adieu d'un septuagénaire qui a préféré partir plutôt que de se laisser happer par cette destruction d'un genre subtil qu'on appelle "le progrès". Six pages denses et habitées qui terminent en beauté ce livre curieusement inégal, à mi-chemin de la Spoon River Anthology d'Edgar Lee Masters (citée en sous-titre par l'auteur) et du Pedro Páramo de Juan Rulfo.


Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 21/03/2002 )
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