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Cornwell Inc, entreprise bushienne
Patricia  Cornwell   Baton Rouge
Calmann-Lévy - Crime 2004 /  3.44 € -  22.50 ffr. / 440 pages
ISBN : 2-7021-3415-7
FORMAT : 15x24 cm
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Baton Rouge y a perdu son accent circonflexe, mais gagné une qualité superlative : l’ancien comptoir français est la ville des Etats-Unis qui compte le plus grand nombre de crimes, est-il placardé au dos du dernier opus de Patricia Cornwell. Est-ce exact ? Non, ce sont Houston et Washington qui en réalité détiennent ce triste record. Mais qu’importe, la championne du thriller réaliste et scientifique ne se soucie de véracité que lorsque la vérité sert sa cause. Et c’est bien son droit de romancière.

Pourtant, comme un parfum de nudité affleure dans Baton Rouge, dont l’exhalaison dérange, remugle monté du fond d’une eau mauvaise en même temps que le visage ressuscité de Kay Scarpetta, l’héroïne qui a fait la gloire et la fortune de Patricia Cornwell. Bien sûr, le PDG de Cornwell Enterprises (elle exerce un contrôle serré de la commercialisation de ses droits, comme beaucoup de best-sellers américains) rend toujours à ses clients le service prévu au contrat : une visite guidée dans les noirceurs de l’âme humaine. Mais, à cet excellent produit de grande consommation, l’emballage et le cadeau bonus auquel nous étions habitués - une forte empathie des personnages, une maîtrise de la narration croisée - font cette fois défaut.

Du coup, le contenu apparaît dans sa pauvre réalité. Sous l’apparente originalité des personnages récurrents du feuilleton Scarpetta - Marinon, flic obèse et macho, Lucy, génie de l’informatique probablement lesbienne - pointe un conservatisme sans imagination. L’intrigue, jusqu’alors simplement basique et violente, libère ici des décharges de haine, larvaire dans les précédentes aventures, parvenue à maturation sous le soleil malsain de l’Amérique de Bush. Scarpetta/Cornwell s’en donne à cœur joie : elle n’aime pas les geignards, elle abhorre les Français, elle vomit les méchants. Surprise, tout cela ne fait qu’un : le méchant parmi les méchants, Jean-Baptiste Chandonne, serial-killer et loup-garou contrefait (le mal est donc inné), gémit en français dans le texte, dans la cellule où l’a conduit la précédente intervention du Docteur Scarpetta. Bien sûr, il est impuissant, ce qui ne l’empêche pas de nourrir d’ignobles fantasmes à l’égard de Kay. Hélas, il va s’échapper, et il va falloir le punir à nouveau. En le tuant cette fois, car la justice et le système carcéral américain sont décidément trop laxistes.

Au bout des 440 pages, il n’aura toutefois pas été explicitement achevé, ce qui laisse de bonnes perspectives au chiffre d’affaires du prochain exercice de Cornwell Enterprises. En revanche, le commando Scarpetta élimine quelques acolytes du méchant, eux-mêmes méritant la mort. Lucy, la douce nièce de l’héroïne, exécute avec un complice le propre avocat du monstre. De toutes façons, les méchants l’auraient éliminé, tente-t-elle d’expliquer. La raison profonde est autre : le bavard en question, qui sert aussi les intérêts d’un gang international (dirigé bien sûr par un Français, père de Chandonne) était en fait le père de Marino, le bon flic macho. L’avocat véreux n’a donc pas seulement choisi le mauvais camp, il a trahi son sang. Dans l’univers de Cornwell, il y a non seulement les bons et les méchants, mais leur départage est de race, de sang. Une tentative de justification est néanmoins avancée, probablement pour les lecteurs et lectrices un peu bégueules. Et elle est édifiante : «Il le fallait (…), nous n’avions pas d’autre solution. Ce n’est pas très différent de ce qu’ont fait les soldats en Irak, tu comprends ?» (p.291). On comprend. Et l’on se promet de ne racheter un produit Cornwell Enterprises que si Bush Junior n’est pas réélu…


Jean-Michel Cedro
( Mis en ligne le 02/04/2004 )
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