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Pourquoi tant de haine ?
Sophie  Jabès   Caroline assassine
JC Lattès 2004 /  1.98 € -  13 ffr. / 150 pages
ISBN : 2-7096-2611-X
FORMAT : 13 x 21 cm
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L’héroïne du premier roman de Sophie Jabès, Alice la saucisse (Verticales, 2003), était une jeune femme d’une vingtaine d’années, en quête du regard de son père et des hommes. Ici, c’est Alice, une petite fille de 7 ans amoureuse des livres, qui se bat pour exister dans une famille de fous : mère hystérique, grand-mère insensible, père absent, petit frère déboussolé, grande sœur accrochée à son babyliss, grand-père sourdingue rivé au Jeu des mille francs… le tout dans un deux-pièces sale et glauque.

La mère de Caroline lui interdit de lire, surtout dans les toilettes (seul endroit où la petite fille trouve un peu de calme) : « Il n’y a pas de mais. Ma fille… Ma fille ne lira jamais dans les toilettes. Tu m’entends ? Jamais. Je préfère mourir avant. Je préfère te voir crever la gueule ouverte. » Et la mère de déchirer les pages des Misérables avant de les faire disparaître dans la cuvette du lieu d’aisance. Caroline rêve alors que son père, qu’elle ne connaît pas, va venir la délivrer de cet enfer sur son cheval blanc, les bras remplis des ouvrages qu’elle aimerait tant savourer. Mais quand il arrive un soir à la maison, c’est un alcoolique lubrique et incestueux qu’elle découvre alors. Non, décidément, elle n’a pas d’autre choix… que de tuer sa mère pour faire cesser toute cette souffrance. Une idée qui va obséder la petite fille pendant ces 150 pages, à mesure que sa désillusion se confirme.

Caroline assassine est davantage une fable qu’un roman, tant certains traits sont forcés, certaines situations, certains raisonnements dans la tête de cette petite fille, invraisemblables. Mais le problème n’est pas vraiment là. Sophie Jabès passe plus de temps à décrire la folie et l’horreur de la famille de Caroline qu’à analyser en quoi cette petite fille, différente, passionnée de lecture et déçue de ne pas être comprise, en vient à détester sa mère au point de vouloir la tuer. Et qu’est-ce que vouloir tuer sa mère, quand on est une enfant de 7 ans ? Que peut-on bien comprendre aux regards incestueux d’un père sur sa grande sœur bonne à marier ? Il y avait là des thèmes intéressants, dérangeants peut-être, à explorer. L’auteur se contente de les survoler, et le lecteur en est frustré. De même, la bibliothécaire, seul personnage fort au-delà du cercle familial dans le roman, manque de matière. Elle est comme une espèce de fée qui croise le jeune destin de Caroline, la comprend sans que celle-ci ait à parler, et lui offre un livre… vierge, avant de disparaître : il y avait là une bonne idée, à n’en pas douter, mais l’auteur encore une fois se contente de la survoler.

Comme c’est le cas avec beaucoup de livres aujourd’hui, on a finalement l’impression d’un manque d’ambition, « d’estomac », dirait Pierre Jourde (La Littérature sans estomac, L’Esprit des Péninsules, 2002). C’est dommage pour tout le monde.


Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 27/08/2004 )
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