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De Beyrouth à Auburn, Nebraska
Un entretien avec Eugene Richards - Le Gros bébé et autres histoires, Phaidon, avril 2004
2004 /  14.5 € -
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Parutions.com : Quand avez-vous commencé à travailler sur ce livre?

Eugene Richards : Ma conception du temps est faussée en fait. Ça m'a pris une année pour rassembler cet ouvrage et, une fois cette première étape franchie, il a fallu encore six ou sept mois. Donc, disons deux ans au total.

Parutions.com : Mais les histoires que l'on trouve dans le livre sont plus anciennes?

Eugene Richards : Oui, pour la première par exemple, et le temps a passé depuis. L'enfant dont il est question dans cette histoire doit avoir dans les douze ans maintenant. Le garçon de l'histoire sur les parents gay doit même être plus âgé que cela, probablement dans les 14 ans.

Parutions.com : Est-ce votre premier grand recueil d'histoires?

Eugene Richards : C'est le premier livre de ce type, oui. Mais, et j'ai du mal à le croire, c'est mon treizième ouvrage! J'ai produit quelques écrits qu'il faut plutôt appeler, j'imagine, des documentaires : un sur la guerre contre la drogue, Cocaine True, Cocaine Blue, par exemple; c'est un autre ouvrage où le texte est capital. Mais ici, c'est la première fois que je rassemble une collection d'histoires et c'est mon premier livre avec des thèmes aussi variés.

Parutions.com : Quand on regarde votre parcours, on se rend compte que vous avez pris des photographies aux quatre coins du monde; aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, en Europe de l'Est. Pourquoi avez-vous choisi ces différents endroits?

Eugene Richards : Dans la plupart des cas, le choix m'était dicté parce qu'on me proposait des missions, des reportages, dans ces endroits. Par exemple, j'avais été dépêché au Mexique pour travailler avec un très bon reporter sur une histoire concernant les malades mentaux. Dans ce genre de situation, votre perception des choses est différente de celle d'un écrivain car vous êtes là pour prendre des photos. L'attente du bon moment vous donne une vision d'ensemble particulière. Les conditions dans cet hôpital étaient désastreuses, de sorte que, après la publication de l'article dans le New York Times, il a été fermé. Quand j'ai fait mon reportage en Bosnie, c'était en tant que volontaire pour MSF (Médecins Sans Frontières). Je pensais alors que cela me permettrait une bonne couverture de la guerre mais je me suis retrouvé assigné à résidence. L'expression peut paraître dramatique ou exagérée mais c'était littéralement le cas. Je me retrouvais coincé dans l'hôpital sans pouvoir espérer le quitter.

J'ai également travaillé pour Life Magazine, jusqu'à ce qu'ils me renvoient. C'était une dispute comme tant d'autres, dans laquelle j'ai sans doute dépassé les limites. En la matière, la meilleure façon de se faire virer est de réagir contre son patron! Ils avaient pris une de mes histoires et en avaient changé le texte: le résultat était horrible! Il l'ont rétabli et m'ont même supplié de revenir, ce que j'ai fait à la condition de ne plus souffrir de contrôle éditorial dans mon travail. Ils trouvèrent l'idée audacieuse mais je proposai aussi de choisir mes reportages au hasard, en promenant mon doigt sur une carte. C'est de cette façon que je me suis retrouvé dans des lieux comme Virgin, dans l'Utah, ou Auburn, dans le Nebraska. Mes collègues pensaient que, tant que, par cette méthode, je me retrouvais dans des lieux comme San Francisco, il n'y avait pas de problème. Mais, comme vous savez, ça ne se passe jamais ainsi! Alors, vous vous retrouvez à Auburn, dans le Nebraska, vous sortez de votre voiture et vous cherchez matière à reportage. Vous enquêtez sur la vie. Enfermés dans leurs quotidiens, trop habitués à leur milieu, les gens ne réalisent pas qu'il y a des histoires à prendre partout.

Par exemple, à Auburn, j'ai trouvé celle sur le vieux couple en moins de dix minutes après mon arrivée. Dans l'Utah, et cette petite ville Mormone, je me souviens que j'ai eu un mal fou à trouver l'endroit. Je me revois parcourant la route dans tous les sens et me dire : “Où est ce putain de bled?”. La ville était en fait au fond de la vallée, au-dessous de moi. Et puis, on dit toujours des communautés mormones qu'elles sont très fermées, que les gens ne veulent pas vous parler; mais j'ai rencontré une petite fille sur le bord de la route. Je me suis approché tout doucement, en gardant la distance et je lui ai demandé si sa maman était dans les parages. Celle-ci est arrivée et m'a proposé de venir à l'Eglise avec elle et son mari. Cette nuit-là, il y avait une réunion des anciens dans la ville, une grosse fête. Ils m'ont décerné un prix, une très belle assiette, parce que j'étais celui qui venait de l'endroit le plus éloigné et, en un clin d'œil, je fis donc partie de la communauté! Le lendemain, je me suis rendu au Temple Mormon, et c'est là que j'ai trouvé mon histoire. Ce ne fut donc en rien une épreuve, et c'est de cette manière que cela se passe généralement; d'une façon ou d'une autre, les histoires me viennent.

Parutions.com : Avez-vous toujours été photographe?

Eugene Richards : Oui. Après avoir validé mes diplômes, je me suis mis à étudier la photographie. Mais j'ai commencé à prendre des photos parce que j'étais un objecteur de conscience pendant la Guerre du Vietnam. Il m'est encore difficile d'en parler aujourd'hui parce que je ne sais pas si j'ai fait le bon choix, quoique, avec le recul, je croie que oui ! J'ai donc pris des photos de tout ce qui se passait et j'ai fini par rentrer dans un programme alternatif, appelé le programme VISTA. J'y fus volontaire pendant un an. Ensuite, j'ai été blessé dans une bagarre parce que le Klan (le Ku Klux Klan) était très actif dans la ville où je me trouvais. J'ai été travailleur social pendant quelques années et j'ai ensuite commencé un petit journal dans l'Arkansas. J'ai beaucoup aimé ça même si c’était difficile parce que c'était une époque de grande violente. Finalement de retour dans le nord, il y a 35 ans, j'ai écrit un livre sur ma ville de naissance, une ville dont personne n'avait rien à faire.

Parutions.com : Dorchester, dans le Massachusetts?

Eugene Richards : Oui, et, pour je ne sais quelle raison, ce travail a suscité l'intérêt, de sorte que l'agence Magnum est venue me chercher. Je savais vaguement à l'époque ce qu'était Magnum. J'ai alors été envoyé à Beyrouth pour mon premier voyage en dehors des Etats-Unis. Depuis, la vie a suivi son chemin.

Parutions.com : Quelle a été votre première impression à l'arrivée là-bas?

Eugene Richards : Tout d'abord, vous réalisez que vous n'avez aucune idée de ce dans quoi vous débarquez. J'étais complètement sous-équipé et j'essayais de le cacher. Vous avez le sentiment d'être dépassé par la situation à bien des égards. J'étais sans argent; je n'avais pas de voiture et ignorais comment m'en procurer une. Dans les écoles de journalisme, on vous apprend comment gérer ça et lancer un reportage ; moi, je n'en savais rien. Là-bas, il y avait tout un réseau de journalistes où tout le monde se connaissait, mais je n'en faisais pas partie. J'ai fini par marcher un peu partout ce qui, je m'en rends compte à présent, était suicidaire ! Comme il y avait des troupes militaires en opération, les gens devaient se déplacer avec des passes, des moyens d'identification. J'avais ainsi trois ou quatre passes différents, un à montrer aux militaires, un autre pour la police locale, un autre encore si vous étiez approché par des Syriens. Il vous fallait porter ces passes sur vous mais dans des endroits différents: un dans vos sous-vêtements, un dans vos bottes... Si vous montriez la mauvaise identification, on vous battait. C'était une époque de grande tension.

Mais, d'un autre côté, j'ai réalisé que je pouvais le faire, que nécessité faisait force de vertu. J'ai beaucoup appris sur moi-même alors. Mais ce fut aussi très fort, bouleversant. Il y avait autour de moi des gens qui pouvaient dormir sous les feux croisés. Moi, quand j'entendais une bombe, je sautais au plafond ! A ce moment-là, aux Etats-Unis, ma fiancée, Dorothea, souffrait d'un cancer du sein et sa condition était critique, ce qui rendait les choses encore plus difficiles. On m'a d’ailleurs rappelé de la guerre vers les Etats Unis et elle se battit chez elle pour la vie. C'était très déroutant d'assister à la fois à un déchaînement de violence, de voir des gens se tirer dessus à Beyrouth, et, chez moi, à une autre bataille pour sauver la vie d'une autre personne. Les mêmes batailles ont lieu aujourd'hui encore, sans que cela n'ait toujours aucun sens. Je suis donc rentré chez moi et j'ai perdu Dorothea à cette époque, en 1983. A partir de cet instant, j'ai décidé de ne plus faire de photos de guerre.

Parutions.com : En réalisant ce livre, Le gros bébé, avez-vous ressenti la même passion à l'écriture qu'à la prise des photos?

Eugene Richards : Non. Mais je ne pense pas que l'on puisse être passionné par l'écriture. On n'est passionné par quelque chose que quand ça se passe très bien. Il y a quelque chose d'incroyablement sensuel autour de l'idée d'écrire : on se prépare, on trouve le temps le plus calme, on se met à sa table... Puis, vient le moment de penser, et c'est très fatiguant! On est là, heure après heure, et les mots, parfois, ne viennent pas. Pour moi, ce livre a été un apprentissage. Je suis un grand garçon maintenant et je sais m'y prendre. J'avais appris comment essayer de bien écrire, ce qu'est un bon texte et ce qui ne l'est pas... Mais, ici, parfois, ce fut très décourageant! Au final, ce fut cependant la part du travail qui m'a le plus plu, même si elle a fait de moi un ours! Je ne voulais plus voir personne, préférais rester seul, le téléphone décroché... De vrais états d'âme d'écrivain en somme! Je n'imaginais donc pas, avant de m'asseoir à mon bureau, à quel point écrire quinze histoires serait difficile. Certaines sont venues très rapidement et d'autres furent douloureusement longues à écrire.

Mon histoire sur les émeutes de Los Angeles s'est écrite assez spontanément parce que je me suis comporté comme un idiot [Eugene Richards envoya ses photos de l’événement à New York où l’on réalisa… qu’il n’y avait rien sur les films ! - NDLR]! L'histoire sur mon père fut par contre très difficile parce que, comme chacun de nous à un moment de sa vie, je suis devenu le père de mon père, ce qui n'est pas une position aisée. Quand vous connaissez l'angoisse de devoir déloger un parent de sa maison, de le mettre dans une maison de retraite, ou même de parler de sa maladie, vous traversez un moment de vérité très déstabilisant. Mais c'est une histoire fascinante par bien des aspects car quand les gens l'ont lue, ils m'ont dit qu'ils étaient passés par là eux aussi. Ce fut dur car c’était pour moi un combat engageant mes sentiments. Faire son travail dans ces conditions, en gérant tout ce côté affectif, n’est pas une entreprise évidente.

Parutions.com : Dans votre livre, on trouve des histoires en effet très personnelles et d'autres montrant des problèmes beaucoup plus globaux. Est-ce que toutes ces histoires vous tiennent pareillement à coeur, sont-elles toutes personnelles à vos yeux?

Eugene Richards : Non. L'histoire sur Los Angles est dans le livre uniquement parce que ça m'a amusé de voir à quel point ça avait dégénéré. Tout le monde s'était mis à parler des émeutes de L.A., et, tout d'un coup, il n'y a plus eu de film ! Quand cela arrive, vous apprenez à faire votre possible avec ce que vous avez. D'abord, vous paniquez, vous vous affolez, et puis, vous prenez sur vous et gérez la crise jusqu'à la résoudre. C'était donc une histoire assez courte. Certaines histoires sont encore plus réduites et c'est par elles que je suis le plus touché, personnellement. Comme l'histoire de cette fille, Sarah. Voici une femme qui, dans un contexte différent, aurait été quelqu'un d'autre. On la voit encerclée par la drogue et on sait qu'elle rêve d’une autre vie est mais il n'y a rien qu'elle puisse faire pour sortir de là. Je me suis souvenu d'elle et de la situation comme d'une tragédie contre laquelle je ne pouvais rien faire.

Parutions.com : Vos histoires se concentrent sur des problèmes graves, qu'elles prennent place dans des endroits paisibles des Etats-Unis ou dans des pays déchirés par la guerre. Quel message cherchez-vous à porter à travers votre travail ?

Eugene Richards : Si vous m'aviez posé cette question il y a quelques mois, ma réponse aurait été très différente. Vous connaissez la situation aux Etats-Unis et je me sens vraiment en dessous de tout concernant la guerre en Irak et le chemin que nous prenons. Plus j'y pense, plus je me demande ce que je peux y faire... Je ne crois pas au pouvoir de la photographie, qu'elle puisse changer le monde, bien que nous ayons des images horribles de la guerre. Ceux qui verront mes photos réaliseront que la plupart des expériences décrites sont banales, comme dans cet hôpital bosniaque. C'est ainsi partout. Même si cet hôpital n'est rien comparé à ce qui se passe aujourd'hui en Irak.
Si vous avez un enfant et que vous tissez avec lui une relation formidable, c'est génial. Mais c'est tout à fait comparable à la relation qu'a une mère africaine avec son enfant, malgré la différence de contexte. Ce en quoi j’insiste sur la banalité des situations. J'avais un voisin qui m'a demandé un jour ce que je faisais dans la vie. Je lui ai alors montré des photos du Nigeria et il m'a demandé: “Aiment-elles leurs gosses?” J'étais atterré d'abord, sans savoir quoi répondre. Puis j'ai répondu: “Tout autant que vous, et même plus sans doute car elles savent que les chances que leurs petits survivent sont très réduites.” Ils sont prisonniers de la pauvreté et des crises mais ne diffèrent pas de nous pour autant. C'est à la fois très ordinaire et extraordinaire de le dire.

Parutions.com : Vous vivez aux Etats-Unis actuellement ?

Eugene Richards : Oui, j'ai toujours vécu là-bas. J'habite à Brooklyn, à New York.

Parutions.com : Quelles ont été les réactions à votre livre sur le 11 septembre 2001, Stepping through the Ashes ?

Eugene Richards : La presse lui a fait un accueil formidable. Mais la lassitude était grande car tellement d'ouvrages sont sortis sur le 11 septembre ! Ceci dit, mon livre parlait des réactions des gens à New York après l’événement, les émotions qu'ils ont ressenties, la confusion et le sentiment de perte. Les gens se demandaient ce qu’ils avaient fait au monde pour mériter tant de haine. A côté de ça, nous avons un président qui s'est emparé de la tragédie à sa façon, en se lançant dans une guerre contre les Talibans et en l’utilisant encore pour une guerre en Irak. Le livre montre comment un même événement peut être interprété et utilisé de la façon que l'on veut.

Nous avons eu un lancement impressionnant pour cet ouvrage. Des familles sont venues et ont partagé leur tristesse. Des pompiers sont venus aussi, et, bien qu'ils fussent plus conservateurs, plaçant l'Amérique avant tout, il y avait cette tristesse unanime, monochrome qui nous submergeait, que nous partagions tous et que nous partagerons sans doute pour toujours.

Parutions.com : Le gros bébé est le titre de votre ouvrage, ainsi que celui de l'une des histoires. Est-ce à dire qu'avec 425 pages, nous avons là votre gros bébé?!

Eugene Richards : [rires] Non, pas du tout! Ce n'est pas un jeu de mots. Nous avons beaucoup débattu sur le titre, notamment parce qu'en français, et je ne suis pas sûr de saisir la nuance sémantique, le mot “gros” est encore plus dur qu'en anglais (fat). C'est amusant parce que, quand on voyage dans plusieurs pays, on rencontre différentes perceptions du terme; dans certains endroits, être gros est littéralement applaudi, parce que cela veut dire que l'on se porte bien, que l’on est bien nourri, que l'on est un survivant. Dans beaucoup d’endroits, après vous être assis et avoir mangé votre repas, vous verrez quelqu'un surgir pour s’en saisir, assis à son tour avec vos restes, et les manger jusqu'à l'os. J'ai choisi ce titre parce que, d'un côté, cela veut dire quelque chose, et de l'autre, rien du tout. Et j'ai choisi la photo de couverture justement parce qu'elle n'a rien à voir avec le titre, et montre ainsi à un certain niveau qu'il s'agit d'un livre sans ligne générale.

Parutions.com : Pourquoi avez-vous pris toutes ces photos en noir et blanc?

Eugene Richards : Quand vous êtes journaliste, on vous enferme dans un rôle. Si vous prenez une série de photos en couleur et que vous rencontrez le succès, en général, vous continuez avec la couleur. Vous ne vous posez pas de questions. Le plus grand débat au sujet de la couleur et du N&B, et je pense qu'il y a du vrai là-dedans, est que la couleur peut-être utilisée métaphoriquement et peut-être vue, pour ainsi dire, comme une passerelle vers les émotions. Si vous utilisez du rouge sur une photo, il sera vu de diverses manières, évoquant l'amour, le rouge à lèvres, le sang, la guerre, la mort, la naissance, les menstruations ; la liste est longue. Avec le N&B, on obtient une abstraction à partir de ces réalités, un détachement, de sorte que vous pouvez voir les choses parfois de manière plus claire.

Parutions.com : Est-ce la première fois que vous êtes publié en France ?

Eugene Richards : Non, c'est la seconde. Quelqu'un à Londres m'a demandé la même chose, dans quelles langues le livre serait publié et où il serait distribué. A mon grand regret, je ne parle aucune langue étrangère. Du coup, quand je vois tout ce que vous avez accompli jusqu'ici dans votre vie [Jessica LaMantia est une jeune américaine séjournant cette année en France où elle a effectué un travail au sein de la Délégation aux Arts Plastiques du Ministère de la Culture - NDLR], je suis très irrité! [Rires] Les langues sont un cadeau et, comme vous savez, elles ouvrent beaucoup de portes.

Il est étrange qu'il y ait une audience pour un photographe américain ici en Europe, mais c'est vrai! Je pense que c'est dû en grande partie au fait que les Européens sont plus multiculturels et ouverts à la diversité que les Américains. C'est là, d'après moi, la source de bien d'amertume et d'incompréhension chez nous envers les Français. Je crois qu'il faut mériter ou légitimer son sectarisme. Si l'on veut avoir une opinion sur un peuple, la moindre des choses est de se rendre d'abord dans le pays et d'y tirer ses propres conclusions. L'une des faiblesses de l'Amérique est notre ignorance...


Propos recueillis par Jessica LaMantia, à Paris le 24 mai 2004 (traduction : Thomas Roman).
( Mis en ligne le 30/06/2004 )
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