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Une Anglaise en Amérique
Isabella-L.  Bird   Une Anglaise au Far West - Voyage d'une femme aux montagnes Rocheuses
Payot - petite bibliothèque / voyageurs 2004 /  1.21 € -  7.95 ffr. / 286 pages
ISBN : 2-228-89821-X
FORMAT : 11x17 cm

Préface de Corinne Verdet.

L'auteur du compte rendu: maître de conférences en Histoire contemporaine à l'université de Paris-I, Sylvain Venayre a récemment publié La Gloire de l'aventure. Genèse d'une mystique moderne.
1850-1940
(Aubier, 2002).

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Qui connaît, en France, Isabella Bird ? Peu de monde, sans doute. En Grande-Bretagne, pourtant, elle est considérée comme l’une des voyageuses les plus remarquables de l’époque victorienne. Ses aventures occupent d’ailleurs une grande place dans le livre de Barbara Hodgson traduit en français en 2002, Les aventurières (Seuil). Elle représente un cas admirablement à part dans le petit nombre des femmes qui, au XIXe siècle, voyagèrent dans des contrées très peu connues, avec pour seule ambition d’en rapporter un récit.

Car Isabella Bird, dès la fin du XIXe siècle, est fort connue des lecteurs britanniques. Ses récits de voyage étaient publiés sous forme de lettres, généralement dans le Leisure Hour, magazine populaire de grande qualité destiné aux familles — qu’on pourrait sans doute comparer au Musée des familles du XIXe siècle français. Certains d’entre eux étaient par la suite publiés en volume, tel ce A Lady’s Life in the Rocky Mountains, dont les éditions Payot rééditent aujourd’hui la traduction, dans leur «Petite Bibliothèque» récemment réaménagée. Ce livre est d’ailleurs le seul ouvrage d’Isabella Bird jamais traduit en français ; et l’on peut regretter que les éditions Payot se soient bornées à cette reprise (reprise complète, d’ailleurs, puisque la traduction présentée ici est celle de 1888) plutôt que de faire traduire un autre des récits de voyage d’Isabella Bird.

Car il y en a bien d’autres. Comme le rappelle Corinne Verdet, dans la très bonne introduction de ce volume, Isabella Bird a beaucoup voyagé. D’abord pour des raisons de santé : comme tant de Britanniques depuis la fin du XVIIe siècle, elle voyageait pour soigner sa mélancolie, ainsi que le préconisaient les médecins jusque vers 1900, en ces temps où cet état définissait nombre de troubles nerveux que les psychiatres différencient aujourd’hui soigneusement. Née en 1831 dans le Yorkshire, dans une famille liée par ses origines à la grande famille des Wilberforce, lectrice de Robinson Crusoé, des Mille et Une Nuits et plus tard de Jules Verne, elle fit son premier voyage, au Canada, en 1854, pour raccompagner deux jeunes cousines. En 1856, la publication de An Englishwoman in America, chez le célèbre éditeur de guides de voyage John Murray, décidait de sa carrière. Elle retourna en Amérique du Nord en 1857, puis en 1866. En 1872, elle partit pour l’Australie, la Nouvelle-Zélande et Hawaï. D’Hawaï, elle se rendit en Californie, d’où, en 1873, elle partit pour le Colorado dont on vantait alors les mérites thérapeutiques du climat. De ce voyage de deux ans, elle tira deux livres : The Hawaian Archipalago et ce A Lady’s Life in the Rocky Mountains (1879).

Comme les autres — jusqu’à la mort de sa sœur en 1881 — ce livre est rédigé sous forme de lettres à sa sœur Henrietta. Son texte est certes corseté par les codes esthétiques et moraux qui font des récits de voyages du XIXe siècle, et particulièrement des récits de femmes, des textes devant respecter les bonnes mœurs (dans une note jointe à la deuxième édition de 1879, Isabella Bird dut même se défendre de l’accusation d’avoir voyagé en pantalon !). Néanmoins, la vivacité de cette «femme microscopique et très ronde» (Corinne Verdet) y apparaît remarquablement. Le regard qu’elle pose sur les colons du Colorado — de la bigoterie incroyable de la famille Chalmers à la rudesse pleine de prévoyance du «desperado» Mountain Jim Hugent — est révélateur, non seulement de ce monde vraiment très étrange des colons américains, mais aussi de l’opinion que pouvait en avoir une Anglaise cultivée de la bonne société, fût-elle d’un esprit aussi aventureux qu’Isabella Bird.

Après ce grand voyage, elle se tourna vers l’Asie : le Japon, en 1878, puis la Chine, et, à la fin des années 1880, l’Inde, le Tibet et la Perse. Ce sont ces voyages asiatiques qui la rendirent si populaire en Grande-Bretagne. En 1892, elle devint la première femme membre de la Royal Geographical Society. Elle repartit alors pour un voyage de trois ans en Chine, au Japon et en Corée, puis, en 1901, au Maroc. Elle mourut en 1904, deux semaines avant une autre grande voyageuse, qui portait le même prénom qu’elle et que les Français connaissent bien mieux, Isabelle Eberhardt.


Sylvain Venayre
( Mis en ligne le 15/03/2004 )
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