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Histoire & sciences sociales  ->  Période Contemporaine  
 

Un nouveau regard porté sur la Terreur
Patrice  Gueniffey   La Politique de la Terreur - Essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794
Gallimard - TEL 2003 /  1.68 € -  11 ffr. / 376 pages
ISBN : 2-07-076727-2
FORMAT : 13x19 cm

L'auteur du compte rendu : Cécile Obligi est l'auteur d'un mémoire de maîtrise d'histoire intitulé Images de Jean-Sylvain Bailly, premier maire de Paris, 1789-1791.
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Patrice Gueniffey se propose dans cette étude de revenir sur l’une des périodes les plus controversées de la Révolution française, la Terreur. Il ne s’agit pas d’une nouvelle histoire de la Terreur (aussi vaut-il mieux pour aborder cette étude avoir une idée précise de la période et des différentes interprétations qui en ont été données), mais d’un essai prenant en compte la dimension politique de cet épisode. L’histoire sociale (fortement influencée par le marxisme) a en effet longtemps dominé l’histoire de la Révolution en général, et celle de la Terreur en particulier. L’ouvrage débute sur l’affirmation que la Terreur n’est pas un événement culturel, mais politique. Partant de ce postulat, l’auteur décide d’aborder le sujet en se plaçant délibérément du côté du pouvoir, de Paris, du sommet, des bourreaux.
Il affine peu à peu dans les premiers chapitres une définition du terrorisme (il a d’ailleurs repris une partie de ses analyses dans un article paru dans Le Débat, «Généalogie du terrorisme contemporain», n° 126, septembre-octobre 2003) pour tenter de préciser ce qui relève de la terreur dans les premières années de la Révolution.

La terreur se définit d’abord comme la violence et les crimes pratiqués systématiquement en vue de maintenir un groupe d’individus dans la peur. Deux éléments la distinguent de la violence : son caractère délibéré (le terrorisme répond à une stratégie définie devant produire des effets calculés à l’avance) et la distinction entre la victime frappée et la cible visée (qui sont identiques dans le cas de la violence). Le terrorisme diffère de la violence sauvage et collective qui, elle, n’est pas le fruit d’une stratégie prédéfinie, mais se présente plutôt comme la réponse à une angoisse qui s’apaise avec la mort du coupable. Par conséquent, les massacres de septembre 1792 ne sauraient être considérés comme un acte terroriste, il s’agit d’un acte de sauvagerie. Il faut ajouter un autre élément pour compléter la définition : la terreur frappe des personnes, indépendamment de leurs actes (les émigrés, les prêtres par exemple), elle frappe au hasard, sans motifs et sans preuves, avec l’intention de faire vivre chacun dans la crainte perpétuelle.

Cette définition permet donc de préciser ce qui relève de la Terreur dans la Révolution, et d’expliquer les bornes chronologiques de l’ouvrage. En effet, il résulte de cette analyse que la Terreur est présente dès 1789 (le fonctionnement du Comité des recherches de la ville de Paris, créé en octobre 1789, répond parfaitement à la définition donnée), que sa première utilisation se produit en octobre 1791 (avec la loi contre les émigrés), et qu’elle devient un véritable système à partir du printemps 1793. Elle se dote courant 1794 d’une idéologie et se termine, d’après l’auteur, par la tentative d’extermination d’une partie de la population (les Vendéens). P. Gueniffey en conclut qu’il faut donc renoncer à deux idées fausses : la Terreur est un produit extérieur à la Révolution, la Terreur est un produit tardif de la Révolution.

L’étude vise d’autre part à montrer que la Terreur n’est pas le produit des circonstances (et notamment de la guerre). L’auteur rappelle ce qui est maintenant devenu évident pour tout le monde : les mesures terroristes ne sont pas des réactions à des circonstances malheureuses (elles interviennent au contraire au moment des victoires militaires). L’apport de cette partie de l’étude réside plutôt dans l’origine attribuée à cette explication : il s’agit pour l’auteur des arguments avancés par les terroristes eux-mêmes, inquiétés après le 9 Thermidor, qui tentaient ainsi de se justifier.
P. Gueniffey se penche aussi sur la rhétorique qui accompagne la Révolution, et sur ceux qui l’ont véhiculée, les jacobins, car il souhaite montrer que le jacobinisme se confond avec la Révolution française. Il revient bien entendu sur les principaux épisodes de la Terreur, en particulier sur la fameuse loi du 22 prairial an II (qui inaugure la «Grande Terreur») pour préciser les modalités d’exercice de la Terreur et démontrer que la période n’est pas le produit d’une idéologie, mais qu’au contraire, l’idéologie intervient après coup pour légitimer les actions. Son but est de montrer que la Terreur est le produit de la dynamique révolutionnaire, qu’elle en est inséparable.

Cette passionnante étude apporte donc, en dépit du ton souvent péremptoire et de la volonté affichée de «clore le débat» sur certains points, des éclairages fort intéressants sur nombre d’aspects de la Terreur. On regrettera cependant le rejet de toute histoire sociale, aussi dommageable que l’a été, à l’inverse, celui de l’histoire politique auparavant.


Cécile Obligi
( Mis en ligne le 30/04/2004 )
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