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Histoire politique de Paris au XXe siècle

Pour une histoire politique de Paris
Yvan  Combeau   Philippe  Nivet   Histoire politique de Paris au XXe siècle - Une histoire locale et nationale
PUF - La politique éclatée 2000 /  3.22 € -  21.07 ffr. / 352 pages
ISBN : 2-13-050038-2
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La vie politique parisienne au XXe siècle paraît bien terne, comparée à celle du siècle qui l’a précédé. Où sont les révolutions qui ont fait la France : le 6 février 1934 et les manœuvres honteuses de la Collaboration ? Les caprices étudiants de mai 1968 ? La capitale mérite-t-elle encore, au début du XXIe siècle, d’être considérée comme le cœur de la Nation, l’expression de ses aspirations profondes ? Avec deux siècles de recul, l’histoire ne nous enseignerait-elle pas plutôt que Paris a usurpé la place de ses deux couleurs sur le drapeau national ?

L’histoire politique parisienne au XXe siècle commence par un coup de théâtre. L’élection en 1900 d’un conseil municipal de droite vient mettre un terme brutal à l’emprise éclairée des radicaux sur la capitale. Le système radical, qui pouvait sembler l’aboutissement et même l’expression la plus accomplie de la "République bourgeoise" s’effondre soudainement devant l’arrivée d’une majorité conservatrice - facilitée, il est vrai, par un mode de scrutin particulièrement inégalitaire.

La capitale est-elle, pour autant, devenue dès le début du XXe siècle, une ville de droite ? Les faits sont plus complexes. Si Paris est, durant tout le siècle, globalement dominé par une majorité conservatrice, Paris reste d’abord et avant tout, comme au XIXe siècle, la ville des extrêmes, partagée en deux, quand elle n’est pas unanimement dressée contre le gouvernement. Durant l’Entre-deux-guerres, la capitale est le siège d’un affrontement exacerbé entre forces d’extrême droite (les ligues, phénomène particulièrement présent à Paris) et d’extrême gauche. Aucun autre parti ne tire son épingle du jeu : le socialiste Léon Blum, futur chef du gouvernement du Front populaire fut violemment rejeté par les électeurs parisiens du XXe arrondissement, en 1928, alors que les communistes pratiquaient la tactique "classe contre classe" Sans ce contexte, on ne peut comprendre comment le jeu du préfet de police Jean Chiappe, aux complaisances de droite, permit de faire éclater la terrible manifestation du 6 février 1934 : quand Pandore ouvre sa boîte…

Les auteurs fondent leur exposé sur la recension des différentes consultations électorales parisiennes, proposant une trame narrative que la guerre de 1940 vient forcément interrompre. Pourtant, même en l’absence d’élection, Paris eut toujours des édiles locaux. Le conseil municipal continua à se réunir, après avoir été épuré des communistes, et renforcé de quelques personnalité nouvelles. On craignit même la nomination de Chiappe aux plus hautes fonctions municipales… Philippe Nivet, qui a rédigé le chapitre concernant l’Occupation, s’efforce d’offrir une image nuancée de celle-ci. Plutôt que de décrire un Paris collaborationniste, retournant sa veste à l’été 1944 pour accueillir le général de Gaulle, il insiste sur l’importante mobilisation des mouvements de résistance, tant communistes que plus conservateurs. Paris, ville insurgée et libérée - cas rare - en grande partie par ses propres moyens, a bien mérité sa place parmi les compagnons de la Libération, ouvrant là une grande page de son histoire.

Dès lors, Paris se plaça, durant la deuxième moitié du siècle, sous la domination de deux forces principales, le gaullisme et le communisme. Dans le détail, les choses ne furent pas aussi simples : à droite, des indépendants réussirent à s’implanter, fondant de véritables dynasties (les Lafay, Legaret, Dominati…) en marge du gaullisme. Celui-ci trouva sa force dans ses attaches populaires, réussissant souvent mieux - ce qui est paradoxal pour un parti de droite - dans les quartiers modestes que dans les arrondissements aisés de l’Ouest parisien. Jacques Chirac sut exploiter jusqu’au bout cette veine, amenant, dans le dernier quart du siècle, son parti à un degré de puissance jamais atteint auparavant.

À gauche, les communistes furent longtemps beaucoup plus présents que les socialistes. Quand ils commencèrent à s’effondrer, c’est précisément la partie la plus marxiste du PS (le CERES de Jean-Pierre Chevènement, avec Georges Sarre et Michel Charzat) qui partit à l’assaut des positions communistes, assurant finalement une transition en douceur, face à une direction du PC crispée par son refus des "rénovateurs" Les socialistes plus modérés, Jack Lang, Lionel Jospin, Pierre Joxe, désertèrent progressivement le terrain de la capitale, découragés par la puissance du chiraquisme, ce qui explique la difficulté qu’eut le parti à trouver un candidat d’une notoriété suffisante pour les élections municipales de 2001, à l'heure où le système chirac semblait pourtant ployer sous les assauts conjugués de la presse, des juges et de l'opinion.

Si l’Histoire politique de Paris au XXe siècle se veut avant tout un manuel extrêmement précis d’histoire électorale, elle aborde aussi de nombreuses questions de plus grande ampleur, plaçant sur la sellette la démocratie locale en général et la démocratie parisienne en particulier : l’influence des enjeux nationaux sur les élections locales n’est-elle pas trop grande? Quel rôle jouent les allocations distribuées par la Mairie dans la politique locale (il n’y a pas si longtemps, les indigents et autres titulaires de secours étaient exclus du droit de vote, on comprend aujourd’hui pourquoi)? L’apparition des questions d’urbanisme, ou plus généralement des facteurs environnementaux dans le débat public est-elle réellement le signe d’une plus grande maturité du débat local ou n’est-ce pas plutôt un nouvel avatar de la tendance qu’ont toujours eu les édiles locaux à flatter les foucades de l’opinion? Tant récit détaillé qu’excellente synthèse, l’Histoire politique de Paris appelle à une redécouverte de la politique locale.


Jean-Philippe Dumas
( Mis en ligne le 09/03/2001 )
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