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Introduction
- La monarchie et ses grands serviteurs
2004 /  2.28 € -
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A l'instar du soleil, qui ne se peut regarder fixement, la monarchie française brille d'un éclat trop vif pour qu'en dépit du recul des années, les historiens qui la considèrent ne soient pas un moment éblouis. L'astre royal arrête le regard, brouille la vision, éclipse tout autour de lui. Voilà pourquoi sans doute n'aura-t-on jamais fini d'écrire la vie de nos derniers rois. De son vivant, chacun des Bourbons eût sa légende. La distance du temps n'aide pas à retrouver l'homme derrière ce moi de théâtre.

Faute de pouvoir capturer la lumière propre du soleil monarchique, les historiens se tournent vers les satellites qui l'entourent et réfléchissent ses rayons. Moyen plus sûr de comprendre quelles lois faisaient mouvoir cette cosmogonie et moyen détourné de percer les secrets de l'astre-maître.

Ainsi l'historiographie de l'Ancien Régime fait-elle de la biographie de ministre un de ses morceaux de bravoure. Jouissant aujourd'hui d'une faveur nouvelle, le genre est aussi vieux que la monarchie elle-même. Dès le XVIIe siècle, les grands serviteurs ont imité le désir de leur maître d'imposer leur portrait officiel à la postérité. Si Louis XIV eut l'Histoire du roi, Sully eut ses Économies royales, Richelieu son Testament politique. Le serviteur ne prend pas moins la pose que le maître. Moins élevé que lui au-dessus des autres hommes, il n'a pu s'entourer des nuées de gloire et de mystère qui font des derniers de nos rois les héros d'une seconde Antiquité.

Siècle de l'histoire, le XIXe siècle a écrit maintes fois les vies des rois et des grands ministres de l'ancienne monarchie. Les auteurs de ce temps n'avaient pas encore appris à cacher sous un savant jargon leurs intentions politiques. Elles apparaissent avec une naïve limpidité. Pour les uns, les "grands ministres" témoignaient de ce que la monarchie avait été grande et bienfaisante. Pour les autres, ils n'avaient été grands qu'en dépit du régime; du jour où elle n'avait pu trouver pour la soutenir, elle devait disparaître. Les derniers de nos rois étaient souvent associés à des légendes noires: Louis XIII, timide et falot, Louis XIV, despote mégalomane, Louis XV, paresseux et débauché, Louis XVI, faible et sans volonté.

Pour d'autres encore, la lignée des grands ministres symbolisait la continuité de la France par delà les régimes politiques. Ils étaient comme les avatars d'une France intemporelle, d'une France identifiée à l'État, toute pétrie d'ordre majestueux et d'universelle raison. L'Hôpital, Sully, Richelieu, Mazarin, Colbert, Louvois préfigurent les Thiers, les Gambetta, les Ferry. L'image de Richelieu symbolise au plus haut degré ce mythe d'un État orgueilleux et conquérant incarné au-dessus et par-delà la monarchie, gage de l'éternité de la France. C'est ainsi qu'en 1906 à la fin d'un ouvrage pour la jeunesse préfacé par Gabriel Hanotaux, une République triomphante vient encenser le gisant du grand cardinal. L'homme rouge se prêtait à cette mythologie. Son air altier, son ardeur guerrière, ses prétentions intellectuelles et sa pourpre cardinalice forment un composé piquant qui ne laisse pas d'être agréable aux historiens des opinions les plus contraires.

Investis d'une telle puissance symbolique, les plus grands des ministres - Sully, Richelieu, Mazarin, Colbert - sont devenus à leur tour illisibles - prisonniers d'une gloire accablante et de trop d'images convenues.

Notre siècle vient et les projets politiques de Pierre Gaxotte avec lui. Il fallait "réhabiliter" le XVIIIe siècle, délaissé jusque là et que les historiens bourgeois ne regardaient pas d'un très bon oeil. Son école historique révisa des jugements trop abrupts, dans un sens généralement plus favorable. Ce grand mouvement de "réévaluation" des règnes s'est accompagné d'un renouveau de l'histoire politique de l'époque moderne, domaine où se multiplient études sociales et institutionnelles. Souvent la légende noire fait place à la légende dorée, et nos contemporains retrouvent les accents louangeurs des historiographes de la monarchie défunte, pour saluer dans le roi-soleil "le plus grand roi du monde".

Après les maîtres le tour est venu des serviteurs: chanceliers, surintendants et contrôleurs généraux des finances, ministres et secrétaires d'État. Des ministres de l'Ancien Régime, seuls survivaient dans la mémoire collective Sully, Richelieu, Mazarin et Colbert. Ce dernier surtout avait fait l'objet d'un culte parfois délirant, qui le transformait en précurseur tantôt de la Monarchie de Juillet, tantôt de la IIIe République. Depuis quelques années, la recherche universitaire s'intéresse aussi à des figures moins en évidence. Des thèses ont été consacrées récemment au chancelier Duprat, au chancelier de Bellièvre, à Hugues de Lyonne, au comte d'Argenson, aux surintendants des bâtiments, à bien d'autres encore. Il n'est pas jusqu'aux obscurs secrétaires d'État de la famille Phélypeaux qui n'aient suscité des travaux. Après eux viendront les conseillers d'État, les intendants, les grandes figures parlementaires...

Plus habiles que leurs devanciers à celer leurs intentions politiques, les historiens contemporains écrivent la vie des ministres de la monarchie au flambeau de l'histoire sociale, de l'histoire des mentalités, voire d'une histoire politique régénérée. L'abondante production qui découle s'étend de l'érudition la plus austère à la vulgarisation la plus commerciale.


Un dossier présenté par Thierry Sarmant
( Mis en ligne le 30/03/2004 )
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