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Candide revisité
Hector  Saint John de Crèvecoeur   Lettres d’un fermier américain
L'Âge d'homme - Au coeur du monde 2002 /  3.26 € -  21.34 ffr. / 216 pages
ISBN : 2-8251-1583-5
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A l’heure où certains annoncent que « nous sommes tous américains », il peut être intéressant de redécouvrir Saint John de Crèvecoeur, cas sans doute typique d’américain, s’il par hasard il en existe une essence. L’homme est en effet contemporain, voire acteur, de différents phénomènes religieux, politiques, démographiques et économiques, qui se cristallisent alors dans la balbutiante nation américaine.

Né en France, parti aux Amériques sous le coup d’un chagrin d’amour, Crèvecoeur embrasse la vie des américains au point d’abandonner le navire en perdition d’une Nouvelle France envahie par l’Anglois, pour ne pas avoir à quitter le continent. Il transforme aussitôt son très normand patronyme en un plus conforme Saint-John puis émigre vers le sud sous tutelle britannique où il épouse une descendante de protestant anglais. Il travaille alors sereinement ses terres, lorsque les treize colonies de la couronne décident de s’affranchir de la loi de Londres. Saint John adhère naturellement à la nouvelle cause – le pragmatisme caractériserait-il les Américains ? – et se trouve hélas en délicatesse avec les autorités britanniques. Le voilà donc engagé dans de nouvelles aventures

De ce Candide « des confins », on lira douze lettres sur des thèmes aussi variés, et semble-t-il épars, que les oiseaux des Amériques ou la définition de l’américain. Mais il ne faut pas (seulement) s’y laisser divertir. Car au final, le faux « père peinard » de la campagne pensylvanienne ébauche, en guise d’églogue américain, une vraie déclaration d’indépendance morale et politique – (con)fusion dont on sait qu’elle est un fondement de la nation de Washington, Lincoln et Jefferson.

Derrière les clichés d’une Amérique-Eden qui assurèrent à ces Lettres un fort succès de librairie en France au XVIIIe siècle, pointe l’ossature idéologique de la Nouvelle Jérusalem du Potomac. Bien que sans prétention théorique, Crèvecoeur écrit en effet plus qu’une simple pastorale américaine. Ses idées, faite de continent neuf, de liberté de commercer et de rejet de la corruption européenne, sont connues, martelées même, depuis longtemps. Elles constituent la vulgate de la sous-culture mondialisée made in USA. Mais ce livre est en soi remarquable du fait qu’on les y trouve à l’état pur. Bientôt la « main invisible » (cf. Albert O. Hirschman : Les Passions et les intérêts), qui assure l’ordonnancement de ce paradis selon la doxa libérale, s’abattra sur les Indiens et les Hispaniques, les ouvriers et les socialistes notamment. Mais il s'agit d’une autre histoire, celle de la perte de l’innocence.


Vianney Delourme
( Mis en ligne le 22/10/2002 )
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