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Un projet utopique ?
Marie  Raynal   Eduquer ou punir - il faut choisir
ESF - Actions sociales 2003 /  3.34 € -  21.90 ffr. / 172 pages
ISBN : 2-7101-1619-7
FORMAT : 16x24 cm

L'auteur du compte rendu : après des études en mathématiques pures, Stéfan Philippot enseigne actuellement dans un collège classé ZEP. C’est un établissement dans lequel un plan contre la violence a été mis en place ; il s’agit en outre d’un poste à exigence particulière de type PEP IV.
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<i>Eduquer ou punir il faut choisir est le titre du dernier essai de Marie Raynal qui, après avoir été enseignante, est actuellement chargée de mission au CNDP. Mais n’est-il pas utopique de concevoir l’éducation sans la sanction ?

Afin d’apporter des éléments de réponse, l’auteur nous propose une réflexion en deux parties. Dans un premier temps, elle fait un bilan de la situation : l’éducation est en crise. Il y a dans le système de nombreuses aberrations qu’elle dénonce comme «l’absence totale de rapport au plaisir d’apprendre». Ce plaisir disparaît selon elle à cause du système de notation, une «machine infernale» qui commencerait dès le CP. Cette traque aux tests, contrôles et examens aurait pour seul mérite de rassurer les adultes. Selon elle toujours, «on ne s’occupe pas beaucoup des progrès mais on punit les erreurs qu’on appelle fautes. C’est nécessaire, sinon quand un enfant ne sait pas, l’adulte serait obligé de s’y prendre autrement, de recommencer encore et encore, de procéder à des contournements imaginatifs, de se remettre en question, de trouver d’autres méthodes et souvent d’attendre un moment plus propice.». «Tu apprendras dans la douleur se mesure dès le CP, poursuit-elle, avec le dressage du corps qui est prié de disparaître. Il faut devenir un pur esprit, apprendre en rang, en silence, s’exprimer sur commande et ne pas bouger surtout, ne pas se déplacer, sauf pendant les cours de gym.»

Très rapidement l’essai tourne au règlement de compte avec le système. Elle voit l’enseignant comme «un adulte qui sait tout en rabâchant aux enfants leur ignorance», et les élèves en échec comme des victimes du système. Un tel manichéisme et des généralisations aussi hâtives ne peuvent que nuire au discours et discréditer son auteur.

Dans une deuxième partie, elle propose alors un nouveau système pédagogique, effort en soi louable mais qui pose la question de la faisabilité d’une telle table rase... Un nouveau projet politique, centré sur la culture, doit se mettre en place, et les enseignants d’être attaqués une fois de plus : «il faut impérativement créer des groupes de paroles pour les enseignants […] qui leur apprennent d’abord à être lucides sur leur comportement, à prendre de la distance, à savoir gérer le stress, à contrôler leur violence, à ne jamais se laisser aller à une attitude sadique et enfin, quand cela arrive, à être capable de s’excuser». Il faudrait aussi unifier les enseignements primaire et secondaire, de l’école maternelle à la classe de troisième, avec un nombre restreint d’enseignants afin d’éviter la difficile transition entre les deux systèmes. Les professeurs des écoles pourraient exercer en collège. Mais les visées pédagogiques sont-elles les mêmes ?... Concernant le recrutement des enseignants, les chiffres montrent qu’ils ne sont pas issus des milieux populaires et donc, ajoute l’auteur, qu’«ils peinent à comprendre leurs élèves, leurs soucis, leur culture». Dans une approche classiste qu’on croyait moribonde, elle prône des modes de recrutement adaptés aux conditions actuelles de notre société, à sa stratification...

Marie Raynal, passée cette agressivité envers le milieu enseignant, rappelle cependant que «l’autorité reste plus que jamais indispensable et absolument déterminante en matière d’éducation». Derrière ce discours angélique et utopique, elle a le mérite de s’interroger sur une situation en effet critique. Mais, plus raisonnablement, c’est en prenant compte du système tel qu’il est, en le réformant, et en prenant conscience qu’une voie médiane entre sanction et éducation est la meilleure à suivre, qu’une réforme pourra être entreprise de manière efficace. Pourquoi ne pas donner à la punition une dimension éducative comme le suggère Eirick Prairat dans La sanction en éducation (PUF, collection «Que sais-je ?», 2003) ?


Stéfan Philippot
( Mis en ligne le 11/02/2004 )
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A lire également sur parutions.com:
  • La Sanction en éducation
       de Eirick Prairat
  •  
     
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