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Salinger, un père à dose homéopathique
Margaret  Salinger   L'Attrape-Rêves
Nil 2002 /  3.59 € -  23,5 ffr. / 512 pages
ISBN : 2841112659

Traduit de l'américain par Claude-Christine Farny, Michèle Garène et Viviane Mikhalkov
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Ceux qui, aguichés par le remue-ménage provoqué outre-Atlantique par ce récit, espèrent tout apprendre sur l’écrivain américain le plus adulé et (car ?) le plus mystérieux du siècle, ceux-là, ils sont nombreux, risquent fort la désillusion. Parce que le personnage principal de l’Attrape-Rêves n’est pas notre Salinger international, père de l’Attrape-Coeurs, mais sa fille, Margaret Peggy, née en 1955. Et Margaret raconte sa vie, pas celle de son père.

Elle a grandi dans un endroit paumé et sauvage, à Cornish, New Hampshire, où son père s’est isolé après ses premiers succès littéraires. Ses parents ne se supportaient pas, avaient peu d’amis, sa mère était suicidaire, ils ont divorcé. Margaret en a évidemment souffert. Les problèmes se sont enchaînés : elle a perdu sa virginité à onze ans sur le pommeau d’une selle de cheval, son canasson ayant pilé net après un trot enlevé ; elle a été placée en pension à l'âge de douze ans (si ! et, comme elle dit,"cela surprendra peut-être les fans de Holden Caulfield") puis a commencé à travailler dans un garage, a été à Woodstock, a repris ses études, a craint la schizophrénie, s’est évanouie plusieurs fois etc. Rassurons-nous : elle est maintenant pasteur et vient d’avoir un fils.

Si l’on est heureux qu’elle aille mieux, Margaret, parfois touchante, souvent ennuyeuse, on a un peu de mal à comprendre l’intérêt de répandre ses souvenirs intimes sur cinq cents pages. Quoi qu’il en soit, notre bavarde et névrosée fille de J.D. a tout de même une série d’intéressantes révélations à faire sur son écrivain de père. D’abord sur son ambiguïté vis-à-vis du judaïsme : on lui cache toute sa jeunesse que sa mère n’est pas juive, que seul son père l’est... Ensuite (origine probable de sa profonde misanthropie ?) sur l’empreinte extrême laissée sur lui par le Débarquement, les combats meurtriers en Normandie et la découverte, comme officier de renseignement, de l’horreur des camps de concentration. Autre révélation intrigante, sa fascination, depuis les années 50, pour toutes sortes de sectes et pratiques religieuses, bouddhistes, hindouistes, évangéliques, scientologiques, ou pour les médecines parallèles, acupuncture, macrobiotique, homéopathie... Cela nous vaut les anecdotes les plus savoureuses (et les plus commentées) du livre : Salinger va jusqu’à boire sa propre urine ou s’asseoir dans la "boîte à orgons" de Wilhelm Reich.

Au final, quand Margaret arrête de parler d’elle, le Salinger qui émerge de ce récit est un homme avec ses défauts, un père qui raconte d’interminables et traumatisantes histoires à sa fille : il est parfois attachant en dépit de sa capacité sadique à écraser son entourage, à la manière des grands artistes, des grands autistes. Evidemment, on peut craindre que ce battage l’emmure encore davantage dans sa volonté, indéfectible depuis 1965, de ne plus donner signe de vie, ni publications, ni interview... Dommage ?


Romain Chabrol
( Mis en ligne le 12/04/2002 )
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