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Palettes : images d’Orient
de Alain Jaubert
Arte Vidéo Editions Montparnasse 2004 /  25 ffr.- 3.82 €
Durée film 90 mn.

Version : toutes zones
Format vidéo : 4/3
Format audio : française, anglaise, allemande, italienne, espagnole (Dolby 1.0)

Contient un documentaire sur La Vague de Hokusaï, Le mont Jingtin en automne de Shitao et Les jardins du paradis, miniature persane


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Les éditions Montparnasse et Arte Vidéo se sont associés aux grands musées de renommée internationale pour sortir la collection Palettes consacrée à l’art. Le volume intitulé Images d’Orient nous propose un regard sur trois œuvres issues de Perse (l’Iran actuel), du Japon et de Chine.

La première œuvre présentée est un manuscrit persan (1620-1624) dont sont extraites des miniatures illustrant les écrits du poète Nezâmi. Il narre les aventures amoureuses du futur couple royal de Perse. Ce sont la Grèce antique et surtout l’Islam qui vont irriguer toute la pensée et l’art persans. L’Islam, par sa conception iconoclaste du Beau, va proscrire les figures humaines et animales des édifices religieux. Cette censure épargnera cependant la sphère privée et la tradition des manuscrits dont la réputation dépassera les frontières de la Perse. Miniature persane nous dévoile ainsi les partis pris esthétiques des peintres, tels l’utilisation de couleurs arbitraires, l’absence de perspectives ou l’architecture réduite à des formes géométriques, comme autant de stratagèmes pour contourner les interdits religieux.

Le Mont Jingting en automne (1671) est une encre sur papier en noir et blanc du peintre chinois Shitao. La philosophie empreinte de spiritualité présente dans cette œuvre se retrouve dans son traité théorique qui eût une grande influence sur la peinture chinoise. Le principe fondamental constitué par le ying et le yang sont le symbole de l’univers et la peinture en est sa représentation. Le paysage est un genre pictural majeur en Chine et la place de la montagne y est prépondérante (le rocher a le même statut que le corps humain dans la peinture occidentale) car elle désigne l’élévation spirituelle, en ce sens qu’elle symbolise la rencontre entre Terre et Ciel. Dans La Vague (1831), le peintre japonais Hokusaï représente le mont Fuji, plus haut sommet du Japon, qui demeure un haut lieu de pèlerinage et reste pour lui une figure récurrente. On y retrouve le principe du ying et du yang dans la composition-même du tableau entre le vide du ciel et le plein de la vague. Celle-ci apparaît comme la métaphore de la Mort en suspens, au-dessus de rameurs pris dans une tempête. La Vague figure cet instant figé entre la vie et la mort. Hokusaï exprime ici la quintessence de l’art de l’estampe, littéralement « image du monde flottant, éphémère » : il parvient à saisir l’instant.

En Extrême-Orient, le sacré qui se substitue au religieux, est figuré par le paysage d’où l’importance et la richesse de la symbolique qui en découle. Contrairement au romantisme en Occident, où le paysage n’est le plus souvent qu’un arrière-plan suggérant les états d’âme des personnages, en Chine et au Japon, l’homme n’est qu’un élément du paysage, au même titre que le rocher ou la vague.

L’intérêt de ce DVD réside d’une part, dans un parti pris qui consiste à faire d’une histoire de l’art une histoire totale, c’est-à-dire dans une mise en perspective de chaque œuvre en les remplaçant dans leur contexte religieux, philosophique et intellectuel. D’autre part, dans cette volonté de faire découvrir au public occidental un art venu d’Orient avec ses propres codes, dans un format court plutôt contraignant. Ce documentaire permet de répondre à la question de la représentation du sacré et du religieux dans des cultures plutôt iconoclastes. Au-delà de l’indéniable beauté plastique des œuvres analysées, celles-ci sont une représentation du monde et des valeurs qui y sont associées. Le concept atomistique de l’univers présent dans Les Jardins du Paradis avec ses motifs géométriques et végétaux répétés à l’infini qui sont une métaphore de la fertilité et d’un monde proliférant ; le concept du ying et du yang qui engendre l’ensemble du monde visible, présidant à la structure picturale de La Vague et au cycle continuel de la Nature dans Le Mont Jingting nous apparaissent comme la projection fantasmée d’un monde en perpétuelle reproduction et du sentiment d’infinitude. Cette idée d’infini confère à ces œuvres leur universalité, c’est tout l’art du réalisateur de nous le faire découvrir à travers cette analyse passionnante.


Tiphaine Rochereuil
( Mis en ligne le 01/06/2004 )



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