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| Films -> Comédie |
Confessions d’un homme dangereux
de George Clooney
avec Sam Rockwell, Drew Barrymore, George Clooney, Julia Roberts
TF1 Vidéo 2004 / 27 ffr.- 4.12 €
Durée film 113 mn.
Classification : Tous publics |
Edition Double DVD
Sortie Cinéma : 2003, USA
Titre original : Confessions of a dangerous mind
Version : Zone 2/PAL
Format vidéo : 2.40
Format image : 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français (DTS et Dolby Digital 5.1), Anglais (DTS et Dolby Digital 5.1)
Sous-titre : Français
DVD 1
Le film
Les commentaires audio de Georges Clooney et Newton Thomas Sigel
DVD 2
Le Making Of
12 scènes coupées commentées par Georges Clooney et Newton Thomas Sigel
Le documentaire sur Chuck Barris
Les essais de Sam Rockwell
Les effets spéciaux caméra
Les recalés du Gong Show
Le lien internet
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Un homme est prostré, nu, au milieu d’une chambre d’hôtel anonyme, faiblement éclairé par une lampe de chevet. La barbe lui pousse de tant d’immobilisme. Immobilisme trompeur puisque l’homme pense. Sans artifice, il pense pour mieux se panser. Et se repasse le film de sa vie devant la neige d’un écran de télé, un peu dans le désordre, à l’image de ce qu’a été son existence.
On ne sait pas exactement ce qu’il a fait, mais cet état ne laisse que peu de place aux confessions d’un enfant de chœur. Pour autant, rédemption amorcée, le spectateur, magnanime, lui pardonne déjà tout, même après avoir entendu ceci : « Je m’appelle Chuck Barris. J’ai écrit des chansons, j’ai produit des émissions de télévision, j’ai contribué à l’abêtissement du public en inventant des émissions totalement débiles. De plus, j’ai assassiné 33 personnes. Je suis voué à l’enfer. » Comment prendre cet aveu, qui arrache un sourire qu’il reprend aussi vite ? Autodérision, lucidité expiatoire, affabulation ? Car Confessions d’un homme dangereux est l’adaptation de L’autobiographie non autorisée de Chuck Barris, publiée en 1981. Chuck Barris, le vrai, arrêtait la télévision après un pétage de plomb en direct live pour paranoïa aiguë. Et oui, on ne peut pas impunément tuer 33 personnes sans courir le risque d’être tué soi-même, même par une taupe…
Tout, dans la vie filmée de Chuck, est devenu spectacle, tout se contamine, les paillettes sur l’exécuteur froid, le sang sur le public féroce… Pour preuve, The Gong Show où des pseudo chanteurs testent leur talent face à un public, qui vote et évince en cas de prestation non satisfaisante… Le public serait-il le serial-killer du post-modernisme ? Ce public, après avoir été fasciné par ses émissions racoleuses, parfois obscènes, méchantes qui ont fait des petites (chez nous, Tournez manège et Les Z’Amours…) rejette tout en bloc. L’homme qui, probablement le premier, a permis à chaque Américain d’accéder à son quart d’heure de célébrité warholien est alors fusillé par la critique, incarnant le « déclin de la civilisation moderne », lâché par ses amis du showbizzz… Il, le vrai, doit bien rire aujourd’hui…
Et si c’était faux, n’en déplaise à Marc Lévy… Une des forces du film est justement de ne pas trancher, mais de se faire la retranscription fidèle de la vie d’un homme fantasque telle qu’il l’a racontée. Les séquences de témoignages de ses anciens collègues, conférant ainsi au film un aspect pseudo-documentaire, participent du doute qui persiste quant à l’authenticité de cette histoire. Chuck Barris himself, dont l’interview figure dans le DVD de bonus, ne lèvera pas plus le mystère...
Charlie Kaufman, à qui l’on doit notamment les fameux scénarii de Dans la peau de John Malkovitch (1999), Adaptation (2002) de Spike Jonze, confirme ici son goût pour les doubles personnalités en signant le scénario captivant des Confessions, superbement mis en scène par George Clooney, dont c’était le premier film. Ce dernier réussit à faire de cette biographie à la fois un thriller, une comédie burlesque et de mœurs, un film noir, juxtaposition étonnante qui suppose un certain cynisme...
Clooney y excelle dans sa direction d’acteurs (dont lui-même), tous plus bons les uns que les autres, à commencer par Sam Rockwell, alias Chuck Barris, ( Bienvenue à Collinwood, La ligne verte…), dont la performance est épatante, capable d’être à la fois drôle, séduisant et terrifiant. Drew Barrymore, son officielle, n’est pas en reste. Quant à Julia Roberts, jouant sans cachet mini-budget oblige, elle lâche son sourire de Mona Lisa pour incarner une femme fatale au look tout droit sorti des BD policières…
Si ces acteurs brillent, c’est aussi grâce à la photographie léchée de Newton Thomas Sigel. Il a su créer des univers visuels très différents selon les moments de la vie de Barris, des tons sombres, froides, très contrastés pour sa clandestinité d’agent secret aux ambiances très chaudes, colorées, lumineuses des plateaux télé… On appréciera aussi les cadrages et le montage, assez jubilatoires, et cette multitude de détails nous permettant de réviser l’histoire des USA des années 60 et 70, de la révolution sexuelle au féminisme, en passant par la Guerre Froide et la politique d’Eisenhower… Quelques plans séquences sont d’ailleurs analysés dans un des bonus : bluffant de virtuosité, ils donnent à ces scènes un aspect très dynamique. Bref, une esthétique assez lointaine de ce que dispense généralement le cinéma américain…
On trouvera aussi les scènes des recalés du Gong Show, toutes plus grotesques les unes que les autres… Dernier extra extra, le DVD propose les scènes coupées du film, commentées ou pas. Elles sont toutes superbes, à l’image du film et Clooney en regrette encore quelques unes… Quoiqu’il en soit, chapeau bas, monsieur Clooney et à bientôt.
Sonia Arfaoui
( Mis en ligne le 22/03/2004 )
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