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L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
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Pas sur la bouche
de Alain Resnais
avec Sabine Azéma, Isabelle Nanty, Audrey Tautou, Pierre Arditi, Lambert Wilson
Fox Pathé Europa 2004 /  25 ffr.- 3.82 €
Durée film 115 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma : France, 2003

Le film a obtenu 3 Césars à l’édition 2004.

Version : DVD 9 Zone 2/PAL
Format vidéo : 1.85
Format image : 16/9 anamorphique (compatible 4/3)
Format audio : Français, Dolby Digital 5.1 et Dolby Surround 2.0

Bonus :
“Entrez dans la danse“ (entretien avec Alain Resnais, 9 mn.)
“On connaît la musique !“ (entretien avec le musicien Bruno Fontaine, 10 mn.)
“S‘amuser à jouer la comédie“ (rencontre avec Audrey Tautou et Jalil Lespert, 10 mn.)
“…Et sans… André Dussollier“ (4 films annonces réalisés par Bruno Podalydès)

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Diantre, qu’est ceci ? Une opérette, pardi, et pas qu’un peu ! Datée de 1925, s’il vous plaît, composée par messieurs André Barde (aux paroles) et Maurice Yvain (à la musique) et, sous vos yeux ébahis, adaptée par Alain Resnais en un film sonore, parlant et chantant. Il faut dire qu’avec celui-là, on connaît déjà la chanson ! Faisons donc la connaissance de Gilberte Valandray, reine des salons parisiens et épouse d’un riche métallurgiste, qui s’amuse à se laisser courtiser sans aucune intention de conclure. Rien de bien méchant, jusqu’au jour où un vilain hasard amène sous son toit un homme d’affaire américain, qui n’est autre que son premier mari. Le problème, c’est qu’elle n’en a pas légalement divorcé et qu’il ne vaudrait mieux pas que l’époux numéro deux le sache de sitôt. Quel embarras, mes aïeux !

Alain Resnais ne sachant que faire lorsqu’un projet de film fut repoussé en 2002, il décida d’utiliser les mêmes acteurs pour cette petite folie musicale, même s’ils chantaient parfois « comme des chats mal peignés ». Bien lui en a pris, car à moins d’avoir le poil hérissé à la simple mention du mot “opérette“, on ne peut que trouver le résultat fort réjouissant. D’ailleurs, comme le soulignait en son temps le compositeur Maurice Yvain, il s’agit plutôt d’une « comédie musicale à la parisienne », inspirée par l’Amérique et le mouvement jazz en plein essor. L’occasion pour Resnais d’évoquer l’époque de son enfance de façon détournée, avec le plus de légèreté et de désinvolture possible, en y ajoutant un culot et un talent aussi rares que remarquables.

Le culot vient d’abord du projet lui-même. Adapter sans l’actualiser une opérette vieillotte, c’était partir résolument à contre-courant des normes du cinéma actuel et risquer le ridicule complet. N’ayant plus rien à prouver depuis longtemps, on se doute qu’Alain Resnais aurait pu le supporter. Mais la signification de cette adaptation ne manque pas de culot non plus. Sous le kitsch et l’énormité du vaudeville, on verra certes les tendances de la société des années 1920, mais pas seulement. Une nymphette branchée qui veut se faire remarquer, un couple en danger de par la négligence du mari, un séducteur du genre artiste, un Américain sûr de son bon droit… Derrière les mots désuets et les attitudes dépassées, le fond reste toujours le même au début des années 2000, à quelques variations près. Non seulement le vaudeville reflète à merveille la réalité sociale, mais celle-ci change avec une lenteur que nous préférons souvent ignorer.

Le talent consiste à ne pas se contenter de filmer et jouer platement, comme du théâtre, la partition musicale et lyrique, d’un niveau déjà élevé. Une part du mérite revient aux acteurs, tous très engagés dans leurs rôles et qui se sont visiblement beaucoup amusés à surjouer leurs personnages. En tant que chanteurs amateurs (à part Lambert Wilson), ils improvisent parfois d’une manière assez tordante (mentions spéciales à Pierre Arditi et Darry Cowl), ce qui ne gâche rien, au contraire. Les images, très éclairées, colorées et décorées, participent aussi à l’atmosphère de kitsch et d’exagération constante. La mise en scène d’Alain Resnais s’avère décisive : utilisation brillante des apartés théâtraux (discours direct au spectateur), angles de vue incongrus, changements soudains de décors au milieu des scènes, tout est fait pour renforcer l’impression de toc, de jeu, de carton-pâte. Les scènes et les actes s’enchaînent en un flux continu, sans perte de rythme. Mais parfois, entre deux rires, l’émotion surgit d’une manière imprévue, révélant la parfaite maîtrise de l’auteur. La scène entre l’Américain (Lambert Wilson) et la vieille fille (Isabelle Nanty), commentée par Audrey Tautou et Jalil Lespert dans les bonus, reste ainsi gravée en mémoire.

Cette rencontre avec les deux jeunes acteurs du film constitue d’ailleurs la meilleure partie des bonus, celle où l’émotion d’avoir travaillé avec Alain Resnais (une “intelligence pure“, selon Jalil Lespert) transparaît avec évidence. Ailleurs, on entendra le réalisateur commenter la genèse du projet (sur fond de photos de tournage) et on verra Bruno Fontaine, qui a adapté la musique, s’enthousiasmer à propos de la richesse de la partition. Ne pas rater, surtout, les quatre films annonces, drôles et astucieux, réalisés par Bruno Podalydès. Sans une seule image du film, André Dussollier nous y rappelle avec à propos qu’il ne joue pas dedans, mais qu’il aurait très bien pu, et dans n’importe quel rôle !


Ludovic Ligot
( Mis en ligne le 12/07/2004 )



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