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| Films -> Drame |
Roberto Succo
de Cédric Kahn
avec Stefano Cassetti, Isild Le Besco, Patrick Dell’Isola
Montparnasse 2002 / 2.29 €
Durée film 140 mn.
Classification : - 16 ans |
Bonus :
* Commentaire audio du réalisateur
* Portrait de l'acteur principal, Stefano Cassetti
* Reportage sur la présentation du film à Cannes 2001
* Bande-annonces
Format image : 2.35 respecté. 16/9 compatible 4/3
Format son : stéréo et DD 5.1
Double couche simple face
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En vacances sur la Côte d'Azur, Léa, seize ans (Isild Le Besco), fait la connaissance de Kurt (Stefano Cassetti) et en tombe amoureuse. Le jeune homme, il est vrai, ne ressemble à aucun autre : il se dit anglais mais parle avec un fort accent italien, refuse de voir Léa pendant la semaine, l'emmène se promener chaque week-end avec une nouvelle voiture - et quelques cicatrices en plus... La jeune fille ne sait pas que son amoureux est un serial killer qui, après avoir massacré ses parents à l'âge de dix-neuf ans, sème la terreur en Suisse, en Italie et en France.
Roberto Succo, assassin sans raison : le titre de l'essai de Pascale Froment qui a servi de fil directeur à Cedric Kahn pour réaliser son film résume tout ensemble l'énigme de l'affaire Succo et sa clé : "sans raison", telle est la seule explication que l'on puisse trouver aux meurtres, effractions, enlèvements, viols dont le jeune Italien s'est rendu coupable entre 1981 et 1988, tandis qu'il sillonnait les routes de Savoie, de Vénétie et de Suisse. Une sanglante odyssée dont toute la force du film de Kahn est de rendre l'horreur et l'absurdité sans racolage ni effets tape-à-l'oeil. Le cinéaste tient son sujet à distance respectueuse, que ce soit pour décrire les comportements erratiques de Succo ou l'enquête minutieuse menée par le major Thomas (Patrick Dell'Isola, remarquable de sobriété et d'expressivité). En ce sens, aussi éloigné de Cayatte que de Tarantino, le cinéaste ne fait ni le procès ni l'apologie de la violence (on se rappelle la polémique déclenchée par le film à Cannes, l'exploitation interrompue dans plusieurs cinémas de Savoie), mais consigne l'enchaînement implacable des épisodes d'un fait divers en l'inscrivant dans le réel avec une rigueur quasi documentaire. L'interprétation hallucinée de Stefano Cassetti y est évidemment pour beaucoup. L'acteur, à l'image du Martin Sheen de Badlands (Terrence Malick, 1973), réussit l'exploit, malgré son charisme naturel, de neutraliser tout sentiment d'empathie chez le spectateur. Isild Le Besco, pour sa part, confirme qu'elle est une extraordinaire comédienne d'instinct, de la trempe d'une Sandrine Bonnaire.
Un film terrible et passionnant, donc, qui mérite d'être revu avec les commentaires éclairants de Cédric Kahn. Dommage que les autres bonus proposés soient d'une telle pauvreté : séance de dédicace au Japon, montée des marches à Cannes et exercices d'étirement de Cassetti... il y avait sûrement façon plus intéressante d'éclairer cette histoire complexe.
Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 29/01/2002 )
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