annonce rencontre site de rencontre rencontre femme rencontre blog
L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
LE LIVRE
LE DVD
 
  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE
LE DVD
Animation / manga
Films
Comédie
Action / Aventure
Guerre
Drame
Films historiques
Policiers / Thrillers
Fantastique / Science-Fiction
Horreur / Epouvante
Grands classiques
Séries Télé
Documentaires
Musique & Spectacles
Jeunesse
Films  ->  Drame  
Dans ma peau
de Marina de Van
avec Marina de Van, Laurent Lucas, Léa Drucker
Editions Montparnasse 2004 /  25 ffr.- 3.82 €
Durée film 91 mn.
Classification : - 16 ans

DVD Edition Collector

Sortie cinéma : 2002, France

Version : DVD Zone 2/PAL
Format vidéo : 1.85
Format image : 16/9 compatible 4/3
Format audio : français, 5.1 et stéréo
Sous-titres : anglais


Bonus :
Commentaire audio du film par la réalisatrice
Alias, court-métrage de Marina de Van, avec ou sans sous-titres anglais (12’42’’)
Clip de la bande originale du film : Serenade for the renegade par Esbjörn Svensson Trio (EST)
Film-annonce

Imprimer


On connaît Marina de Van pour ses collaborations fécondes avec le réalisateur François Ozon en tant qu’actrice et co-scénariste (Regarde la mer, Sitcom, 8 femmes, Sous le sable). Après plusieurs courts métrages elle réalise son premier long, Dans ma peau.

Vincent (Laurent Lucas) et Esther (Marina de Van) sont sur le point de concrétiser leurs projets professionnels et comptent s’installer ensemble. Au cours d’une soirée où elle doit rencontrer un homme influent qui pourra faire progresser sa carrière, celle-ci se blesse gravement à la jambe. Mais elle ne semble pas réagir, ce qui provoque stupeur et incompréhension autour d’elle.

Son absence de douleur au moment du choc plonge Esther dans le trouble. Au lieu de soigner sa blessure elle va la prolonger, l’ouvrir un peu plus chaque jour. Cet incident ne va pourtant pas être le déclencheur mais plutôt le prétexte à des pratiques auto-mutilatoires parfois insoutenables (on songe à l’impressionnant Trouble every day de Claire Denis). On pourrait reprocher au film une certaine complaisance mais ce serait oublier que la violence de ces scènes ne fait que soutenir le récit pour mieux nous montrer l’état de détresse et de souffrance de cette femme qui voit subitement les membres de son corps comme autant d’éléments dissociés, étrangers à elle-même.

La symbolique de la scène du dîner d’affaires est éloquente, Marina de Van/Esther la mettant en scène comme « un repas de son propre corps avec les autres » traduisant ainsi son fantasme : la cannibalisation sociale de l’individu. Loin de donner une réponse évidente à la question légitime du spectateur – pourquoi le recours à l’automutilation ? – la réalisatrice sème ici des indices. Si la réussite sociale n’entame en rien le processus de désagrégation identitaire déjà engagé, n’est-elle pas plutôt ce qui l’a provoqué ? Le fait que les pratiques extrêmes d’Esther surviennent au moment de sa réussite professionnelle et amoureuse nous éclaire sur l’incapacité d’un individu à entrer dans une norme sociale. Dès lors, s’intégrer équivaut pour elle à taire et à anéantir son identité individuelle. Ce sentiment de ne plus exister, cette douleur incommensurable et muette trouve son mode d’expression dans la voie radicale de l’automutilation, seul vecteur possible pour faire partager son désarroi profond, pour restituer une sonorité et une visibilité à sa douleur, une forme d’appel au secours en somme.

Dans une autre scène-clef, Esther se contemple dans un miroir et pleure, elle s’en prend à son visage, cette partie du corps où siège le plus fortement l’identité, avant de se photographier. Cet autoportrait constitué de clichés multiples, tentative désespérée pour accumuler des preuves que son corps est bien là, nous donne à voir la façon dont elle-même se représente son corps : un puzzle dont on ne pourrait recoller les morceaux, un corps-énigme.

Là où un film comme L’adversaire (Nicole Garcia) n’a fait qu’effleurer son sujet en gardant ses distances et un regard trop extérieur pour pouvoir réellement approcher l’univers intérieur de son personnage, Dans ma peau réussit à capter notre attention en nous donnant accès aux fantasmes d’Esther et nous la rend ainsi plus compréhensible tout en évitant la psychologisation, celle-ci ne justifiant jamais ses actes. Marina de Van porte véritablement son film, une œuvre âpre et exigeante qui ne se dérobe pas à notre regard, un film sur les rapports complexes entre individu et société, entre norme et déviance, illustrant le portrait d’une femme et de son rapport au monde.

Les commentaires audio de la réalisatrice nous apportent un autre regard sur Esther, sur son rapport au corps en faisant émerger l’idée d’une dimension à la fois ludique et érotique qui semble paradoxale mais néanmoins indissociable de ses pratiques auto-mutilatoires. Quant au court-métrage Alias, il donne le ton en s’attardant sur le portrait d’une jeune femme qui échoue à saisir une image d’elle-même et paraît absente, hors du monde. On voit bien en quoi cette œuvre est annonciatrice du long-métrage.


Tiphaine Rochereuil
( Mis en ligne le 10/05/2004 )



Imprimer
 
 
SOMMAIRE  /   ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  /  
 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2004  
rencontre coquinesvpmonsite.com rencontre femme chat rencontre rencontre homme