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Jellyfish
de Kiyoshi Kurosawa
avec Joe Odagiri, Asano Tadanobu, Tatsuya Fuji
Arte Vidéo 2004 /  26 ffr.- 3.97 €
Durée film 92 mn.
Classification : Tous publics

Sortie cinéma : 2003, Japon
Titre original : Akarui mirai

Version : DV9/Zone 2
Format vidéo : 4/3
Format image : 1.33
Format audio : Japonais, Dolby digital 2.0
Sous-titres : Français

Bonus :
Entretien avec Kiyoshi Kurosawa
Bandes-annonces de Kaïro et Jellyfish

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Deux jeunes désœuvrés, Mamoru et Yuji, travaillent dans la même usine de blanchisserie, tandis que le premier se passionne pour sa méduse rouge venimeuse, le second partage ses loisirs entre la musique et les salles de jeux. Mamoru finit par confier l’animal aux soins de son ami avant d’assassiner sans mobiles apparents son supérieur hiérarchique et sa femme. Yuji, qui se complet dans un univers virtuel fait de jeux vidéos, de mangas et de rêves prémonitoires, perd alors son seul soutien.

Kiyoshi Kurosawa abandonne le surnaturel, qu’il avait notamment abordé dans Séance (2000) et Kaïro (2001), mais, malgré le réalisme des situations, des passerelles perdurent entre le monde des morts et celui des vivants. Ainsi, le fantastique s’immisce dans le quotidien lorsque le spectre de Mamoru intervient sur le cours des événements et des réminiscences poignent en la présence fantomatique d’une fillette mutique aux longs cheveux. Ce travail sur la frontière floue entre illusion et réalité, comme le cinéaste le précise dans un entretien inclus dans le bonus, est un thème qui parcourt son œuvre. Cependant, dans Jellyfish, il jette un regard sans concessions et moins parabolique en mettant en scène la désagrégation de la cellule familiale ainsi que la crise existentielle des jeunes japonais en perte de repères depuis la crise des années 1990. En effet, Mamoru et Yuji, à l’instar d’un nombre grandissant de jeunes, ne veulent pas s’insérer dans le monde annihilant du travail qui cultive brimades et esprit grégaire. Ils préfèrent vivre au jour le jour en cumulant des arubaito (petits boulots), traînant dans le dédale des rues d’un Tokyo déshumanisé et désertique se situant loin de l’agitation du quartier d’affaire de Shinjuku. Cette autre image de la mégalopole, où les buildings illuminés sont regardés de loin, colle parfaitement à la définition d’« immense vide » donné par le cinéaste Yoshishige Yoshida.

Ce vide générateur de désespoir traduit l’état psychologique des protagonistes et favorise un phénomène qui sévit de plus en plus sur l’archipel car des crimes similaires à celui de Mamoru, commis par des adolescents repliés sur eux-mêmes frappés du syndrome d’hikikomori, se multiplient. Yuji, en permanence sur la corde raide, est finalement recueilli par le père de Mamoru, interprété par Tatsuya Fuji célèbre pour son rôle dans L’Empire des sens de Nagisa Oshima. Le jeune garçon finit par retrouver un espoir de retour à la réalité grâce à la main tendue par ce vieil homme dont la tragédie a fait prendre conscience de la délitescence de ses liens familiaux. Dans cet univers cruel, la phosphorescence de la méduse le conduit également dans cette voie. La symbolique de cette lumière onirique y joue un double rôle car elle génère tout d’abord une fascination morbide, tel le regard de la gorgone Méduse pétrifiait ceux qui le fixaient, et représente l’âme de Mamoru, qui en irradiant continue à montrer le chemin à son ami par delà la mort. Le cinéaste dédouble également les regards, il privilégie la subjectivité par des cadrages décentrés et des contre-plongées ainsi que par des images brutes à gros grains, comme filmées par une caméra de vidéosurveillance, tandis que celles en haute définition numérique observent les choses de loin avec un regard glacé et objectif. Il existait déjà les prémices d’un tel dispositif dans son œuvre Kaïro avec la présence d’images vidéos.

Ce film, présenté dans la sélection officielle au festival de Cannes en 2003, reste donc très différent de ses précédentes productions mais il est toutefois moins convaincant. Le cinéaste paraît être moins à l’aise avec le réalisme froid et descriptif, loin du burlesque de License to live (1998). Kurosawa prend même des raccourcis un peu pesants et simplistes en se servant de l’effet désuet du split screen pour insister sur l’isolement des personnages. Jellyfish, qui devait à l’origine reprendre la traduction littérale en anglais du titre ironique japonais Bright future, est donc une œuvre mineure qui se traîne un peu comme les personnages nonchalants de l’histoire. Cependant, certains côtés demeurent intéressants car ils donnent un éclairage sociologique sur la déliquescence de la société japonaise et s’inscrivent dans le propos global du cinéaste qui décline de diverses manières toujours les mêmes problématiques en parlant de la crise de la famille et des institutions, du manque de communication entre générations et de la solitude.


Corinne Garnier
( Mis en ligne le 05/07/2004 )



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