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L'actualité du livre et du DVD Vendredi 22 octobre 2004
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Ken Park
de Larry Clark
avec James Ranson, Tiffany Limos, Stephen Jasso
Fox Pathé Europa 2004 /  23 ffr.- 3.51 €
Durée film 96 mn.
Classification : - 16 ans

Sortie Cinéma : 2002, USA

Version : DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.75
Format audio : Anglais, Dolby digital 5.1 ; Français, Dolby digital 5.1
Sous-titres : Français, Anglais

Bonus :
Interviews de Larry Clark, Edward Lachmann et Tiffany Limos
Bandes-annonces française et anglaise

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Larry Clark s’est d’abord illustré en tant que photographe à travers Tulsa, Teenage Lust et The perfect childhood (1971, 1983 et 1993), des œuvres qui font aujourd’hui référence au panthéon de l’art contemporain après avoir avoir été largement méprisées (à l’instar des photos de Nan Goldin) par un milieu artistique particulièrement conformiste. Le travail de Clark a influencé nombre de cinéastes américains et en premier lieu Scorsese et Gus Van Sant, producteur de Kids, qui l’ont encouragé à prendre la caméra. Quant à Edward Lachman, on le connaît surtout en tant que chef opérateur (Erin Brockovich, Loin du paradis ou encore Virgin Suicides). Il est également l’auteur de nombreux documentaires musicaux. C’est le fruit de la rencontre de ces deux réalisateurs, appuyée par les fragments des journaux personnels de Clark et du scénario d’Harmony Korine, (déjà scénariste de Kids) qui forme la genèse de Ken Park.

En guise d’ouverture du film, on suit un adolescent traversant son quartier paisible de Visalia en Californie pour se rendre dans un skate park. Une fois arrivé, il s’assied au milieu des autres skaters, allume un camescope dans sa direction et se tire une balle en pleine tête. Signe particulier : avait le sourire aux lèvres au moment des faits… Ainsi nous est contée la fin de Ken Park, l’adolescent qui donne son titre au film.

On entre ainsi dans le vif du sujet en passant brusquement d’un univers faussement rassurant à un événement inquiétant parce qu’imprévisible. Dès lors, Larry Clark va poser sa caméra dans les espaces clos des familles de la middle-class américaine pour suivre leurs désordres intérieurs. C’est ainsi que l’on découvre les amis de Ken Park : Claude, Tate, Peaches et Shawn, le narrateur, comme on ouvre un album de photos de famille. Le film nous montre le désarroi d’une jeunesse déboussolée, flanquée de parents qui ne le sont pas moins. Trop englués dans la médiocrité de leur vie et leurs frustrations personnelles, ceux-ci se distinguent par un manque de communication et/ou un désamour manifestes vis-à-vis de leur progéniture. Après tout, ne sommes-nous pas comme ces insectes qui dévorent leurs œufs ?

A partir de ce constat – la famille, élément structurant inaugural de l’individu, n’en reste pas moins un lien, à divers degrés, névrotique - Clark s’interroge sur les moyens de survie de ces adolescents. La réponse reste en suspens, à ceci près que le sexe semble représenter la seule échappatoire à une vie ponctuée de conflits et de lendemains sans horizons. La sexualité adolescente est en effet présentée comme un acte naturel et décomplexé, c’est sûrement cela qui a dérangé autant au point d’interdire l’oeuvre aux mineurs dans le monde entier. Peu de films ont été l’objet d’un tel ostracisme mais on ne le sait que trop : il suffit de tendre un miroir à la société pour qu’aussitôt elle le brise et se drape du manteau de la vertu… A la lueur de cet océan de censure, la France - aux côtés de la Suède et de l’Argentine - fait figure d’ilôt de résistance.

Employer le qualificatif de pornographique à propos de Ken Park relève de la bêtise, Larry Clark se contentant de filmer un sexe comme il filme une main ou un visage. Il n’y a pas de voyeurisme mais de la générosité dans ces images emplies d’une vraie tendresse. Le sexe, langage à part entière, devient libérateur d’une parole qui met en lumière les aspirations des protagonistes. Lorsque Claude disserte sur une société utopique où le sexe serait totalement libre et déculpabilisé, son propos résonne à la fois comme un plaidoyer et une critique sociale d’une Amérique bien-pensante asphyxiée par les effets pervers de son puritanisme religieux outrancier, personnifiée ici par le père intégriste de Peaches.

Au final, Ken Park demeure un film empreint d’humanité malgré la noirceur de son propos. Au vu de sa liberté de ton, il restera un film marquant sur l’adolescence dans la lignée du Petit criminel de Doillon, d’A nos amours de Pialat ou d’Elephant de Gus Van Sant.

Les interviews de la comédienne Tiffany Limos et des deux co-réalisateurs qui viennent compléter le DVD restent assez convenues et peu instructives. Les bandes-annonces sont presque plus intéressantes : d’un côté, la version américaine censurée insistant sur le côté « moral » du film (mais le classant dans la catégorie pornographique, comprenne qui pourra ! ) ; de l’autre, la version francaise qui exclut les commentaires et restitue au spectateur son autonomie et son pouvoir réflexifs sur ce qu’on lui donne à voir. Deux conceptions bien différentes du cinéma en somme…


Tiphaine Rochereuil
( Mis en ligne le 26/07/2004 )



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