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L’orphelin d’Anyang
de Wang Chao
avec Jie Zhu, Yi Yue Sen
Arte Vidéo 2004 /  26 ffr.- 3.97 €
Durée film 84 mn.
Classification : Tous publics

Sortie cinéma : 2001, Chine
Titre original : Anyang de yinger/The orphan of Anyang

Version : Zone 2/PAL
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.33 :1
Format audio : Chinois dolby surround 2.0
Sous-titres : Français

Bonus :
Un documentaire de Stéphanie Haski, Rencontres autour de L’orphelin d’Anyang
Des entretiens avec le réalisateur, les acteurs et le producteur

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Yu Dagang, petit bonhomme triste récemment licencié de son usine sans indemnités, comme des milliers d’autres ouvriers, se retrouve sans ressources. Cette précarité le pousse à s’occuper du nouveau-né d’une prostituée, Feng Yanli, pour 200 yuans par mois. Des relations se nouent alors entre les membres de cette famille recomposée jusqu’au jour où le père, un chef de gang se sachant condamné par une leucémie, souhaite récupérer son fils.

L’histoire de cet enfant abandonné et recueilli se situe à Anyang, dans la province du Henan, bien que le tournage eut en fait lieu non loin, à Kaifeng. Cette ville présente l’avantage de conjuguer des éléments anciens et modernes, avec des centres industriels vétustes, où les prolétaires, valorisés sous l’ère maoïste, doivent désormais vivre de petits travaux et du système D. Le thème des ravages dus à la lente agonie des complexes industriels face aux délocalisations dans le centre du Pays est aussi l’objet du documentaire de Wang Bing, A l’Ouest des rails (2003), tourné au nord-est, à Shenyang.

L’orphelin d’Anyang annonce la perte des valeurs d’une société tournée désormais vers un capitalisme libéral dont les seuls espoirs se reportent sur l’enfant unique conséquence d’une politique de natalité drastique. Le réalisateur filme le désarroi et le fatalisme de ces laissés-pour-compte du miracle économique chinois avec sobriété et contemplation. Il observe d’un regard sans pathos leur lutte quotidienne, ainsi que leur solitude qui transparaît dès les premiers plans lorsque Dagang erre dans les allées désertées de son ancienne usine. Tel un fantôme, il déambule dans des espaces désertiques où les seules traces de présence humaine sont perceptibles à travers des bruits de véhicules ou de machines. Ces scènes reprennent le motif de la peinture traditionnelle chinoise, métaphore de la condition humaine, où la présence de l’homme apparaît insignifiante devant l’immensité de la nature. Ce désarroi s’exprime dès le long plan d’introduction, repris une nouvelle fois un peu plus tard, filmant en contre-plongée une ampoule allumée se détachant du plafond de couleur bleu, seul soleil factice que Dagang peut contempler dans un ciel azuré. Les personnages centraux se retrouvent ainsi fréquemment seuls et lorsqu’ils se rencontrent, peu de paroles sont échangées. Grâce à ce silence et à cette économie de mots, le réalisateur se livre à une observation distanciée en évitant également les gros plans ou les plans rapprochés, et en mettant les bruits du quotidien au même niveau sonore que les dialogues.

La volonté de réalisme proche du documentaire s’inspire du vécu du cinéaste qui a travaillé quelques temps dans l’usine automobile où était employé son père, à Nanjing. L’aspect naturalisme est aussi appuyé par la volonté de distribuer les rôles, hormis celui de la prostituée, à des acteurs non professionnels, et par le découpage même du film qui contrebalance tous les artifices de la mise en scène. L’orphelin d’Anyang est ainsi composé de douze parties d’inégales longueurs ponctuées par un noir à l’écran de quelques secondes. Cette chronique de vies ordinaires dans la Chine contemporaine présente cette similitude avec l’œuvre de Jean-Luc Godard, Vivre sa vie (1962), qui narrait dans un même nombre de scènes, faisant référence à la Passion christique en douze tableaux symbolisant les stations du chemin de croix, la vie d’une prostituée voulant, elle aussi, s’affranchir de son proxénète.

Le film, Grand prix du meilleur film étranger à Belfort et sélectionné à Cannes pour la quinzaine des réalisateurs en 2001, révèle une maîtrise impressionnante pour un premier long métrage. Cela est en partie due à la lente maturation du projet car Wang Chao a d’abord écrit le roman, qu’il a conçu comme un scénario, en attendant les moyens financiers pour le réaliser. Le cinéma de Wang Chao est une vraie découverte et appartient à la veine des films d’auteurs chinois qui trouvent désormais leurs places parmi une production cinématographique plus académique. L’orphelin d’Anyang offre une écriture originale et un vocabulaire novateur dans sa science du hors champ et de l’ellipse notamment dans la scène de l’affrontement entre Dagang et le chef de gang, Si-de. Le supplément, quant à lui, présente une série d’interviews des deux acteurs principaux et de Wang Chao, ainsi que de son producteur, racontant comment le film a pu voir le jour malgré nombres de déboires rencontrés.


Corinne Garnier
( Mis en ligne le 10/08/2004 )



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