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Littératureet Romans & Nouvelles  

Pixley Mapogo
de Tore Renberg
Mercure de France 2013 /  19,50 €- 127.73  ffr. / 258 pages
ISBN : 978-2-7152-3300-3
FORMAT : 14,5 cm × 21,0 cm

Carine Bruy (Traducteur)

Rock norvégien

Jarle Kleppe est journaliste et amateur de rock ; ce soir-là, il se rend à un concert de son groupe favori, “The Smiths”, qui s’est reformé il y a peu, et sur lequel il doit écrire un article de presse. Il a la mauvaise idée de se rendre “en urgence” aux toilettes, juste avant le début du concert. Et là, à sa grande surprise, il surprend un couple en train de faire l’amour sauvagement en plein air. La surprise est encore plus grande quand il reconnaît… sa propre fille de 17 ans tout juste dans la partenaire féminine d’un grand et sculptural jeune noir.

Bouleversé par sa “découverte”, il va perdre complètement pied : obsédé par la scène qu’il a surprise, des sentiments particulièrement nauséabonds vont resurgir : rejet de sa fille, racisme à peine voilé envers l’ami de sa fille, ”Pixley Mapogo” ; la vie de Kleppe va peu à peu se déliter, d’autant plus qu’il découvre que son meilleur ami est très gravement malade.

On aurait aimé se passionner pour cette histoire, qui, assez classiquement, démarre sur un non-événement qui va avoir sur le héros du livre des conséquences vitales qui vont transformer son existence. Malheureusement, Tore Renberg ne parvient pas à nous rendre attachant son personnage : impossible de l’aimer, impossible de le détester, en fait on se moque de plus en plus de ce qui pourra lui arriver, enfermé qu’il est dans une vision égocentrique et malsaine de sa vie. On aurait pu espérer une réflexion sur les relations père-fille, ou sur le racisme sous-jacent des sociétés de l’Europe du Nord, à la réputation si “politiquement correcte” ; rien de tout ça, les scènes s’enchaînent sans parvenir à nous intéresser un minimum.

Et ce n’est pas le style qui va nous accrocher ! Rempli de phrases et de dialogues se terminant par des points de suspension, ou en italique, comme si le lecteur devait deviner lui-même la fin des phrases, il agace dès les premières pages (Etait-ce un truc qu’elle… bon Dieu ! Avait-elle… est-ce que c’était… Se pouvait-il… Doux Jésus… Mais putain… Est-ce qu’elle est en train de… Est-ce que c’est un truc que Lotte… ma Lotte… ce n’est quand même pas un truc auquel elle… se livre ?)… Un peu comme si l’auteur nous disait : “Tiens, débrouille-toi avec ça !”

Michel Pierre
( Mis en ligne le 07/09/2013 )
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